Chapitre 54 - Jack

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Etais-je devenu fou? À coup sûr. Ashley venait-elle d'emporter ce qu'il me restait de bon sens? Assurément. La crédibilité de ces deux explications ne pouvait nullement être remise en question. Sinon comment justifier la présence de mes doigts recroquevillés en elle, sans négliger la possessivité avec laquelle je l'embrassai, alors que Rowan remontait la cinquième avenue? Dans moins de cinq cents mètres, la statue de Sherman dominant par son élégance la place Grand Army Plaza sonnerait le glas du petit moment récréatif qu'Ashley avait initié. J'aurai dû faire preuve de fermeté, et renoncer à ses lèvres. En tout cas, le temps de notre retour à la maison. Faible que j'étais, à la place, j'avais succombé à sa moue boudeuse, ainsi qu'à sa conviction qu'elle n'avait besoin que de trois minutes, et pas une de plus. Le plus exaltant était que ma douce ensorceleuse avait été à la hauteur de ses prétentions. Avec talent, sa bouche avait respecté le temps imparti. Et qu'avais-je fait? Au lieu de me contenter du plaisir intense qu'elle venait de me procurer, je l'avais attiré tout contre moi pour à mon tour embraser ses sens. Ma faiblesse était mon châtiment. Les minutes me rapprochaient de la soirée qui était le graal pour tous les chefs de renon de la planète, et je n'étais préoccupé que par son corps fiévreux qui me réclamait sa délivrance.

Comme si ma toute dernière pensée s'était infiltrée en elle, les ongles d'Ashley s'enfoncèrent à la base de ma nuque pour accentuer la pression de son baiser. Son dos plaqué à cheval entre la portière et le dossier en cuir du siège n'était guère une position idéale, pourtant faisant fi de son confort, j'accélérai le va et vient de mes doigts entre ses cuisses. En récompense à la nouvelle intensité à laquelle je soumettais ses parois intimes, un gémissement langoureux s'échappa de ses lèvres. J'accueillis sa plainte sans parvenir à masquer la satisfaction qu'elle me procurait. Elle se réverbéra dans ma poitrine m'illuminant telle une aurore boréale éclairant le ciel d'Islande. Ma bouche quitta le goût de ses lèvres pour m'abreuver de son cou. Son menton se releva, m'accordant ainsi la volupté aphrodisiaque de sa poitrine galbée. Je me sentis tel un dieu recevant la plus belle des offrandes.

— Jack...

À travers le murmure de mon prénom, y avait-il une attente inavouée? Etait-ce une supplication de faire durer cette cassure dans le temps où seule la chaleur incandescente de nos corps enlacés importait?

— Je t'avais prévenu, maugréai-je en faisant rouler mon pouce sur son clitoris.

Les contractions de ses muscles sous mes doigts me soufflèrent qu'elle s'approchait du point de rupture. Celui où aucun homme avant moi ne l'avait jamais conduite. Je relevai la tête afin d'admirer mon oeuvre. Ses joues étaient en feu. Ses pupilles si dilatées par le désir n'étaient plus qu'entourées que par un fin liseré vert.

— C'est ce que tu veux, H.

Chacun de mes mouvements entre ses cuisses donnait naissance à des râlements bruts et obscènes.

— Tu aimes ça!

Ce n'était nullement une question. Mais, juste l'expression de mon égo. Ma bouche reprit le chemin de ses lèvres, et aussitôt nos langues se mêlèrent, toujours aussi assoiffées l'une de l'autre. Qu'est-ce-que j'avais envie d'elle! Pourquoi avait-elle voulu nous offrir cette torture? Et alors que ses hanches ondulèrent pour se presser plus fortement contre ma main, son désir explosa déclenchant une vague de spasmes. Explosive, l'onde de choc amorça des milliers de frissons qui terminèrent leur course sur ses paupières. Admiratif, je ne la quittai pas des yeux et accompagnait la fin de son orgasme en enroulant son clitoris entre deux de mes doigts. Ce ne fut qu'une fois que les frémissements de son corps se stoppèrent que je la libérai de ma présence. Mollement, son front s'affaissa sur mon épaule.

— Je t'aime, Jack.

Mon sourire fendit mon visage. Depuis notre retour de l'île de Carriacou, Ashley levait plus facilement le voile sur ses sentiments. Malgré tout, à chaque fois, je ressentais la même chaleur m'envahir. Une chaleur à rendre incandescent chaque cellule de ma peau.

Notre valse en trois temps - tome 2 - Et siWhere stories live. Discover now