Chapitre 20 : Mon frère

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Marco

- Ti ha detto che lo voleva vivo ! (Il vous a dit qu'il le voulait vivant !)

Je hurle en arrivant à hauteur des hommes qui se trouvent devant ma maison. J'ai accouru en entendant les coups de feu. J'avais fait volontaire le tour de la rue parce que j'avais eu peur qu'en me voyant Leandro réagisse autrement.

Mon frère.

Il y a tant de choses que je voudrais t'expliquer.

Mais quand je te vois allongé sur le sol, baignant dans une marre de ton propre sang, j'ai peur d'être arrivé trop tard.
Je me précipite sur l'homme qui était posté au centre et sous le regard des autres et je lui attrape violemment le col.

- Figlio du puttana ! Les consignes étaient claires putain !

J'ai les yeux injectés de sang. J'ai envie de lui arracher la tête. Mais je dois rester vigilant. Je dois me reprendre avant d'avoir l'air suspect. Si j'ai rejoint leur camp en apparence, je dois faire très attention à ce qu'ils ne se doutent pas que je leur ment depuis le début.
J'ai pas eu le choix. Ils sont arrivés en force, ils nous ont tout prit. Et pour sauver ma vie j'ai du capituler et inventer tellement de mensonges.

Je relâche enfin l'homme qui me fusille à son tour du regard. Je fais signe aux autres de décamper.

- Allez dégagez de là. On va le ramener au patron.

Et l'attroupement se dissipe comme si il ne s'était rien passé. Les hommes disparaissent tour à tour dans les ruelles sombres. Je me retourne enfin vers toi, mon ami. Tu es dans un sale un état. Je me retiens de courir vers toi et de vérifier ton pouls. Mais je ne suis pas tout seul, ils pourraient se douter de quelque chose. Je leur ai dit que j'attendais ce moment depuis tellement longtemps, que moi aussi j'en avais assez de la suprématie des Ventura. J'espère que tu as suffisamment confiance en moi pour savoir que jamais je ne mettrai un couteau dans le dos.

Encore faut-il qu'il ne t'ai pas tué...

C'est dur de faire semblant. Je m'approche de toi, tu es touché a tellement d'endroits. Ton corps degueule du sang a l'infini. Le bras, la cuisse, le ventre, je sais plus où poser mes yeux tellement tout est rouge.

Mes tes yeux sont fermés. Et ta poitrine ne se soulève pas.

L'un des hommes qui a aussi pour mission de te ramener est déjà accroupi à côté de toi. Je le regarde prendre ton poignet qui a l'air de peser si lourd. Il marmonne quelque chose d'inaudible et il fini par se retourner vers moi en secouant la tête.
J'ai un haut le cœur.
Si tu es mort, alors je suis perdu moi aussi.
Alessio nous a déjà quitté, je peux pas te perdre toi aussi.

- Putain, on a faillit l'avoir ce batard mais il s'accroche à la vie. Son pouls est très faible, il n'en a plus pour longtemps. Je propose qu'on le laisse crever la ...

Je ne lui laisse pas finir sa phrase, une vague d'espoir traverse mon corps :

- Commence pas à inventer, les ordres sont les ordres. On nous a dit de le ramener vivant, on le ramène vivant point.

Il me regarde en haussant un sourcil. Je sais qu'il a envie de dire un truc mais il se tait. Il se contente de hausser les épaules et ensemble nous traînons le corps inerte du Capo Ventura. Je balance ton bras autour de mon cou avec le moins de douceur possible mais quand je t'entends pousser un faible grognement, l'espoir en moi continue de grandir.

Les rois de la villeWhere stories live. Discover now