Le dernier soir

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•Précédemment•
Je ne pouvais plus me concentrer, tout se mélangeait dans mes pensées, je réfléchissais trop, c'était comme si je saturais. Mes joues étaient trempées et je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. Le stress, la pression, le regret, la peur, l'amour. Tout retombe d'un coup.
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Soudain, je sentis une présence derrière moi. Je sentis des bras passer autour de ma taille puis se resserrer pourtant je ne bougeais pas, comme si j'étais pétrifiée. Je me limitais à renifler légèrement pour arrêter de pleurer tout en passant mes mains rapidement sur mes joues pour essuyer les larmes.

  On pouvait entendre les bruits de feuilles dans les arbres et le souffle du vent. Aucun son ne sortait de ma bouche. Je n'avais rien à dire, je souffrais en silence. Dire que j'ai le culot de souffrir alors que tout est de ma faute. J'ai décidé de partir, de partir en le laissant, lui qui m'aime. Il m'aime et je l'abandonne. Je suis une mauvaise personne. Tandis que toutes mes pensées s'emmêlent, sa voix me sortit de tout cela :

Inox- Je sais que tout ça paraît dur. Ça l'est pour nous deux. C'est sûrement un mal pour un bien. Tu vas devenir un agent immobilier incroyable, ça se trouve tu vas devenir une légende de l'immobilier. Mais peu importe ce qu'il se passe je serais toujours là pour toi.
Moi- Tu vas tellement me manquer...
Inox- Toi aussi, mais on s'aime et c'est le plus important. On peut le surmonter.

  Si on peut surmonter cela, il faut également que l'on parle de l'impact des réseaux sur notre couple. Ça aussi on doit pouvoir le surmonter ensemble. Je dois lui parler de ce que j'ai entendu au local, je pense que c'est le meilleur moment.

Moi- Inès...
Inox- Oui ?
Moi- J'ai-
Maman- Tout va bien ?!

  Ma mère venait de me couper la parole en criant depuis la terrasse. Son intervention m'a fait perdre mes mots, je ne sais pas comment lui dire, décidément je ne pourrais jamais aborder le sujet.

Inox- Oui Isabelle ne vous inquiétez pas on arrive ! Tu disais ?
Moi- Non c'est rien d'important laisse tomber.
Inox- T'es sûre ?

  J'acquiesçai en guise de réponse. Ma tête disait "oui" mais mon cœur hurlait "non". C'était trop tard, à présent il fallait que j'attende qu'une autre occasion se présente.

Inox- D'accord. On y va, tes parents nous attendent. Et ils vont encore plus s'inquiéter si on reste là longtemps.

  Sur ce coup là, je laissai mon cœur parler et je l'embrassai tendrement. À la fin de ce baiser passionnel, je mis ma main dans la sienne et on se dirigea vers l'intérieur de la maison.

~

Inox- Merci pour cette journée c'était génial ! On va y aller ? Pour pas rentrer trop tard.

  Après avoir quitté la maison de mes parents il y a deux ans pour emménager dans un petit appartement, maintenant j'allais les quitter pour une autre ville à plusieurs centaines de kilomètres. Je pris mes parents dans mes bras pour leur faire un câlin d'au revoir.

Moi- Je vous aime, vous allez me manquer...
Maman- Toi aussi ma puce tu vas nous manquer mais tout va bien se passer. Tu nous appelleras j'espère.
Papa- Viens par ici mon gendre !

  On s'enlaça tous les quatre. C'était un peu comme à la fin de Raiponce. Dans la scène de dénouement, elle retrouve ses parents, ils se font un gros câlin et après la reine invite Eugène, ou Flynn Rider si vous préférez, à se joindre à eux. Vous voyez de quelle scène je parle ? À la base c'est une scène émouvante pour fêter des retrouvailles, dans notre cas c'est pour éviter des pleurs liés à mon départ.

