32-Les Liés

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Une main se plaqua contre ma bouche. J'ouvris grand les yeux et mon pouls s'affola. J'ouvris grand les yeux en lançant ma main vers mon poignard sur ma gauche. Mais je laissai tomber ma main aussitôt. Valeryan se tenait au dessus de moi. Il enleva doucement sa main et se recula. Étendue, dans mon lit, je levai ma tête. Par mes fenêtres ouvertes, je vis que le soleil se levait à peine.

- Vous n'auriez pas put toquer à la porte comme toute personne civilisée, lui chuchotai je furieusement.

Mon cœur battait encore la chamade. J'avais encore cru à un cauchemar. Je fermai les yeux au souvenir de cette nuit. Je m'étais retrouvé devant les portes d'émeraude, paralysée, alors que je sentais la présence s'approcher dans mon dos. Cette présence qui je le savais maintenant était nul autre que Moroviel. Je rabattis mes cheveux en arrière. Ces cheveux que des mains avaient tenus en arrière alors que je vomissais mes tripes dans les toilettes. La suite de mon cauchemar avait été si terrifiante et si réaliste que j'en avais vomit en me réveillant, seule, dans mon lit trop grand pour moi. Mais je n'étais pas resté seule longtemps. Entre ma panique et mes larmes j'avais senti la présence de Nyx alors qu'il tentait de me soutenir. Il c'était tenu juste derrière moi, veillant à ne toucher rien d'autre que mes cheveux. Il m'avait parlé sans que je me souvienne de ces mots. Il était ensuite parti sur le champ quand je m'étais dégagée en bafouillant une affirmation douteuse sur mon état. Je me remémorais ses yeux brillants d'inquiétude qui c'étaient quand même retirés pour me laisser l'espace et la solitude dont j'avais besoin.

- C'est ce que j'ai fait, me répondit Valeryan. Mais vous avez le sommeil presque aussi lourd que Nyx.

J'avalai ma salive puis me raclait la gorge.

- Mais vous ne voulez tout de même pas qu'on nous entende ou qu'on nous voit ?

- Je ne veux pas que tout ces autres fouineurs viennent pour ce que j'ai à vous montrer.

- Hum très bien...

Je sortis de mon lit et m'étirai. Je cherchai des yeux mes vêtements puis me rendis compte que je m'étais endormie avec ma robe de la veille. Après le dîner, j'étais partie dans ma chambre et m'était écroulée de fatigue. Le reste du repas c'était déroulé assez simplement. J'avais raconté avec quelques détails supplémentaires mon séjour dans le Palais Noir et Arik m'avait demandé des précisions sur ma rencontre avec la vielle dame qui m'avait tiré les cartes. Je n'avais pas put lui en fournir beaucoup, hormis ses paroles qui prenaient un peu plus de sens désormais.

- Elle fera l'affaire, me lança Valeryan. Suivez moi.

Je battit encore des paupières pour chasser les dernières traces de mon sommeil et lui emboîtai le pas.

- Je me rend à la bibliothèque, j'ai pensé que vous voudriez m'y accompagner.

Je le dévisageais. Il prenait presque toute la place dans l'embrasure de la porte. Il portait à nouveau des vêtements normaux mais avait remis son bandeau d'or.

- Ne m'aviez vous pas dit que seuls nous, pouvions y pénétrer ?

- La porte s'ouvre sous notre main. Mais nous pouvons être accompagnés.

- Vous pensez donc que j'ai des choses à chercher ?

- Je pense que vous aimeriez en connaître un peu plus sur le sceau qui marque votre front.

Je grognai un assentiment. Il avait bien raison. J'ignorais complètement de quoi il en retournait mais si une quelconque information me permettait de trouver quelle personne possédait aussi cette marque étrange, j'étais prête à suivre Valeryan n'importe où.

- Je vous suis, lui lançai je en marchant vers la sortie.

- Merveilleux.

Nous marchâmes jusqu'à la petite porte de bois, descendîmes les escaliers et pénétrâmes dans la toute petite bibliothèque. Valeryan ne s'y attarda pas. Il ouvrit la seconde porte et se décala d'un pas sur le côté. Un frisson d'excitation me parcourut. Je m'avançai dans l'embrasure. Seul un fond noir me sautait aux yeux. On ne discernai absolument rien. Je me stoppai à deux pas de la chambranle de la porte.

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now