Chapitre 24: Lourdes révélations

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  Je l'attends au parc, près de l'immense chute d'eau. Je m'étais rendue à sa maison, mais sur sa porte ronde bleue était posté un petit message:

   "Cher mouton noir,

Rendez-vous au parc dans le sentier Est après mes cours.

Mouton blanc XX"

  Je suis assise sur un rocher de quartz blanc. Je fixe pensivement l'eau cristalline du lac et les petits poissons noirs qui y nagent. Je commence à croire qu'Alex ne se pointera pas, qu'il m'a envoyé une fausse indication, qu'il ne voulait pas me voir, et...

  - Salut, lance une personne derrière moi.

  Je me retourne si vite que je manque de tomber sur le sol. C'est Alex qui est là, tout sourire, ses magnifiques yeux bleus rayonnants de bonheur. Je lui rends son sourire et me lève. On se fixe en silence quelques secondes. Puis je me racle la gorge.

  - Alex, j'ai un tas de trucs à te raconter... Un tas de trucs plutôt graves.

  - Allons chez moi, dans ce cas, propose-t-il.

  - Tu écris un mot sur ta porte me disant d'aller au parc, mais tu avais l'intention qu'on aille chez toi? ris-je en le taquinant. C'est ridicule.

  - Je croyais que ce serait plus agréable pour toi de m'attendre au parc, près du lac, plutôt que debout à ma porte, se défend-il moqueusement. Avoue que j'avais raison!

  - Peut être, mais là, nous devons marcher jusque chez toi. Ces pas n'auraient pas été nécessaires!

  - Tu n'aimes pas marcher?

  - Non. Je suis plutôt paresseuse. Toi?

  - En général, non. Mais avec toi, c'est plutôt sympa.

  Je rigole doucement et nous nous mettons en marche. Nous traversons Alteran main dans la main. Je me sens bien, présentement. Il me semble que chaque heures à passer, chaque épreuve à surmonter, sont difficiles sans lui. Je me sens en sécurité en sa présence. Il est ma seule connection avec le monde extérieur et la seule personne dans cette cité que je connais depuis une semaine. Et puis, nous avons toujours eu une certaine complicité que je ne saurais expliquer.

  Je ressens toujours aussi un certain réconfort lorsque je suis près de lui. Il sent la brise d'automne, la sève de pin, l'humidité de la pluie. Des odeurs bien banales mais qui me rappelle mon chez-moi.

  - Tu sais, il neige dehors, m'informe Alex alors qu'on monte les très longs escaliers qui longent les parois de la ville pour se rendre chez lui.

  - Ah bon? m'étonné-je. Ce n'est pas un peu tôt?

  - Nous sommes le 14 novembre. C'est normal à ce temps-ci de l'année.

  Je ris d'un rire jaune.

  - Haha ouais, être enfermée dans une cité souterraine dans la noirceur, ça me fait perdre un peu la notion du temps.

  - Ça ne te plaît donc pas vraiment, ici, hum? s'enquit Alex en ouvrant sa porte.

  Je suis tellement surprise par sa question que je prends un certain moment à répondre.

  - J'avoue que je n'aime pas tellement ça, bredouillé-je. Je veux dire, la cité est superbe, les gens sont sympas et tout, mais... Il y a quelque chose avec la mentalité des autres Alterans qui me déplaît.

  - Je te crois, soupire-t-il. Tu es tellement différente des autres habitants de cette ville. Ça se comprend.

  Nous pénétrons dans sa demeure. C'est un très bel endroit: les murs et le plancher de pierres noires sont recouverts d'accessoires de déco blancs et bleus, et les meuble suivent tous ces couleurs thématiques. Plusieurs tableaux représentant la mer tapissent les murs, donnant un aspect très estival à la demeure.

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