19- Ratrappés

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Les joues rouges, je marchais d'un pas lourd dans les sous bois. Mes poings étaient une fois de plus serrés et je contenais ma rage et ma gêne.

- Oh cessez de faire l'enfant!

- Taisez vous, sifflai je.

L'ascension c'était révélée pour le moins facile... pour Abrax. La tenue que je portai c'était à nouveau raccourcit. Mes jambes c'étaient pris dans d'innombrables branches et rochers protubérants. Mes cheveux encore mouillés, collaient à mon cou et mon visage, troublant ma vision de rouge. Serrant les dents je m'étais enjoint à ne pas me plaindre. A continuer de grimper peu importe les éraflures que je récoltais et les brûlures qui naissaient dans mes muscles. Dans ma concentration je n'avais pas remarqué la soudaine absence de paroles du voleur au dessus de moi. Lui qui babillait depuis de longues minutes sur des sujets sans aucun lien entre eux, j'aurais dut me douter que quelque chose clochait. Il c'était arrêté pour seule la Déesse savait quelle raison. J'avais percuté directement son arrière train de ma tête. Assez fort.

- Puisque je vous dis que ce n'est guère la première fois que cela arrive, clamai t'il derrière moi, cela ne me dérange pas le moins du monde...

Je pouvais sentir son éternel sourire dans son intonation. Mon envie de lui faire ravaler ne faisait que croître de seconde en seconde. Heureusement pour moi je parvenais à suivre mes traces au sol de ma chasse passée et je pouvais marcher en tête. Sans devoir affronter son regard. Et ses moqueries.

- Et puis, c'est moi qui est faillit être mis en danger... enfin plus une partie en particulier de moi si vous voyez.

Je persistai a l'ignorer et continuai à marcher. Je tirai sur la jupe, dernier vestige de ma belle robe que j'avais tant détesté. Elle m'arrivait presque au dessus des genoux désormais. Si cet imbécile ne faisait ne serai ce qu'une seule réflexion...

La sagesse, me répétai je, la sagesse...

Même si elle ne serai pas létale dans ce cas précis elle pourrai grandement contribuer à ne pas me faire perdre les pédales. Mais le voleur derrière moi ne me facilitait pas la tâche. A peine l'incident c'était produit que j'avais crié et m'étais aussitôt dégagée. Mais le mal était déjà fait et ses faux cris de protestation, d'indignation et ses sous entendus salaces s'élevaient déjà dans l'air. Je n'avais pas accepté sa main en arrivant en haut de la paroi et m'étais aussitôt mis en route sans oser croiser son regard.

Le campement en vue, j'accélérai le pas. Je regardai autour de moi à l'affût du moindre bruit ou aspect suspect.

- ...et puis si c'est ce que vous aimez, qui serai je pour juger!, continuai t'il.

Ma patience à bout je fis brusquement volte face. Mes cheveux tournoyèrent autour de moi. Je lui plantai un doigt dans la poitrine et le martelait avec.

- Ce n'est en aucun cas quelque chose que j'aime, m'écriai je, je ne faisais seulement pas attention... et...

Je balbutiai devant ses sourcils levés et son coin des lèvres retroussés. Je ne m'habituai simplement pas à sa métamorphose. C'était comme si une autre personne se tenait devant moi.

- Vous ne faisiez... vous parliez de choses inutiles...

- Moi, se récria t'il, je suis inintéressant ?

Il pouvait paraître offensé mais ses yeux continuaient de briller d'amusement. Ma gêne se confondait avec ma frustration de perdre mes moyens devant lui. Je retirai mon doigts de son torse en m'apercevant qu'il n'avait évidement pas remis sa chemise.

- Oui, assenai je avec toute l'assurance que je pouvais, je me moque que vous ayez trouvé un oiseau en train de se battre avec un lapin à vos huit ans, que vous aimez le pain mais pas autant que la brioche et que vous trouvez Lady Lavinia de je-ne-sais-où plus attirante que Lady Ophelia malgré qu'elle soit plus âgée. Et surtout, surtout- je rapprochai mon visage du sien- je me moque de savoir les détails de vos séances de sport quotidienne et de ce que cela vous apporte tant physiquement que mentalement!

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now