REBELLE

PARTIE. 39

Maman avait posé la main sur sa bouche étonnée quant à notre voisine, elle fixait ma mère comme pour voir sa réaction. Réaction que je n’attendis pas en passant. J’étais retournée m’enfermer dans ma chambre.  

J’entendis Kal’s se fondre en excuses avant de m’insulter à mon tour me traitant d’indisciplinée. Rien de neuf qui pourrait m’atteindre : j’avais l’habitude. Il n’était pas rare que nos voisines viennent se plaindre de moi de mon comportement à ma mère vue qu’avec mon père elles n’osaient pas. Que je puisse avoir tort ou raison je récoltais toujours des insultes de Kal’s devant eux. Dès fois même elle me lançait des objets au passage mais il suffisait que ces derniers partent pour qu’elle me conseille de ne pas me laisser me faire. Sacrée Kal’s une vraie comédienne.

La plus récente des plaintes à mon encontre, était celle de la mère du petit que j’avais frappé après m’avoir lancé des pétards. Ma mère l’avait écouté silencieusement pour lui donner raison et me sermonner devant elle. Il a suffi que notre voisine tourne le dos pour qu’elle me dise fermement :

_ Wahouma mou sandi le pétard mais boula holé hol boula néhoul  sakh tégueulale ndèyam. (N’attend même pas qu’il te lance un pétard mais s’il te regarde même nique lui sa mère)

: Néné, Néné oubil bountou bii (Néné, Néné ouvre la porte) Entendis je derrière la porte.

Elle entra sans mot ferma la porte et s’assit sur mon lit en me détaillant du regard. Ne pouvait-elle pas commencer par-là ? De toute façon elle ne toquait jamais à la porte pour accéder à ma chambre. Je la trouvai étrange non seulement elle avait toqué mais était restée silencieuse.

_ S’il te plait dis un truc-là n’importe quoi mais pas ça. Ton silence réprobateur me fou vraiment les jetons. Lui lançai-je adossée sur la coiffeuse.

Elle tapota la place vide à ses côtés pour que je vienne m’y installer. Une fois assise, elle posa sa main sur mon front comme pour prendre ma température avant de me tenir la main gauche.

_ Ton père et moi on a toujours su que tu avais un petit quelque chose en plus par rapport à tes frères. Tu es intelligente même si tu n’as pas été brillante à l’école. Tu es douée pour pleins de choses. Quand Pape Sidy est née on s’est promis de vous offrir le meilleur avenir possible….

_ Oumou Kalsoum birouma diaroul wiri-wiri (Oumou Kalsoum je ne suis pas enceinte alors pas besoin de tourner autour du pot.) Sortis-je hors de moi. Je n’en reviens pas que tu puisses croire cette commère.

Je n’en revenais pas cette vieille mégère puisse lui faire douter de moi sa propre fille.

_ Je ne la crois pas. De toute manière la confiance n’exclut pas le contrôle. Bo biroul lou té gua bania dème hôpital ? (Si tu n’es pas enceinte alors pourquoi tu refuses d’aller à l’hôpital)

_ Kou fébar moy dème hopital té mane fébarouma (C’est un malade qui part à l’hôpital hors que moi je ne le suis pas)

_ Zahra bouma diahal barki demb batay yangui teudeu tay guay watiou (Zahra ne m’abasourdit pas depuis avant-hier tu es couchée et aujourd’hui tu as vomi)

_ Yaye je ne suis pas malade. Comment ne pas vomir avec la cuisine de Houreye et toutes les choses que tu me fais boire. Je ne suis malade mais à force c’est vous qui me rendrait malade c’est certain.

_ Amina Zahra Fall je suis ta mère. Je t’ai mise au monde et par conséquent tu ne peux pas me jouer des tours. J’ignore ce qui s’est passé le 24 mais si tu ne me dis rien. Je convoquerai toutes les personnes que tu as fréquenté ce jour pour savoir ce qui s’est passé et tu sais bien que j’en suis capable…….