REBELLE

TOME II: PARTIE. 50

_ Si la tristesse est passagère, ce n'est pas grave de s'y abandonner, car pleurer et exprimer sa tristesse nous libère. Mais là on dirait que ça ne t'affecte même pas.

_ Attention à ne pas se laisser envahir par la tristesse El Bachir ! À moins d'avoir fait toi-même l'expérience, tu ne peux en aucun cas t'imaginer à quel point cette maladie débilitante et douloureuse peut influencer la vie d'une personne physiquement comme émotionnellement. Ces trois dernières semaines ont été les plus affreuses de ma vie. A tel point que je pourrai le qualifier de nombreux façons : surprenant, douloureux, frustrant, épuisant, gênant, révélateur, intéressant, incroyable et étonnant. Dès que ma femme a été frappé par cet incident tout s'est bousculé dans ma tête. Très vite il m'a fallu trouver la bonne attitude et les bons mots pour nous en sortir. Parce que mon rôle c'est d'être solide, quoi qu'il arrive. Je suis là pour épauler mon épouse, pour la protéger, pour trouver une solution mais pas pour la plaindre ou la pleurer comme si elle était morte. Hélas malheureusement dès qu'il n'y a pas de larmes hypocrites ou sincères, personne ne remarque votre tristesse et votre douleur mais tout le monde remarque quand même vos erreurs. C'est tellement plus facile mais injuste .............

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La famille, la belle-famille surtout est un plat difficile à préparer. Il y a beaucoup trop d'ingrédients. Les réunir et vouloir les satisfaire est tout est un problème. Qu'on l'aime ou qu'on la déteste, on est bien obligé de faire avec... La belle famille s'impose à nous pour le meilleur et pour le pire. Donc peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et surtout patience.....................

_ C'est quand un moustique se pose sur tes testicules que tu comprends que la violence ou la force ne résout pas tous les problèmes. Il ne faut pas abuser. Tu ne détiens pas le monopole de toutes les décisions. Certes tu es son mari mais elle n'en reste pas pour le moins notre enfant. Reçu-t-il encore une pique sanglante.

Essayer de prendre ses responsabilités dans certaines situations c'est embrasser d'autres problèmes encore plus gros. C'est dans ces moments compliqués que Sir prit plus que jamais conscience de l'importance de sa moitié à ses côtés. D'habitude quand cette vieille mamie et sa belle-fille s'en prenaient à lui, Amina lui servait de bouclier. L'importance de son épouse dans sa vie se faisait de plus en plus ressentir. D'ailleurs la maladie de sa femme n'avait fait que renforçait son amour pour elle.

_ Celui qui dort avec des démangeaisons dans l'anus se réveille avec les doigts qui puent. Tout ceci est de la faute de Néné Gallé. Elle est très têtue si elle m'avait écouté dès le début on en serait pas là aujourd'hui. Et toi Choco tu en as assez fait. Ma Néné doit quitter cet hôpital aujourd'hui même. Se lamenta encore la mère de Leyti Fall dans son grand sari qui menaçait de la faire tomber.

Elle ne faisait que cela se lamenter depuis son arrivée. Dès qu'elle avait reçu le coup de fil désemparé de sa belle-fille, Zahra Sougou n'avait pas hésité à tout laisser en plan pour venir à bord du premier train Bamako-Dakar. Impatiente de voir sa petite fille, elle n'avait même pas pris le temps de se reposer après son long voyage pour filer directement à la clinique. Et depuis Zeus exigeait coute que coute la sortie d'Amina de cet hospice.

_ Tu m'entends Choco ? Tant que ta femme sera dans cet hôpital elle n'ira pas mieux. Il faut la ramener chez vous pour un premier temps. Les choses s'apaiseront en attendant de l'amener chez ses parents. Là-bas elle pourra se rétablir. Quel qu'en soit le degré d'obscurité la cuillère ne rate jamais la bouche. Je sais bien de quoi je parle. Certifia Zeus sa main sur celle de sa petite fille.

La vie de couple n'est pas toujours une partie de plaisir. Sir ne cessait d'en avoir le cœur net à chaque fois. Depuis que la grand-mère de son épouse était là, il semblait toujours avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. L'aile silencieuse de cette partie de la clinque était un cimetière où la science se faisait prudente et modeste, concédant son peu d'expertise devant l'inconnu étant donné que la situation d'Amina n'était pas quantifiable. Une minute elle pleurait, la minute d'après elle riait.