PARTIE. 5

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Cette nuit-là nous eûmes une grande honte que nous dispersions laissant dans la rue les chaises et ustensiles dans la rue qui furent plus tard ramenés par Bassirou. Depuis ce jour je n’adressai plus la parole à Amadou. Après lui avoir donné de faux prénoms, il nous regardait chacune fixement pour dire :

_ Zahra, Mamy, Aicha, Titi ravi de vous connaitre sous les rires de Bassirou qui était à terre à force de rigoler………………………………………..

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J’ai souvent entendu dire que réussir un examen est une question de chance. Repasser cet examen pour la seconde fois me fit savoir que le bac c’est comme au loto. Décrocher ce sésame ou la cagnotte c’est  aussi une question de chance bien qu’on rabâche le contraire, du genre seul le travail paye.

N’avez-vous jamais vu une personne avoir le bac et qu’en âme et conscience vous sachez que cette personne ne se prenait guère la tête à étudier ? N’avez-vous jamais vu les élèves les plus studieux de la classe qui raflaient toutes les meilleurs notes échoués à cet examen et que vous vous demandiez ce qui s’est passé ?
Moi si étant donné qu’Emma la miss intello n’avait réussi qu’en repassant le bac une seconde fois tout comme nous. 

Le bac c’est une question de chance : pour cette seconde année en classe de terminale Elisa et moi en faisions une litanie comme réponse à tous ceux qui nous demandaient d’intégrer aux groupes de travail. A la maison aussi, quand on me reprochait de ne pas réviser je leurs servais cette réponse. Qu’entendaient-ils par réviser ? Si c’était revoir ses notes ou cours il m’arrivait de le faire mais à la fréquence que leurs convenaient. Je me rappelle qu’à la veille de l’examen, je regardai tranquillement des clips vidéos sur trace Tv avant que ma mère ne vienne me sermonner à aller réviser. Le bac c’est une question de chance pour comprendre cela, il faut juste se dire que la chance est tout ce qui ne dépende pas de notre volonté.

A 18ans je décrochai le bac au premier tour après l’avoir passé une   deuxième fois. Cette délibération fut différente de la précédente, j’y étais allée cette fois avec Fatma. Je m’apprêtai à l’appeler quand je l’aperçu avec son babouin en compagnie d’un autre homme pas très grand mais assez élancé de teint clair, crâne rasé, sourire ravageur mettant en valeur cette petite bouche bien bornée par des lèvres très roses qu’on croirait ensanglanté à première vue. 

_ Bonsoir. Lisa ils n’ont pas encore commencé.

_ Non pas encore ça va Fatma

_ Oui ça va bien alors pas trop stressé ? Demanda t-elle en lui faisant la bise.

_ Non on est déjà passé par là bien que je prie que ce soit différent cette fois. 

_ T’en fait pas bébé cette fois ci c’est la bonne. Alors sauvageonne  aujourd’hui pas de gifles ?

Depuis l’épisode de la gifle, à chaque fois qu’on se voyait il me narguait avec ça. Et entre temps j’appris à le connaitre malgré tous ses défauts et reproches que je lui fasse : une chose reste certaine, Roger a le cœur sur la main. Il suffisait qu’Elisa lui dise qu’elle avait un problème d’argent pour qu’il lui remette sans hésiter la recette d’un tableau vendu en sa possession. Certes, il n’était pas riche, ne baignait pas dans l’argent mais répondait toujours présent pour régler les problèmes de sa chérie. Dès fois il lui arrivait même de m’offrir des trucs. Roger était devenu un ami qui l’aurait cru ? Nous avions fait la paix lors d’une kermesse au Cathédrale de Dakar dont la soirée fut animée par Philipe Monteiro. Et par la suite il m’offrit un beau tableau de moi que j’exposai fièrement dans notre salon.

REBELLE Where stories live. Discover now