Par une nuit sans étoile...

Chapitre 51 : Le passé de Lee Hyeon.

PoV Gwi 

Elle avait reculé jusqu'à buter contre le rebord du bassin. Sa peau rosie par l'eau chaude et légèrement fumante aurait donné à n'importe qui l'envie de mordre à la jonction de son cou et de son épaule. Mes yeux toujours rivés sur les siens, j'avais approché mon corps doucement. La voir essayer de lutter pour ne pas détailler chaque partie de peau de mon torse avait été assez distrayant. Elle avait montré une grande force pour me frotter le dos, je voulais voir ce qu'elle ferait sur l'avant.

Elle s'était montrée beaucoup moins brute, bien qu'appliquée. Cette petite ne manquait pas de cran, pour mon plus grand plaisir. Quand elle était arrivée à la limite de mon pantalon, je n'avais pu empêcher mes sourcils de se soulever de surprise. Jamais personne n'avait osé aller jusque là.

Que ferait-elle ?

Elle marqua un temps d'arrêt en voyant où sa main s'apprêtait à s'aventurer. Je voyais bien qu'elle ne savait plus quoi faire. Ses joues prirent une teinte rose plus prononcée et ses yeux papillonèrent.

- Un souci ?

Le charme se brisa et ses sourcils se froncèrent. Elle serra la serviette avant de lever la tête et de me plaquer avec force cette dernière sur le torse.

- Vous êtes assez grand pour vous occuper de cette partie vous-même. Utilisez vos propres mains comme d'habitude. M'avait-elle dit en se levant brusquement.

Quelqu'un s'éclaircit la gorge à ma droite.

- Maître, les ministres Hee et Jang souhaiteraient une audience. Dit Lee Hyeon, me sortant de mes pensées.

Depuis trois jours, je ne cessais de revivre en boucle ce bain. Je ne l'avais pas retenue quand elle avait quitté le bassin. Encore moins quand elle empoigna la tenue que Eun Sil avait laissée à son attention pour partir de la salle. Se déplacer dans un lieu comme mon palais, en petite tenue, sans même en rougir ? Elle ne manquait pas de cran, c'était un fait.

En revanche, depuis cet épisode, je ne l'avais plus revue.

Il aurait été aisé de la faire appeler pour tout et rien. Mais étrangement, je n'en resentais pas le besoin. J'aurais pourtant dû me nourrir d'elle. J'en avais le droit et l'envie. Mais dans ce bain, ce n'était pas vraiment elle que j'avais vue. Elle ressemblait tellement à sa mère.

La même chevelure d'ébène, la même forme du visage et le même ton couroucé. Bien que la fille soit beaucoup plus excessive que sa mère. Yung Sook dont les propos plus ou moins offensants fusaient dans tous les sens. Myeong Hee préférait choisir ses mots avec soin et mettre à terre son interlocuteur avec le moins de mots possibles, avec toute la grâce que lui imposait son rang.

De ce point de vue, j'avais presque du mal à croire que mon invitée soit la digne fille de sa mère. Elle se comportait d'une manière tellement peu protocolaire, à la limite de la roturière sans le sous.

Je revins de nouveau au présent quand Lee Hyeon m'appela de nouveau.

- Qu'ils entrent. J'imagine qu'ils vont encore me presser pour que je règle leurs problèmes à leur place. Ou que je leur fournisse des fonds. Ces vautours me donnent toujours autant envie de vomir. Crachais-je en m'enfonçant nonchalamment dans mon trône de pierre.

- Bien, Maître.

- Lee Hyeon... Appelais-je.

- Oui?

- Ne comptes-tu plus dissimuler ton visage à partir de maintenant ? Demandai-je doucement.

- Ce n'est plus nécessaire. Répondit-il, égal à lui-même. C'est du passé maintenant. Est-ce que cela vous déplaît ?