Chapitre 40 : l'heure de dire au revoir

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Maddie

L'heure de dire au revoir avait sonnée.

Un mot m'attendait sur la table à mon réveil, m'indiquant qu'ils étaient partis régler les derniers détails de leur arrangement et que je devais me tenir prête pour notre départ quelques heures plus tard.
Et voilà, j'allais quitter cet endroit. En quelques semaines, c'était devenu mon refuge et je m'étais sentie chez moi ici. Même si j'avais détesté ma solitude par moment, j'avais toujours aimé l'atmosphère chaleureuse et réconfortante de cette maison. Je fis un tour sur moi même pour imprimer chaque recoin de la demeure dans ma tête.

Mes yeux se posèrent sur la table extérieure à travers la baie vitrée et mon corps frissonna au souvenir de ce qu'elle avait vu hier soir.
Jamais je n'avais été aussi excitée. Il s'était occupée de moi comme si j'étais la chose la plus précieuse à marcher sur cette terre et surtout, il n'avait pas voulu me brusquer.
Mais il s'était pas rendu compte qu'il m'avait laissée encore plus frustrée que ce que je l'étais déjà avant qu'il ne me touche.

Je voulais le sentir partout sur moi, en moi, je voulais m'imprégner de tout ce que je n'avais pas eu pendant si longtemps. Ses récentes cicatrices sur son corps m'avaient glacé le sang... Dire que j'avais failli le perdre pour de bon. je voulais profiter de chaque instant à ses côtés parce qu'on ne sait jamais de quoi l'avenir est fait.

De voix me parvinrent de l'autre côté de la porte d'entrée et elle s'ouvrit sur Marco et Tino qui parlaient entre eux. Par dessus leurs épaules j'aperçu mon italien qui parlait par delà la clôture. Certainement à Pedro. Mais les voix des deux autres couvraient ses paroles et je ne compris pas ce qu'ils se disaient.

- Tiens Maddie, de quoi déjeuner.

Tino m'adressa un petit sourire en me tendant un sac en papier qui contenait des bizcochitos. Il devait être à peine plus jeune que moi et pourtant il se comportait comme un grand frère. J'étais touchée par ses petites attentions, même si j'étais sure qu'il n'en était pas vraiment à l'origine, c'était pas grave. Ils faisaient tout pour que je me sente bien malgré tout.
Je m'installais au comptoir de la cuisine et j'étais en train de tremper un des biscuits dans mon café quand Leandro entra à son tour. Il avait les sourcils froncés, mais son regard se détendit quand il posa ses yeux sur moi. C'était nouveau ça aussi.

- Tes affaires sont prêtes ? me demanda t-il en s'avançant vers moi

- Mmh Mmh, répondis-je la bouche pleine en hochant la tête

Il se plaça derrière moi et déposa un baiser au sommet de mon crâne. C'était tellement naturel. J'avais pas l'habitude qu'il me témoigne de l'affection en présence d'autres personnes et encore moins devant ses gars. J'entendais ces derniers s'agiter dans mon dos, certainement occupés à rassembler les quelques affaires qu'ils avaient réussit à mettre en bordel en seulement quelques jours.
Je le suivis des yeux alors qu'il faisait le tour du comptoir, concentré sur ce qu'il était en train de pianoter sur son téléphone.

- Ca s'est bien passé ? demandais-je d'une petite voix

Je savais pas comment il allait prendre le fait que je lui pose la question. Je me doutais qu'il était pas encore très à l'aise avec le fait de m'expliquer la noirceur de son environnement. Mais bon, j'en faisais partie moi aussi à présent.

Il releva les yeux vers moi et ses doigts restèrent suspendus au dessus de l'écran pendant qu'il m'observait en silence. Il sembla hésiter un moment à me dire la vérité mais finalement il finit lâcher :

- On va dire que dans la situation actuelle, c'est mieux que rien. Fini de manger Amore, on va partir.

Je savais pas vraiment comment interpréter ses mots, mais bon au moins il m'avait pas remballée. Il se remit à pianoter sur son téléphone et je compris que je n'en saurais pas plus. Alors je me contentais de finir mon déjeuner pendant que Tino et Marco faisaient des aller retours à la voiture avec les quelques affaires que nous avions.
Je fis une dernière fois le tour de la petite maison, sans savoir quand est ce que je reviendrais ici. Si jamais je revenais un jour.

Les rois de la villeWhere stories live. Discover now