Chapitre 10 : En cage...

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En relevant la tête, je fus surprise de voir le chef de cette joyeuse bande d'assassin juste en face de moi. Il me toisa de haut en bas. 

- Celle là... Envoyez la, à la maison de kisaeng et ne l'abîmez pas en chemin. 

Je le fusillait du regard. J'aurais du m'en douter, les hommes étaient tous les mêmes, peu importait l'époque. Voilà que j'allais me retrouver dans une maison de plaisir. La pauvre Kim Yung Sook devait être maudite. 

C'était trop pour moi. Ce que je m'apprêtais à faire n'était pas très intelligent mais je venais de voir du coin de l'œil Eun Sil, de nouveau transportée sans la moindre délicatesse, vers un chariot. Des jeunes femmes y était déjà entassées.

Il faut que je monte avec elle. Par tout les moyens.  

- Laissez-moi aller sur le chariot qui est là-bas. Disais-je en me redressant doucement et en désignant le chariot d'un mouvement de menton. Autant travailler jusqu'à ce que mort s'en suive dans un camps de travail. 

Le gradé fit volt face et m'empoigna par la longue tresse que j'avais noué. Je grimaçais mais décidais de soutenir son regard. Hors de question de jouer les femmes soumises, maintenant. Je penses qu'à ce moment là, ma patience et ma tolérance avaient atteint un point critique.  

- Pensez-vous pouvoir vous permettre de choisir? 

- Peut importe du moment que je ne finis pas kisaeng. Je préférerais presque passer sous la lame d'un de vos soldats.

Il parut étonné par ma réplique.

- Vous n'êtes qu'une femme...Mais je trouve que vous parlez un peu trop bien pour une servante. 

Il approcha son visage du mien. Il aurait pu être beau si il n'avait pas une énorme griffure sur la joue droite. 

- Je crois que vous pouvez arrêter de chercher... Elle est ici. Dit-il à l'attention du garde, un sourire satisfait sur le visage. 

- Bravo, vous êtes très perspicace. Fis-je remarquer à cette brute. Par contre, à votre place, je me reculerais un peu...

- Pourquoi? Vous croyez pouvoir faire quelque chose? Ricana t-il en s'approchant encore plus. 

Je lui fit le même sourire que je faisais à mon très cher collègue professeur. Puis je lui donnais un violent coup de tête. Il se tint le nez avec sa main en se redressant. Ses yeux lançaient des éclairs mais moi, j'étais plié de rire. Je sais que ce n'était pas très intelligent de faire ça mais vous ne l'avez pas vu avec ses petits yeux larmoyant de mec blessé dans sa fierté. Sincèrement, ça valait le détour.

Depuis le temps que je rêvais de faire ce coup à Matthew. Dommage que ce ne soit pas lui... Au moins, ça défoule.

Je ne le quittais pas de yeux pendant qu'il essuyait le sang qui coulait de son nez avec sa manche. Je ne sais pas pourquoi mais ce qui suivit me surprit. Il recula de quatre pas le regard effrayé et trois gardes me mirent leur lame sous la gorge.

- Vous êtes une de ses créatures?! 

- Quoi?! m'exclamai-je outrée. 

Ça ne va pas recommencer?! Encore un qui me prends pour un démon. Génial! 

- Attachez-là! Nous allons la ramener à son maître. Il n'a pas pensé utile de nous prévenir qu'une de ses choses était ici. Qui aurait cru qu'il change la fille du ministre... Ce monstre est incapable de se contenir.

- Me ramenez à... Mais arrêtez!!!

Ils me bâillonnèrent et me ligotèrent. J'étais maintenant saucissonnée comme un rôti. Ils me traînèrent par les cheveux jusqu'à un autre chariot. Je tentais de me débattre comme je pouvais mais les cordes étaient bien trop serrées. On me balança sans ménagement sur la deuxième charrette. Celle-ci était bizarre, il y avait des barreaux épais comme mes mollets et une porte en bois.

Par une nuit sans étoile...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant