Chapitre 39: Le début de la fin

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- Vous pensez revenir quand? me demande soucieusement Kat alors que j'enfile mon manteau noir.

- Nous reviendrons lorsque nous aurons fini ce que nous avons à faire, déclaré-je en retour.

Je suis d'une sale humeur ce matin. Je suis épuisée et plus stressée que jamais. J'ai beau me répéter que je dois me montrer forte, que je suis la leader de ce groupe et que je dois montrer l'exemple en affichant une attitude positive, rien n'y fait: je n'ai pratiquement pas fermé l'oeil de la nuit. Je suis rongée par l'angoisse. Ma vie en tant que fugitive ne fait que commencer et elle me fatigue déjà...

Il fait encore plus froid qu'hier, ce matin: la veille, la neige était mêlée à la pluie et fondait au fur et à mesure qu'elle atterrissait sur le sol trempé. Aujourd'hui, cependant, les flaques d'eau ont gelées et la neige s'accumule au sol sans répit.

Le soleil n'est pas encore levé. Il doit être environ cinq heures du matin. Bien que le ciel soit ennuagé, je suis terrifiée à l'idée d'avoir à affronter la lumière du jour dans quelques heures. Je ne sais pas trop ce à quoi m'attendre.

Fabien, Jacob, Jess, Amé et moi enfilons tous des lunettes de soleil et emportons nos sacs à dos avec nos pistolets et quelques provisions, au cas où.

- Alors moi, vous m'abandonnez seule chez moi alors que vous allez tous vous amuser en mission? gémit Kat. C'est injuste.

- S'amuser? ricane amèrement Amé. Tu veux rire, j'espère?

Amé, Fabien et Jacob sortent de la maison, alors que Tess, Alex et moi terminons nos préparatifs.

- Pouvez-vous me dire où vous allez comme ça, qu'on en finisse? soupire dramatiquement Kat.

- Chez mon oncle, grogné-je avec agacement.

- Nous te l'avons expliqué hier en même temps que tout le reste, rappelle-toi, lui dit gentiment Tess.

Alex termine de refermer son sac et l'embarque sur une de ses épaules. Il prend une grande inspiration et ouvre la porte.

- Allons-y, lance-t-il à Tess et moi. (Il oriente ses magnifiques yeux bleus sur Kat.) Toi, tu ne quittes pas la maison sous aucun prétexte.

- Oh, tu te soucies de moi, Alex? susurre Kat en battant des cils.

Alex hausse les épaules avant de lui répondre:

- Nan, pas tellement. C'est juste que, si tu quittes la maison, nous ne pourrons pas y retourner puisqu'il n'y aura plus personne pour nous ouvrir.

Je dois faire un effort surhumain pour ne pas carrément éclater de rire. J'ai envie d'applaudir Alex pour avoir répondu ça! Kat, elle, semble plutôt offusquée et se contente d'afficher un air boudeur.

- Il faut filer, nous rappelle alors Alex en sortant de la maison.

- On te suit, lui réponds-je avec le plus de détermination possible.

Et je le suis hors de la maison, Tess sur mes talons, après avoir lancé un dernier regard à Kat.

Nous grimpons tous les six dans "notre" vieille bagnole verte. Cette fois-ci, c'est moi qui conduit (personne n'a voulu laisser Amé toucher au volant à nouveau). Je m'installe nerveusement sur le siège du conducteur et fais démarrer la voiture. Cette dernière crachote un peu avant de se mettre en marche. Direction: chez Daniel.

Les conditions de route sont exécrables aujourd'hui, alors je conduis aussi lentement que ma grand-mère. Je m'assure que j'évite chaque plaque de glace et que je voie clairement la route devant moi malgré la pénombre et la neige incessante (ce qui fait bien bougonner Amé).

UndergroundWhere stories live. Discover now