3- Verité ou Mensonge

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Les célèbres pouvoirs de la famille royale ne fonctionne pas sur moi? J'écarquillai les yeux et me plaquant un peu plus contre le mur. Je sentis une moulure d'or me rentrer dans le dos. Personne ne savait exactement de quoi consistaient ces mystérieuses facultés, c'était un peu le grand sujet de commérages des habitants du royaume. Certains disaient que leurs pouvoirs tout droit sortit des ténèbres pouvaient conduire à la folie. Provoquer une peur comme jamais on ne l'avait ressenti et tuer sous choc. D'autre que cela se manifestait sous la forme de force malsaine capable de retirer l'essence vitale d'une personne au prix de grandes souffrances. À cet instant, toutes les hypothèses auraient put être plausibles. Je ne savais pas ce qu'avait voulu faire Maven, mais il avait assurément voulu me blesser.

- Mais père comment est possible, protesta le prince Maven, jamais cela n'était arrivé, à moins que...

Il se stoppa brusquement. Il se tourna vers moi. Je reculai instinctivement devant sa carrure imposante et son regard noir,. j'étais déjà si enfoncée dans le mur, que ma marque avait dut y prendre place. Je tentais de faire un pas sur le côté, mais en une fraction de seconde il fut devant moi. Il m'attrapa les poignets et les serra au point de me faire mal. Je voulus le repousser mais il resserra son étreinte.

- D'où venez vous ?, souffla t'il, quelles sont vos origines, vos parents?!

- Lâchez-moi, ordonnai je pétrifiée.

Il était beaucoup trop proche, son souffle venant caresser mon front, dans une promesse de mort et de douleur. Tout mon corps était crispé et je levai les yeux pour le fusiller du regard. Sa personne me terrifiait. Mais sa position royale ne m'impressionnait pas. Il en fallait plus. J'avais passé des journées entières à travailler sur les marchés de la capitale dans le froid et au milieu d'hommes au regard lubrique dans l'espoir de rapporter un peu de nourriture à ma famille, des nuits entières à relancer le feu dans ma cheminée pour ne pas qu'ils meurent de froid. J'avais passé des journées sans manger, des semaines sans être au chaud. J'avais connu la pauvreté, l'horreur, lui, était né avec une cuillère dorée dans la bouche. Et cela se voyait. Notre rapprochement me permettait de voir son visage de très près. Sa peau claire n'avait aucun signe de dure labeur, hormis je le remarquait une cicatrice qui partait de son œil droit pour descendre sur sa joue. Ses yeux, d'un violet profond n'était que deux améthystes dures et froides sans aucune compassion ni gentillesse. Ses boucles noires qui lui retombaient sur le front étaient soyeuses et non rêches comme le serai les cheveux des paysans que j'avais côtoyer toute ma vie. Il était d'une beauté indéniable mais froide et distante. Inaccessible. Cruelle. Je trouvai le courage de lui tenir tête, uniquement car je n'appréhendais plus la douleur de la même manière, depuis déjà bien longtemps. Je m'étais juré de survivre. Je continuai de le fusiller du regard. Je n'avais pas la moindre idée de pourquoi il me posait ces question et pourquoi j'avais réchappé au massacre des Désignés. Tout ce que je savais c'est que visiblement j'avais une chose en plus qu'eux. Sinon je ne serai pas là. Je serai déjà morte pour avoir manquer de respect au prince. Le roi prit alors la parole:

- Mon fils, relâche la, je pense que sa survie est plus que nécessaire désormais.

- Non, persifla le prince l'air furieux, jamais !

- Tu feras ce que je t'ordonne, cria alors le roi.

Ce cri, percuta directement mon cerveau. Je n'avais vu le roi que parler doucement jusqu'à présent. Ce simple éclat de voix trahit toute les choses dont il était capable. Maven me lâcha si brusquement que je faillit perdre l'équilibre. Je me rétablit bien vite et le regardai, perdue et apeurée, partir dans le long couloir l'air plus enragé que jamais. Je ne dis rien. Son attitude faisait voler en éclats son image de statue de glace. Et il en était que plus terrifiant.

Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant