Chapitre 14: Mission de sauvetage improvisée

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Il est sept heures moins quart du soir. J'attends nerveusement que Fabien sorte du Toit. Il est allé chercher de la corde suffisamment solide pour nous soutenir. En fait, nous allons nous attacher tout les deux à chaque extrémité de la corde de façon à ce que, si l'un de nous tombe, l'autre le retient. Ce plan m'angoisse vraiment: je sais pertinemment que, si Fabien tombe, eh bien je ne le retiendrai pas: je tomberai avec lui! Je suis certaine qu'il est beaucoup trop lourd pour moi! Je compte sur lui pour ne pas perdre pied lors de l'escalade...

Il vient me rejoindre hors du Toit. Lui aussi, il doit être terrifié, mais il ne le laisse pas paraître du tout. Au contraire, il semble prendre plaisir au fait que nous allons risquer notre vie pour une fille qu'il ne connaît même pas.

Nous suivons un petit sentier en banlieue, un peu à l'écart de la grande ville. D'un pas énergique, il marche vers les appartements des humains. Et il y a moi qui le suis du mieux que je le peux sur ses talons! Il va drôlement vite, et je m' essouffle au bout de quelques minutes.

- Fabien! lui crié-je alors qu'il s'éloigne en avant de moi. Tu ne pourrais pas m'attendre, une minute?

- Non, répond-il en tournant la tête vers moi.

- M-mais, pourquoi? m'irrité-je.

- Parce que t'es mignonne lorsque tu cours.

Je sens le rouge me monter aux joues, et ce n'est pas à cause de mon effort physique. Fabien s'est arrêté pour me laisser le rejoindre. Il a un petit sourire indescriptible aux lèvres. Il me pointe une dizaine de bicyclettes alignées au bord du sentier. Je fronce les sourcils:

- Ouais, ça me serait bien utile, mais...

- Prends-en une, dans ce cas! lance-t-il en allant vers les bicyclettes.

Elles sont attachées à des poteaux par des cordes de fer liés de cadenas. Il colle sa stillad sur un des cadenas et il se déverrouille immédiatement, le laissant prendre un des bicyclette Je reste un peu sceptique:

- Et... on est autorisé à faire ça?

- Bien sûre, c'est la ville qui a mis en place ce système. Ainsi, elle sait qui prend les vélos et à quelle heure. Elle sait aussi si quelqu'un n'a pas rapporté le sien: tout ça, grâce à nos petits bracelets. Cool, non?

Je souris à Fabien. C'est vrai que c'est plutôt astucieux, comme façon de faire. À ma plus grande stupeur, Fabien me fait signe de prendre place sur la bicyclette.

- Je croyais que c'était la tienne, débuté-je.

- On ira les deux sur la même! déclare-t-il.

- Tu veux rire?

- Non, pas du tout! Allez, les dames d'abord...

Je rigole, un peu incertaine. J'embarque sur le siège du vélo, et Fabien demeure debout, les deux pieds sur les pédales. Je commence à me demander si nous n'allons pas mourir avant même d'atteindre la destination...

Fabien commence à pédaler avec ses puissantes jambes. Moi, je me cramponne le mieux que je le peux au siège, car Fabien a les mains sur le guidon. Je déteste les manèges et les parcs d'attractions! J'ai donc horreur de cette "balade en bicyclette"...

Devant nous, la route se met à descendre. Je panique: je n'aime pas les côtes! Elles me donnent une impression désagréable dans le ventre, comme si des papillons me chatouillaient à l'intérieur. Je hurle, par-dessus le brouhaha du vent qui siffle dans nos oreilles:

- Ralentis, Fabien!

- Je ne peux pas: nous allons tomber si nous n'avons pas de vitesse!

Rassurant. Après une légère pause, il me dit:

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