L'école des éléments

Chapitre 10 ✅

Le vendredi soir, comme indiqué par ma tante, je descends l'escalier près de l'infirmerie. Celui-ci ne semblait pas très propre mais surtout plus ancien que le reste du château, comme si cette partie datait d'une autre époque, même s'il était plutôt probable que cette partie n'ait jamais été rénovée. Au bas des escaliers, je prends à droite puis descends une autre volée de marche et tourne deux fois à gauche avant de monter une demi-douzaine de marche. Avant ces quelques marches, le sous-sol était comme une sorte de cave souterraine avec peu de lumière, j'ai d'ailleurs utilisé mon feu pour y voir un peu mieux, mais tout était diffèrent au sommet de ces six marches. En face de moi est un couloir, pas très large, pas très long, bas de plafond, mais semblait venir d'une époque plus contemporaine qu'une grande partie du château. Il y avait uniquement trois portes, celle à droite indiquant "vestiaires garçons", celle à gauche "vestiaires filles" et une dernière en face de moi, indiquant "Salle".

Je me demande si je dois entrer dans les vestiaires ou la salle directement. Quand je m'apprête à entrer dans les vestiaires, quelqu'un me prend le poignet. Je n'ai pas le temps de bloquer mon pouvoir pour éviter de blesser quelqu'un, mais à mon étonnement, j'entends simplement la voix de ma tante, étouffé par une porte, et je sais immédiatement qui c'est.

- Marc, dis-je avant de me retourner.

- Comment tu... ? commence-t-il, abasourdi.

- J'ai entendu les voix derrière la porte, donc ça peut qu'être toi. Normalement je bloque mon pouvoir à cause des éléments qui s'entrechoque mais je n'ai pas eu le temps.

- Je...

- Laisse tombé, qu'est-ce qu'il y a ?

- Le vendredi on ne passe pas par les vestiaires. On garde l'uniforme.

- Ah d'accord, je lui réponds en le suivant dans la salle.

D'un côté, j'étais plutôt rassuré d'avoir Marc avec moi, je ne connaissais personne. Et, malgré les apparences, j'aimais bien Marc, il était juste un peu lourd par moments.

Contrairement au couloir, cette salle doit avoir un plafond haut, probablement dans les quatre mètres, j'avais du mal à évaluer la superficie de la pièce, mais une grande partie du sol était recouvert de tapis de gym.

J'observe les gens autour de moi, tous semblent plus âgés que moi, et je reconnais peu de visage, dont celui de ma tante monsieur Burger et miss Rose. Pour la première fois probablement, je suis vraiment heureuse que Marc soit là. Celui-ci semble cependant connaitre certaines personnes car une fille aux cheveux châtains et yeux vers est arrivée vers nous, accompagnée d'un brun, un peu plus grand que moi.

- Nina, elle c'est Noemy, et lui, Ben, me dit Marc me montrant les deux personnes avec qui il passe du temps quand il n'est pas avec nous.

J'ai à peine le temps de les saluer que miss Rose nous interrompt, et je la suis dans un coin un peu à l'écart des autres.

- Ta tante t'a parlé de l'autre monde, et il faut que tu saches que c'est extrêmement important pour nous d'y accéder. Pour ouvrir la porte de l'autre monde, tu dois oublier le vrai monde, m'explique-t-elle.

- Vous y étiez déjà ?

- Oui, mais ce n'est pas moi qui avais ouvert la porte, sinon on n'essayerait plus. La directrice avait presque réussi, mais ton père l'avait ouverte avant elle, quand on était un peu plus âgé que toi. Je ne devrai peut-être pas te le dire, mais je le connaissais très bien.

- Je ne veux pas savoir !

- Bon d'accord, me répond -elle en souriant, Mais comme ton père a réussi à ouvrir la porte, ta tante a de grands espoirs te concernant. En tout cas, pour y arriver, tu dois oublier notre monde, comme s'il n'existait pas. Ensuite, quand il ne te reste rien de ce monde, tu essaies de te représenter l'autre monde, un monde où tout est fait d'eau, d'air, de terre et de feu. Tu devras t'imaginer une colline, avec quelques arbres, et au centre une porte, c'est l'endroit où nous arrivons dans l'autre monde. Ça prend beaucoup d'énergie cependant.