24-Ruines anciennes

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L'air frais et mauvais de la forêt ne m'avais pas manqué. Il me prenait au nez et donnait un goût désagréable au fond de ma gorge. Je frissonnais dans ma chemise malgré son épaisseur. Mes poings n'avaient pas desserrés. Mes pensées allaient et venaient entre ce que je venais de faire et ce que j'allais faire désormais. Comment pouvais je me présenter de l'autre côté des montagnes en me disant descendante des enchanteurs de lumière alors que il n'y avait rien de lumineux en moi ? Mon pouvoir était abject. Il tuait, mutilait. Et semblait s'en repaître. Comment pouvais je prétendre à mettre fin à un règne de cruauté et de noirceur alors que moi même manquais de basculer à chaque instant dans un océan déchaîné de pulsions dévastatrices ? Perdue, je marchais sans savoir si mes pas me menaient dans la bonne direction. Était ce la bonne décision de me rendre là bas ? Il y avait encore tant de choses floue à leur sujet. Abrax devant moi n'avait toujours pas dit un mot. Il c'était enfermé dans un silence songeur dès que nous nous étions mis en route. Non en fait dès que j'avais évoqué le fait d'avoir affronté et triomphé du mercenaire envoyé par le roi. J'étais persuadée maintenant que je lui inspirée de l'horreur à lui aussi. Il avait compris d'une façon ou d'une autre que j'avais commis un acte épouvantable. Il avait vu le sang sur mon visage. Un sang qui n'était pas le mien. Et le froid désintéressement même feint que j'avais affiché. Je levai douloureusement la tête vers la canopée obscure. J'ignorais ce que je voulais. J'étais à mi chemin entre une fureur glacée d'avoir été mis sur ce chemin là de la destiné et une espèce de soulagement de savoir que tout pouvait se terminer. Et que ma vie de misère allait toucher à sa fin. Progressivement je rongeais un frein, dont je n'avais encore pas pris conscience. Je voulais avoir ma vie d'avant alors même que je la détestais. Je voulais revenir en arrière pour voir ma mère et mon frère, alors même qu'elle me haïssait et que je le mettrai en danger. Je voulais du changement, une étincelle tout en les redoutant. Je parvenais au bout de tout ces désirs imbriqués les un dans les autres dans une énigme insolvable. J'étais à bout. Abrax se tourna soudainement, surpris vers moi. Je me rendis compte que j'avais laisser échapper un grondement. De défi et de colère. Je lui renvoyai un regard que je voulais neutre. Il le soutint sans son amusement joueur habituel.

- Vous n'êtes pas responsable de ce qui c'est passé, fit il résolument d'une voix rauque.

Surprise, je haussai un sourcil avant de venir me placer devant lui en trois pas.

- Vous ne savez pas ce qu'il c'est passé, affirmai je.

Du moins je le priais de toute mes forces. Il pouvait avoir déduis certaines choses, mais il ne pouvait savoir en détails ce que j'avais fais. Il ne pouvait savoir que j'avais faillit brûler vif un être humain. Il ne pouvait savoir que ma personne même avait effrayé l'un des guerriers du roi au point qu'il ploie les genoux devant moi.

- J'observe les détails vous vous souvenez, me dit il.

Je secouai obstinément la tête. Je refusais de me débarrasser de cette culpabilité qui n'était que méritée. Ou de savoir que mon compagnon de voyage avait éprouvé de la pitié pour moi à la vue du spectacle que j'avais offert. D'avouer à une autre personne que j'avais franchis une limite.

- Une fois encore, qu'est ce que cela peut bien vous faire, que je me sentes responsable ou non ?

Ma question n'était qu'un moyen de le repousser lui et son air de pitié. Je voulais qu'il me dise qu'il n'en avait rien à faire. Je voulais avoir mal pour oublier le reste.

- Je m'en souci parce que... dit il avant de fermer la bouche.

- N'en dites pas plus, fis je dans un éclat de rire sans joie, vous préservez simplement votre cargaison ?Vous voulez emmener à bon port la « clé » pour notre chef ?

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now