  Pendant un moment j'étais redevenue une enfant, pour vous cela doit paraître évident je viens de vous faire une référence à un Disney, mais j'avais retrouvé un esprit de môme qui ne voulait pas partir loin de papa et maman. Après plusieurs minutes, j'ai enfin eu le courage de me décoller de mes parents et de monter dans la voiture pour que l'on aille chez Inès.

  Pendant le trajet je fredonnais à tue-tête les musiques qui passaient dans la voiture. Bien sûr à un moment notre chanson est passée elle aussi, Fire on Fire. Tandis que je la chantais, je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder du coin de l'œil. Quant à lui, il devait rester concentrer sur la route pour qu'on ne finisse pas dans un fossé.

  C'était agréable, j'ai toujours aimé être passagère en voiture, j'aime rouler sur la route, je trouve ça apaisant. Voir le paysage défiler, passer en un rien de temps de la ville à la campagne. Les accélérations qui font monter l'adrénaline. Après avoir bien profité de ce trajet, on est arrivés chez Inès. On s'est vite rendu compte que ses parents n'étaient malheureusement pas là. Mais je remarquai une note sur le frigo. C'était sa mère, elle m'avait laissé un mot.

Ma petite Léa, ma belle-fille chérie,
On n'a pas pu te dire au revoir ce soir,
J'espère que tout se passera bien pour toi à Montpellier. Je te souhaite plein de bonheur dans cette nouvelle ville.
Reviens nous vite !
Gros bisous !

Moi- Elle est adorable !
Inox- Tout comme son fils.

  Il était fier de lui cet idiot. Je m'approchai de lui, passai mes bras autour de son cou et déposai un baiser rapide sur ses lèvres. Je sais très bien qu'il n'aime pas ça, ce n'est pas assez intense et fougueux selon lui.

  Pour mieux le frustrer, je vins coller mon front contre le sien. Nos regards se croisèrent et croyez-moi, ses yeux étaient noirs de désir. Ça ne me dérangeait pas, au contraire. Bon, profitons de cette dernière soirée et sûrement pas dans la tristesse ! Je me détachai de lui et lui touchai le bras.

Moi- Chat !

  Je compte bien le faire patienter. J'utilise une activité que l'on fait quand on s'ennuie et que l'on a de la place, c'est-à-dire, jouer à chat. Oui on est des gamins. Je me mis donc à courir à l'autre bout de l'îlot de la cuisine afin d'être face à lui.

  Au moindre de ses mouvements, j'allais dans le sens inverse pour l'éviter. Puis d'un coup, il se mit à me courser, je me précipitai alors dans le salon malheureusement il me rattrapa et en moins de deux secondes, je me retrouvai sur son épaule, il était en train de me porter telle un sac à patate.

Inox- C'est bon je te tiens !
Moi- Tu vas faire quoi maintenant ?
Inox- J'ai mes petites idées, dit-il sur un air vicieux.
Moi- Ça m'intéresse...

  Certes, je suis proche de vous, je vous dis tout, mais vous n'aurez pas la suite. Je laisse votre imagination et votre esprit mal placé vous décrire en détail ce qu'il s'est passé. Après ça, on a dîné, en tête à tête. Il avait mis des petites bougies sur la table, il a voulu sortir le grand jeu. À la fin de ce délicieux repas, je suis allée prendre une bonne douche et je n'étais pas seule dans la cabine.

  Puis, on s'est posés confortablement dans le lit d'Inès. J'avais lancé un film, mais ce gamin s'est vite endormi dans mes bras. On était blottis l'un contre l'autre. Une de mes mains s'abandonna dans ses cheveux tandis que la deuxième lui caressait le dos, comme si je voulais qu'il s'endorme paisiblement. J'éteignis rapidement l'ordinateur, j'avais juste envie de le regarder là allongé sur moi tout en me tenant près de lui pour que personne ne puisse nous séparer.

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It's you, it's always you // Inoxtag 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant