Chapitre 38 - Ashley

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Juste avant d'émettre un soupir, la langue de Jack explora langoureusement une toute dernière fois les parois humide de ma bouche. Sa main desserra la chaîne de couleur or qu'il avait empoigné maintes fois pour accentuer la force de ses baisers. Ma meilleure amie avait eu raison d'insister pour que je complète ma tenue avec ce tour de cou en soie. Jack n'avait eu de cesse de tirer dessus en empoignant fermement les mailles forçats tombant entre mes seins pour soumettre mes lèvres à l'avidité qui consumait les siennes.

Libérée de la pression que Jack imposait à ma nuque, ma tête bascula mollement contre le dos de la porte. Ne sachant si mes jambes soutiendraient le poids de mon corps, elles restèrent enroulées autour des hanches de Jack. D'une grande inspiration, j'emplis mes poumons d'air pour m'aider à apaiser les pulsations dans ma poitrine, tout en appréciant les petits morsures que Jack prodiguait juste sous ma clavicule. Quand enfin, il releva le menton, le bleu saisissant de ses yeux trahissait la passion qui nous avait emporté, et si son souffle était toujours erratique, d'une voix rauque qui picota les terminaisons nerveuses de ma peau, il rompit le silence.

— Pourquoi ne pas m'avoir prévenu de ta visite?

Ses mots ne sonnèrent pas comme un rapproche, ils n'étaient que l'expression des questions qui foisonnaient dans son esprit. Après tout, il y avait un peu plus d'une semaine, je l'avais exhorté à m'accorder plus d'espace afin que je me consacre à mon travail. Sans prévenir je mettais un terme à cette distance. Ce revirement lui donnait le droit à une explication, mais pendant encore quelques minutes je me réservais le plaisir de le laisser dans l'ignorance.

Mes phalanges glissèrent le long de l'os de sa mâchoire, puis ma paume prit place au-dessus de son pectoral gauche. Les battements de son coeur se percutaient contre ma main, et j'aimais à penser que je serais éternellement l'unique femme pour qui il battrait toujours aussi fort.

— Pourquoi ne pas m'avoir avisé du changement de programme? Le brunch terminé, tu devais rentrer chez toi... seul.

— Surprise de dernière minute, s'excusa-t-il en embrassant délicatement l'arête de mon nez.

— Surprise préparée depuis plusieurs jours, renchéris-je en me remettant sur mes deux pieds.

Alors que du bout de l'index il étalait les gouttelettes de sueur qui perlaient sur mon ventre, son regard scrutait mes yeux verts à la recherche de la vérité. La seule qui comptait et dont je désirais le privé encore quelques instants.

— N'hésite jamais à réitérer ce genre d'initiative.

— Le temps de guérison pour me remettre de la plus grande humiliation de ma vie sera long, très long. Et puis, ta famille aussi a besoin d'oublier le spectacle déplorable de mon corps dévêtu.

Ses lèvres pleines se transformèrent en une ligne fine pour tenter d'enrayer le sourire qui désirait fendre son visage. Ses proches n'arriveraient sans doute jamais à oublier l'image de dévergondée venant de Sodome que je leur avais offert, et il s'en amusait.

— Déplorable?! Non, rejeta-t-il en faisant rouler mes hanches sous ses mains. Après tout pour des retrouvailles familiales, tu as scotché tout le monde. Même mon neveu n'a rien trouvé à y redire. Mais bon, il n'a que vingt mois, et il faudra probablement attendre son adolescence pour constater les dégâts psychologiques que tu as occasionné sur sa sexualité.

— Heureuse de constater que mon malheur te ravit, lâchai-je d'un air renfrogné. Je me suis tout de même ridiculisée auprès de ta famille. En tout cas j'espère que tu as profité de ton petit cadeau car sois certain que c'est la dernière fois que je me ridiculise pour toi.

Résolue à m'enfermer dans la salle de bain pour taire les souvenirs de ma honte, je me libérai de son emprise. Mais avant que je ne m'éloigne, Jack m'immobilisa en me retenant par l'anneau situé au centre du tour de cou. Finalement, cet accessoire ne me plaisait plus.

Notre valse en trois temps - tome 2 - Et siOnde histórias criam vida. Descubra agora