Chapitre 25 : Rencontre

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Maddie - Jessica

Mon visage se figea face à l'écran.
Ma bouche s'était entrouverte de stupeur.
Ma fréquence cardiaque s'était emballée et mes mains devinrent instantanément moites.

Mes craintes s'étaient confirmées. Mon instinct ne m'avait pas trompé. Quelque chose de grave avait du arriver. Et cet homme que je détestais tant était devenu mon seul messager, la seule personne à laquelle me raccrocher.
Des milliers de questions affluèrent et je du faire le maximum pour me calmer et reprendre mes esprits.
Qu'est ce qui s'était passé ?
Pourquoi il « s'est réveillé ? » qu'est ce que ça voulait dire ?
Et surtout pourquoi ce putain de Marco prends soudain l'initiative de m'écrire ?

J'haletais, en proie à une énième crise d'angoisse, incapable de faire le moindre mouvement, et surtout impuissante face à la situation.
Une partie de moi était soulagée d'avoir des nouvelles, certes tardives, mais une autre était dévorée par l'anxiété et la peur. Comme si je me sentais pas déjà assez mal. Et pour couronner le tout, le numéro d'où provenait le message était masqué. Impossible de remonter jusqu'à lui. Impossible de le contacter. Je savais même pas comment il avait fait pour obtenir le mien. J'étais presque sûre de ne jamais lui avoir donné.

Mes jambes tremblaient, mais j'eus la force de me lever pour aller passer de l'eau sur mon visage dans la salle de bain. Je restai la un moment, immobile face au reflet du miroir. La jeune femme que j'y vis avait l'air si différente de celle que j'avais laissé à New York. Rongée par l'inquiétude, pâlichone et cernée de fatigue. Mes larmes n'arrivaient même pas à couler, mais la boule qui s'était formée dans ma gorge m'empêchait de respirer.
C'est pas comme ça qu'on imagine la vie a 21 ans, en tout cas c'était certainement pas comme ça que j'imaginais la mienne. Je repensais à June, à mes amis, qui n'avaient jamais daigné chercher à me joindre depuis que j'avais quitté la ville, à ce père en carton qui avait gâché nos vies, à tout ce que j'aurai pu être en train de faire si ma route n'avait jamais croisé la sienne.
Pendant une fraction de seconde je me suis sentie bête, jusqu'à regretter de l'aimer et de continuer a m'imposer tout ça : vivre dans la peur et l'incertitude, entourée d'armes et de sang.

Puis ma main caressa le petit coeur tatoué au milieu de ma poitrine. Souvenir du fiasco de notre voyage à Napoli. Je voulais me rassurer. Il était là, près de moi. Je devais lui faire confiance, et surtout, je devais faire confiance à cette vipère de Marco. Il était mon seul espoir et le seul lien qui me ramenait à lui. J'attrapais le sweat lui appartenant pendu dans mon armoire et je décidais de l'enfiler. Son odeur s'était évaporée a force de le laver, mais sa douceur m'enveloppa. Je me sentais épuisée, le mélange des émotions avait pompée mon énergie. Je retournais dans la chambre pour m'allonger et quelques secondes plus tard je sombrais dans le sommeil.

Ce fut une nuit sans rêve, une nuit sans couleur. Étrangement calme et reposante. Comme si mon cerveau avait enfin fini par me laisser quelques heures de répit. Je pris le temps d'émerger en profitant du confort des coussins, mais les souvenirs du message de Marco ne tardèrent pas à refaire surface.
Arrêtes de te prendre la tête, de toute façon il n'y a rien de plus que tu puisse faire.
La voix dans ma tête avait sans doute raison. A quoi bon me lamenter pour des choses que je pouvais pas contrôler ? Il fallait que je me concentre sur le positif, et même si il était rare en ce moment dans ma vie, ça ne voulait pas dire qu'il était inexistant.
Et à l'heure actuelle il se résumait au petit être qui grandissait dans mon ventre, mélange du bien et du mal, et à mes adorables voisins mexicains.

Je repensais à l'invitation que Rosa m'avait faite pour passer Noël avec eux, et j'allais passer ma journée à leur chercher une attention à leur offrir.
Je parti me préparer, choisissant une jupe à volants taille haute et un débardeur blanc. Il fallait que je pense à rajouter à ma liste de positif, le fait de vivre au soleil. Je pense que ça faisait parti des choses qui m'avait permise de tenir seule ici.
Je descendis les marches et attrapais une banane avant de sortir de la maison.

Les rois de la villeWhere stories live. Discover now