27- La cité des espoirs

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Je reculai d'un pas, choquée. Je sentis le parapet rentrer dans mon dos. Mes bras pendaient le long de mon corps, sans que je ne sache qu'en faire. Le jeune homme qui se tenait devant moi, ne me ressemblait en rien. Ses traits étaient durs et droits. Il était grand, alors que j'étais petite. Ses yeux, étincelaient d'un bleu foncé, alors que les miens étaient d'un noir profond. Sa stature était imposante et la haute silhouette d'Abrax à ses côtés, ne le faisait nullement paraître plus petit. Ils semblaient être taillés dans le même bois. Ses vêtements étaient en tout point conforme avec ceux d'Arik. Une tenue de combat. Notre seul point commun... Ses cheveux flamboyants flottaient sur ses épaules, librement. Ma bouche s'ouvrît mais aucun son n'en sortit.

Petite sœur... Ses mots n'étaient pas anodins. L'information n'avait tout simplement pas encore fait son chemin. Mais j'avais sous les yeux une personne qui avait les cheveux rouges. Ils auraient put être colorés, comme il en était coutume dans la Haute Ville, mais je savais que ce n'était pas le cas. C'était exactement la même teinte que moi. Nous portions tout deux les cheveux de la famille Zaetlan. Des cheveux qui nous désignaient comme leurs descendants. Des enchanteurs de lumière. Je n'étais pas la seule. Et si j'avais eu raison et que mon père avait bien vécu ici, dans ce camp des Révoltés ? Cela voudrai dire que cet homme devant moi avait raison et était bien mon frère. Mais dans ce cas... C'était bel et bien mon père qui descendait des enchanteurs ?

- Toi et ton côté dramatique, râla soudain la jeune femme qui se tenait encore à mes côtés.

Ses mots me sortirent de ma torpeur. Je chassai les mèches de mes cheveux qui s'agitaient devant mon visage.

- Qui êtes vous, laissai je finalement échapper.

- Je m'appelle Valeryan, me sourit il en me tendant sa main.

Je la saisit et la serrai en continuant à le fixer.

- Tu es aussi un descendant des Zaetlan, murmurai je en lui lâchant la main.

Abrax s'avança soudain. Il posa sa large main sur l'épaule de Valeryan.

- Nous avons beaucoup à nous dire, fit il en plongeant ses yeux dans les miens.

Je le regardai, avec une stupeur qui le fit sourire.

- Je suis bien plus que leur descendant, me répondit l'homme devant moi.

- Vous êtes...

- Pourquoi suis je le seul à ne pas avoir droit à de véritable présentation, s'écria soudain Arik qui surgit de derrière le rideau.

Il s'approcha de nous et passa son bras autour des épaules de la femme aux cheveux noirs. Elle lui sourit et lui tapota la main.

- Et si tu cessez de te plaindre ?

- Je dis simplement que je suis le seule à avoir eu droit à vos stupides surnoms, grommela t'il.

- Peut être sont ils mérités, lui renvoya Valeryan en souriant.

- Si le roi a parlé, répliqua t'il avec ironie.

Je fronçais les sourcils. Mes yeux se posèrent sur le front de l'homme devant moi. Il était ceint par un fin cercle d'or qui brillait au soleil. Je le détaillai plus et remarquai son port de tête et sa façon de se tenir. Si son apparence montrait un guerrier, son attitude hurlait bel et bien au roi. Il remarqua mon regard. Il recula d'un pas et lança à Arik:

- Allons, nous avons bien dépassé ce stade depuis longtemps !

Arik lui répondit par un geste obscène. Cet échange sonnait comme une vieille blague entre eux.

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now