18- En cavale

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Je me réveillais en sursaut. J'émergeais d'un cauchemar où j'étais de retour dans le temple souterrain. Mais les Erhavsha ne s'y trouvaient pas. J'étais seule face à ces portes d'émeraudes. Écrasée face à leur taille imposante. Je sentais une terrible force m'attirais vers elle. Le premier pas que j'avais effectué m'avais vrillé une douleur sourde dans le crâne. Le second l'avait accentuée. Une voix ancestrale et gutturale était sortit de partout à la fois. Elle m'avais hurlé des paroles dont je n'arrivais plus à saisir le sens.

Désorientée, je regardais autour de moi. La couverture formait un toit au dessus de ma tête. En face de moi je pouvais voir avec clarté la forêt qui s'ouvrait devant mes yeux. Le soleil était encore haut dans le ciel. Je n'avais dormit que quelque heures tout au plus. Un bruit sonore me fit sursauter. Je me tournais et mon regard tomba sur la forme sombre et ronflante juste devant l'abri. Abrax dormait comme un loir. Il avait dut vouloir monter la garde mais c'était endormit de fatigue. Je ne lui en voulait pas. Le sommeil était l'une des choses contre il était le plus dur de lutter.

Je sortis à quatre pattes de l'abri. Je me redressais et m'étirais longuement. Un autre bruit sourd me fit baisser les yeux sur mon ventre. Je n'avais rien mangé depuis trop longtemps. J'observais la forêt autour de moi. C'était peut être une forêt atteinte par la perversion des Erhavsha ou d'une quelque autre magie, mais cela restait une forêt. Elle regorgeait d'animaux qui y habitaient. Et qui n'attendait qu'à être chassés. Je renouais ma tresse et empoignais mes couteaux.

Je sortis de la clairière. Mes pas étaient doux et légers sur le tapis de feuilles et de brindilles. Je me sentais renouer avec la nature. Mon rythme cardiaque s'emballât d'excitation. Je retrouvais un terrain familier. J'inspirai profondément. Les effluves emplirent mes sens. J'entendis même le cri d'un oiseau au loin. La forêt n'était pas complètement déserte, je le savais désormais.

Je marchais et analysais chaque empreintes, chaque brindilles ou branches cassées. Je finis par tomber sur les traces d'un lièvre. Je trouvais un terrier et des empreintes de pattes. J'entrepris de les suivre. Allumer un feu pour le faire cuire, ne poserait nullement problème. Les arbres étaient si hauts et si abondants que la fumée ne dépasserait pas.

Le sol était en pente. Solide sur mes appuis je descendis en continuant de tracer l'animal. Je finis par déboucher sur un coin qui m'émerveilla. Un bassin où l'eau tombait depuis une cascade s'étendait sous mes yeux. Puis l'eau revenait se jeter encore plus bas. Je me penchais pour découvrir une succession de cascades et de bassins tous plus larges les uns que les autres. J'en déduisit que l'on se trouvait donc sur une petite montagne. La forêt était si vaste et avait si mauvaise réputation que personne ne l'avait jamais cartographier.

Les arbres ne recouvraient pas complètement le ciel, laissant fuser des rayons de soleil qui illuminait l'eau et faisait miroiter de petits arc en ciel. Je ne comprenais pas comment un tel endroit aussi paradisiaque pouvait se trouver au cœur d'une forêt aussi ténébreuse.

Ayant analyser le fond, je vis que le bassin descendait quelque mètres en dessous de la surface. Je me promis de venir m'y baigner à la première occasion dès mon estomac remplit. Je levais les yeux sur la cascade. Elle était à l'image de cet endroit. Magnifique. Je me laissais charmer quelques instants par cet endroit avant de me remettre en chasse. Les traces du lièvre s'arrêtaient sur le bord du point d'eau. Ce dernier prenait toute la longueur du plateau. Il était impossible de rallier l'autre côté sans passer à l'eau.

Je continuais ma recherche et finit par m'immobiliser. Je venais d'apercevoir le lièvre en train de se nourrir. Il était à l'extrémité du bassin juste à côté de l'endroit où l'eau chutait pour former une cascade. Le regret qui m'étreignit le cœur à l'idée d'ôter la vie à ce pauvre animal, fut finalement éclipsé par mon besoin de survie. Mon couteau vola. Il se ficha dans le cou tendre d'un mouvement sec. Il n'eut pas le temps de souffrir.

Le Royaume perduHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin