17- Evasion

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Dix minutes que je venais d'accepter. Et dix minutes que je commençais à regretter mon choix ne serai ce que pour cet horripilant énergumène.

- Attention un peu plus à droite!

J'étouffais un cri d'agacement. Nous tentions de descendre de l'arbre sur lequel nous étions perchés. Relativement simple pour une personne comme moi ayant pratiquement grandit dans la forêt. Mais la douleur â ma hanche était en train de refaire surface et Abrax devant moi n'en savait rien. C'est pour cela qu'il sautait et se laisser tomber tel un écureuil sur les branches sans se soucier de moi. Il n'avait plus rien dit à part une mise en garde sur le retour très prochain des espions. N'étant pas une perspective très enchantante je m'étais empressée de suivre son rythme. J'avais vite grincer des dents de colère devant sa maîtrise plus approfondie que la mienne. Il se mouvait avec presque plus de grâce que moi. Et allait bien plus rapidement que moi. Cela m'énervait pour une raison qui m'échappais.

Je m'étais finalement laissée distancer. Il se trouvais plus d'une dizaine de mètres en dessous de moi quand il c'était rendu compte de mon retard. Il avait vu là un signe d'un appel à l'aide et visiblement aussi un appel à une leçon.

D'un mouvement souple, efficace et terriblement agaçant il c'était hissé à ma hauteur et c'était place derrière moi. Puis c'était mis à me donner une série de conseils.

- Vous devait placer le poids de votre corps plus en avant.

Je descendais à un rythme soutenu mais loin d'être aussi rapide que le sien.

- Servez vous de vos bras, ils profitent à l'équilibre.

Je me penchais pour enlacer un branchage et me laissai glisser le long. J'atterris souplement sur la branche inférieure. Les arbres de la forêt Sombre étaient tous anormalement grand et extrêmement touffus. Cela nous profitait aujourd'hui. La nuit s'écoulait lentement autour de nous. Nous restions dissimulés derrière le feuillage épais.

Je sautais à nouveau et me laissai suspendre à un niveau inférieur. Puis me re laissais tomber. Je répétais ces mouvements encore et encore. J'entendais derrière moi Abrax qui restait très près. J'avais beau tenter d'accélérer le rythme il était toujours là.

- Plus à gauche cette fois ci.

- Voulez vous bien vous taire, laissais je échapper excédée.

Je me réceptionnais et me redressai en retenant une grimace. L'écoulement de sang avait cessé et le tissu de mon corset était imbibé de sang. Je savais que tôt ou tard cela poserais le problème des bêtes sauvages attirées par l'odeur du sang.

- Vous êtes tout de même très susceptible, me fit t'il remarquer.

Je levai les yeux au ciel. J'étais seulement peu ouverte à ses plaisanteries. Chose que je lui dis à voix haute. Il s'esclaffa et redoubla de remarques. Il semblait prendre un plaisir fou a tenter de m'enrager.

Enfin, au bout de longues minutes et d'un énième conseil sur ma façon de sauter ou de tendre mes bras pour me relever, j'aperçus le sol. Recouvert de végétation, il semblait bien inhospitalier en comparaison du doux feuillage et du bois foncé de l'arbre que nous descendions. La dernière branche s'arrêtait trois mètres au dessus de la terre. J'allais y poser pieds sans plus d'autre formes de procès mais Abrax me retint.

- Par la déesse, la paysanne vous tenez tant à mourir!

- Quoi encore ?soufflais je.

Il descendit à ma hauteur. Même en équilibre précaire il faisait toujours détendu. Sa nonchalance me laissait pantoise. A ses dires il c'était fait enfermé je ne sais combien de temps pour me récupérer. Mais cela voulait dire que les rebelles avaient connaissance de ma personne bien avant que j'atteigne ma majorité. Sûrement un espion chez le roi qui les en avaient informés. C'était un sacrifice conséquent quand l'on prenait en compte tout ce qu'il avait risqué. Mais il se bornait à toujours resté calme. Mis à part le moment dans les cachots lorsqu'il avait appris ce qu'il c'était passé et que nous avions dut fuir.

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now