PARTIE. 34

85.6K 7.7K 595
                                    

Je lançai un regard à son excellence mais il était plus occupé à prendre lui-même la carafe de lait pour se servir aisément sans se soucier des autres.

_ Ok j’espère seulement que le dédouanement ne sera pas cher sinon Badiène as-tu du Gofio ?

_ J’en ai récemment envoyé à Isseu. Elle m’a dit qu’elle les vendait et que c’était prisé. Tu souhaites en vendre aussi ?

_ En vendre à mon ventre oui ! Non Isseu est méchante elle n’a même pas pensé nous en donner. C’est fait ici ?

_ Non ça vient d’Espagne mais y’en a en pagaille ici normal ça fait partie de notre alimentation. On prépare de la bouillie avec, du lait….

_ Ah oui avec du lait caillé c’est super un vrai délice……

Il était 14h lorsque Sir termina de prier. A peine s’était-il levé qu’il demanda à Zahra de se préparer à partir. Tandis qu’ils patientaient dehors attendant le taxi qu’était parti chercher El Hassen, Sir aperçut Zahra remettre une enveloppe à sa tante avant de prendre des photos avec elle et ses cousines.

……………………………………………………………………………………………………………

Tout le monde sait qu’on ne choisit pas sa famille mais on peut choisir ses amies et dans cet univers où la plupart des amitiés entre fille sont fausses, calculées, intéressées avoir une véritable amie, une alliée sur qui compter dans les bons comme les mauvais moments reste rarissime. Nos meilleures amies peuvent parfois nous faire péter les plombs mais il faut bien reconnaitre que sans elles, on serait bien perdu.

Ces deux femmes étaient plus que meilleures amies. Au fil du temps leur amitié de lycée avait évolué et dépassé plusieurs stades. Leur amitié s’était fortifiée à tel point que rien ne semblait pouvoir l’ébranler ni la distance ni leurs chamailleries car oui il arrivait qu’elles se prennent la tête mais se réconcilier sans pression après tête reposée. Après une dispute, l’une n’attendait pas que l’autre fasse le premier le pas pour reconnaitre ses torts. Le soutien, la sincérité que l’une retrouvait chez l’autre, elles ne le retrouvaient chez personne d’autre ni chez des membres de leurs familles ni chez leurs conjoints.

Ensemble elles pouvaient parler sans crainte, sans jugements ni langue de bois. Elles se faisaient mutuellement confiance et s’entraidaient sans arrière-pensée. Il suffisait que l’une ait un problème pour l’autre se l’approprie et trouve une solution : de véritables amies elles l’étaient !

_ J’hallucine j’avais oublié ce que c’était de marcher à coté de toi. Lâcha Elisa après l’énième homme qui me regardait.

_ N’importe quoi il nous a maté toutes les deux.

_ Tu crois que je suis débile c’est comme ça depuis qu’on est sorti de chez toi.

_ Elisa prenons un taxi tu ne vas quand même pas me faire marcher jusqu’au centenaire. 

Cette folle me donna une grosse tape aux fesses. Elle était venue me chercher personnellement pour passer la journée chez elle. Elle devait avoir beaucoup de temps libre.

_ On va marcher ce n’est pas si loin que ça et c’est bien de marcher on pourra discuter en route. Tu m’as trop manqué les deux semaines ont été longues….

_ La route aussi a été longue alors je devrai me reposer…

_ Tu t’es assez reposée je t’ai laissé toute la journée d’hier et tu n’as fait que dormir j’imagine. Alors raconte-moi ?

Elle haussa les sourcils en attente de réponse.

_ Te raconter quoi tu as eu des comptes rendus tous les soirs durant tes appels. Me hâtai-je de répondre en évitant son regard pour faire semblant de lire cette affiche qui était attachée aux grilles de la radiotélévision Rts.

REBELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant