TOME II: PARTIE. 2

73.3K 7.3K 674
                                    

_ Une dernière chose Choco Sy. L'interpella-t-elle depuis le palier.

Sir leva la tête. Dans ses yeux se lisait tout le cauchemar qu'il était en train de vivre. Il paraissait seul au monde avec un regard tourmenté. Les mots de réconfort qu'il avait voulu lui apporter s'immobilisèrent dans sa gorge. Pour la toute première fois il entrevit la peur de la perdre vraiment. Zahra le fixa d'un regard dur.

_ Souviens-toi qu'à de nombreuses reprises je t'ai voyagé, découvrir et ressentir des choses en un claquement de doigt. Je t'ai toujours mené maintenant tu sais ce qui te reste à faire je n'ai pas de leçon à te donner. Vue que tu ignores ce que tu veux vraiment j'irai voir quelqu'un qui m'aime réellement et connaitra ma valeur de toute manière ce n'est pas ce qui manque. Quant à toi une autre femme heureuse réussira là où j'ai échoué avec toi.

Sur ces mots, elle le quitta. Ce n'est que lorsqu'elle fut hors de sa vision qu'il réagit de nouveau en se laissant choir sur le sofa complètement penaud le cœur en ébullition. C'était comme s'il venait de recevoir un coup de poing dans l'estomac. Les mots de Zahra dansaient dans sa tête.

« Une autre femme heureuse réussira là où j'ai échoué avec toi » Sauf qu'il n'y avait pas d'autre femme qu'elle! Pour lui il n'en existait qu'une : Amina. Et s'il ne pouvait pas avoir celle-là il ne voulait personne d'autre : Personne !

.....................................................................................

A l'heure du diner où la plupart des ménages étaient regroupés autour d'un plat relatant la journée qu'ils venaient de passer à travers des discussions animées, dans cette chambre de location d'un quartier populaire dakarois l'ambiance était des plus moroses.

Un matelas deux places recouvert d'un drap faisant office de lit d'un côté, trois valises superposées dans un autre, une bassine d'ustensiles de cuisine exposée dans un coin à quelques centimètres d'une bombonne de gaz, une petite commode remplie de bouquins et de fascicules d'études installée sous la fenêtre qui faisait office de table en attester une radio et un téléphone fixe exposés au-dessus, au beau milieu de la chambre sur le tapis de prière, il interrompu difficilement ses invocations. Malgré que ses prières soient perturbées par les pleurs il avait tenu à les finir. Cependant il ne pouvait en faire de même pour ses invocations. Dès qu'il avait pris possession de son chapelet, les pleurs s'étaient transformés en cris.

Sur le matelas, adossé au mur, dans sa couche lavable et son tee-shirt gris à rayures bleu à l'effigie de Winnie l'ourson, il poussait des cris aigus en se tortillant et en gardant les poings serrés. Inquiet, il tendu les bras pour le prendre et tenter de le calmer. Son inquiétude augmenta lorsqu'il se rendu compte que son corps était plus chaud que la norme. Il craignait qu'il n'ait la fièvre.

« Ayo néné, néné touti, kou togne sama bébé kou togne bayou papam. Hamdel waroul dioye sama néné touti » (Oh bébé, petit bébé, qui a fait du tort à mon bébé, qui a fait du tort au père de son papa, Hamdel ne doit pas pleurer, mon petit bébé) Chantait il la voix grave en berçant son fils à travers la pièce.

A force de fredonner sa berceuse, le petit garçon arrêtait petit à petit les cris pour sangloter. Pouce dans la bouche, il fixait son père lui sourire tendrement et déposer des bisous sur son front. Il reconnaissait cette chanson, c'était la sienne depuis qu'il était nourrisson il l'entendait de la bouche de cet homme.

_ Lane la loy dioye Sir ? Qu'est-ce qu'il y'a ? Pourquoi pleures-tu Sir ? S'adressa-t-il à son fils.

_ Fii méti (Ici mal) toucha ce dernier son front.

A deux ans il ne faisait que de courtes phrases pour communiquer. Son père alla ouvrir la commode pour en sortir trois billets de 1000 : le restant de son capital. Malgré qu'il s'agisse de l'argent de leur dépense quotidienne il n'hésita pas une seconde pour amener son fils à la pharmacie. Le bien être de son enfant passait avant tout quitte à ce qu'ils aient le ventre vide.

REBELLE Where stories live. Discover now