PARTIE 4

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_ Non Amina yama rawe am gua fit ba diahal ma. (Non Amina tu me dépasses largement tu n’as tellement pas froid aux yeux que ça me préoccupes) Finit-elle par dire

_ Au moins mane dama am class di andal niou am class (Au moins moi j’ai de la class et ne sors qu’avec des gens qui ont de la class)

Elle accueillit bien ma pique. Fatma avait raison je la dépassais fortement. Je m’étais fait un point d’honneur à ne pas sortir avec n’importe quel homme. J’avais mes critères. Contrairement à ma sœur qui sortait avec n’importe quel homme capable de lui donner de l’argent moi je les triais. J’avais des conditions qu’il fallait remplir pour sortir avec un homme. Il faut qu’il soit présentable avant tout et bien sûre ça incluait aussi le job mais surtout avec un portefeuille bien garni. Là ou Fatma avait des copains boutiquiers, receveur ou contrôleur de bus, taximan ou encore gérant de fastfood moi j’avais des cadres. Et le premier d'entre eux fut mister Ndao mon professeur d'anglais en classe de première

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Kaye lène rère ! Venez diner! Entendez-t-on les cris de Houreye retentirent à travers toute la maison. C’était sa manière d’appeler les gens à manger. Une manière qui coupait bien souvent l’appétit de papa et lui faisait bouder ses repas.  Comme à chaque fois à l’heure du manger, il fallait attendre les uns et les autres.

Jamais on ne répondait à l’appel à l’unisson. On aurait dit que c’est à l’heure du mangé que chacun avait ou trouvait des choses urgentes à faire. Résultat, les plus impatients débutaient sans attendre les autres et les retardataires les rattrapaient en cours de route.

_ Ou est Fatma ? Demanda papa une fois le couvercle du plat soulevé

Il était là depuis une semaine mais Fatma n’avait point jugé nécessaire d’arrêter ses sorties nocturnes le temps qu’il soit là.  

Papa était différent de maman qui une fois couchée la nuit ne se relevait qu’au lendemain : elle a le sommeil très profond tout le contraire de papa qui dès qu’il entend un bruit se lève qu’importe l’heure pour déambuler dans la maison comme un vigile.

Depuis qu’il était là, j’avais arrêté mes sorties nocturnes. Oui tout comme ma sœur j’avais commencé à sortir la nuit pour aller retrouver kéba Ndao mon prof d’anglais. Le plus souvent nous allions au dibiterie Alé Seck sur l’allée blaise Diagne déguster un tendre et bon dibi (grillade de viande) bien chaud et épicé comme j’aime. Oui comme tout maure, je raffole de viande !

A travers nos sorties, je découvrais un mister Ndao différent de celui de l’école : un Kéba bavard très bavard qui n’avait que ma beauté et le soit disant amour qu’il avait pour moi à la bouche. S’il pense que je croyais à ses belles paroles à dormir debout alors il devait être plus con que je ne le trouve déjà. Oui je le trouvai con à me chanter tout le temps son amour, il ne savait que faire ça. Et ça je n’aime pas !

Contrairement aux femmes qui veulent qu’on leurs chante tout le temps leur amour moi je préfère à la place qu’on me le démontre et Kéba était du genre romantique ; quoi de plus normal pour un littéraire de surcroit un prof de langue adepte de Shakespeare.

Elisa ne comprenait pas mes reproches à l’encontre de ce dernier ni envers tous les autres qu’elle trouvait bien pour moi.  Ce n’est pas que je n’aime pas le romantisme loin de là mais cependant j’avais ma définition propre du romantisme, de mon idéal de l’homme romantique. C’est-à-dire un homme tout comme moi qui sache s’imposer, qui sache marquer son territoire, un dominateur, un male dont sa virilité se distingue à travers ses gestes, ses faits, ses agissements, ses mots. Voilà le genre d’homme qui sache attirer mon attention et avoir mon attention.

REBELLE Where stories live. Discover now