P2 / Chapitre 3

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Dans l'ascenseur, ils en riaient encore. Et le jeune homme était rassuré qu'elle ne retienne que le comique de la situation.


- Comment ça se fait que tu ais des adolescents comme fans, ton contenu est plutôt adulte.

- Fanny dit que c'est le côté ultra romantique de Crush, ça fait rêver les gosses, comme des films d'amour.

- C'est pas faux, je vois ce qu'elle veut dire.

- Tu me regarderais aussi si t'avais 15 ans ?

- J'étais tellement fleur bleue à 15 ans, j'aurais eu des posters de toi sur les murs de ma chambre et je les aurais embrassés le soir avant de me coucher.

- Oulah, t'étais chelou à 15 ans !

- Un peu, dit-elle en rigolant.


Ils atteignirent le petit immeuble ancien où se trouvait l'appartement sans rencontrer d'autres fans. Margot repéra le propriétaire en train de l'attendre dans la cour du bâtiment et lui tendit la main pour la lui serrer.


- Vous êtes Mme Silva ? s'enquit le monsieur d'une cinquantaine d'années.

- Oui, c'est moi, je suis venue avec un ami.

- Florian, se présenta le jeune homme en lui serrant la main aussi.

- Enchanté, je suis désolé, je vais devoir faire vite, j'ai un autre rendez-vous qui s'est imposé, j'ai qu'une petite heure devant moi pour être à l'autre bout de la ville.

- Ce sera largement suffisant, promit Margot.


Elle le suivi dans le bâtiment, écoutant ses explications sur les parties communes.


- Sans ascenseur, c'était sur l'annonce. Mais il n'y a que deux étages et l'escalier et large, c'est plus simple pour déménager. Vous êtes au dernier étage, au fond du couloir. Le plus isolé, vous serez tranquille.


Margot aimait l'imposant escalier en bois et les moulures usées sur les murs. Elle se tourna furtivement vers Florian qui observait aussi la déco en la suivant de près.


- C'est joli ? lui souffla-t-elle.

- Très !


L'appartement s'ouvrait sur une double porte en bois sculpté. Le propriétaire les laissa entrer tous les deux en premiers.


- Vous voulez vous installer à deux ? Parce que c'est un peu petit pour un couple.

- Non, seulement moi. Je n'aime pas les trop grands espaces, c'est pour ça que j'ai voulu visiter celui-ci, il m'a plu sur les photos.

- Il fait 40m2 loi carrez mais avec les plafonds mansardés vous avez un peu plus de surface en réalité, commença-t-il à vendre son bien. Là-haut sur la mezzanine, j'ai optimisé l'espace sous la pente de toit pour faire des placards, vous pouvez avoir confiance, c'est le 7ème appartement que je rénove avec ma femme.


Margot monta le petit escalier qui menait à la partie nuit. Elle regarda la vue sur la partie principale, remarquant un Florian attentif, comme elle, à la visite. L'endroit lui plaisait beaucoup. Le velux qui éclairait la partie cuisine/salon était immense et laissait entrer énormément de lumière.


- La cuisine est neuve et j'ai fait rafraîchir le plancher. L'ancien locataire a vécu presque 10 ans ici, alors il a fallu faire quelques petits travaux.


Depuis la mezzanine Margot comprit que le Monsieur observait Florian comme s'il n'était pas certain de le reconnaître. Quand elle redescendit pour aller voir la salle de bain, son amoureux la suivit.


- Tu es démasqué, murmura la jeune femme. Tes fans n'ont pas tous 15 ans apparemment.

- Tu crois ?

- Je peux vous laisser une minute, je dois appeler ma fille, juste un instant.

- Oui, bien-sûr, je continue de faire le tour en attendant, assura Margot.


Elle regarda la porte d'entrée se refermer sur l'homme avant de parler avec son amoureux sans murmurer.


- Je crois qu'il sait qu'il t'a déjà vu quelque part mais qu'il n'est pas sûr, confia Margot en se dirigeant vers la cuisine.


Celle-ci était composée d'un petit îlot central qui faisait la séparation avec le salon. Rien à voir avec l'îlot gigantesque de la cuisine du manoir mais ça avait tout de même son charme.


- Est-ce que l'appartement te plaît ? Si c'est un fan je peux peut-être te négocier le loyer, blagua le jeune homme en arrivant dans son dos.


Il posa ses mains sur ses hanches et embrassa son cou, juste sous son oreille. Elle se laissait enlacer tout en restant attentive au bruit de la porte d'entrée. Mais le sentir contre elle entamait vraiment sa concentration.

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