P2 / Chapitre 16

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Florian sortit de la douche un peu après 23 heures et trouva Margot endormie dans le canapé. Elle s'était retournée, face au dossier et avait serré un des coussins contre elle. Il veilla à ne pas la déranger en récupérant la télécommande pour fermer le volet du velux juste au-dessus d'elle. Et puis, il monta sur la mezzanine pour se coucher. Vu comme elle avait l'air de bien dormir, il n'avait pas envie de la réveiller.

Il ne ferma pas le volet au-dessus de lui pour profiter du petit courant d'air frais qui le gagnait. Le torse nu, le drap recouvrant à peine ses jambes, il s'endormit sur le dos sans s'en rendre compte, oubliant d'éteindre la petite lampe de chevet.

Margot se réveilla au beau milieu de la nuit un peu perdue, ne captant pas tout de suite où elle était. Là-haut, elle entendait la respiration régulière de Florian et devinait sa silhouette sur son lit. Elle suivit la lumière pour le rejoindre sans bruit et s'arrêta un instant pour le regarder. Margot ne savait pas si c'était l'air frais de cette nuit de juin ou la vision de son amoureux presque nu dans son lit qui provoquait ce frisson intense sur tout son corps.

- Je sens que tu me regardes, dit-il soudain en tournant la tête pour la voir.

- Tu allais vraiment me laisser dormir dans le canapé ? dit-elle en montant sur le lit pour le remonter lentement jusqu'à poser sa tête sur l'oreiller à côté de celui de Florian.

- Tu avais l'air bien, j'ai pas voulu...

- Tu étais trop loin, réveille-moi la prochaine fois, souffla Margot à son oreille.

Le jeune-homme tourna sur le côté pour lui faire face et posa sa main au creux de sa taille. Margot portait un short en jean assez court pour dévoiler entièrement ses jambes et un body léger à fines bretelles qui dévoilait ses bras et ses épaules, pourquoi fallait-il qu'il la touche précisément là où sa peau était couverte ? Elle repensait à ce qu'il avait avoué plus tôt, sur ce message qui avait tout déclenché. Au fait qu'il avait dit que lui n'aurait jamais osé. Alors, elle prit cette main sagement posée sur sa taille et la guida jusqu'à la limite de son short, jusqu'à ce qu'il touche la naissance de sa fesse.

Florian la regarda faire en sentant son cœur accélérer. Margot se rapprocha encore de lui et commença à embrasser sa peau fiévreuse, d'abord l'arête de sa mâchoire puis la naissance de son cou, juste sous son oreille. Et elle sourit en sentant qu'il agrippait ses fesses tout en la faisant venir sur lui. Ils se retrouvaient dans la position de leur premier baiser, sous la pluie, dans cette forêt.

- Enfin, dit-elle en calant ses hanches sur les siennes.

- On prend notre temps, c'est ce qu'on a dit ?

- Mais on n'a plus 15 ans pas vrai ?

- Des fois pour moi, j'ai des doutes, dit-il un peu gêné.

- C'est pour ça que tu ne me touches pas ?

Pour seule réponse, il aventura ses doigts sous le tissu de son short et l'embrassa à pleine bouche. Margot enroula ses bras autour de son cou en se laissant doucement tomber sur le côté pour qu'ils s'allongent.

Florian se retrouvait à moitié allongé sur elle qui le serrait contre lui comme s'il pouvait lui échapper. Comme s'il pouvait en avoir envie. Et elle s'essoufflait presque à l'embrasser alors qu'elle sentait sa main agripper sa cuisse et la remonter. Ses doigts pressaient sa chair avec envie tandis qu'il se calait entre ses jambes.
Florian remonta ses mains sur ses hanches et voulu trouver le bord de son débardeur pour la caresser en dessous, mais en vain. Et quand il se redressa, un peu perdu et frustré, Margot se mit à rire en découvrant son expression.

- C'est quoi cette sorcellerie, se plaignit-il avec humour.

- Un problème ? dit-elle alors qu'elle avait compris.

- Pourquoi je n'arrive pas à glisser mes mains sous ton haut ?

- C'est un body.

- Quoi ? Comme pour les bébés ?

Margot riait encore en se redressant, se mettant à genoux en face de lui pour se rapprocher. Elle recommença à embrasser son cou tandis qu'il restait concentré sur l'énigme de son vêtement. La jeune femme voulait qu'il se concentre à nouveau sur elle et l'invita à se rallonger, son corps sous le sien. Parce qu'elle aimait ressentir son poids sur elle, ça lui donnait l'impression de s'ancrer dans l'instant. Comme s'il pouvait durer pour toujours.

- Comment je te l'enlève ? dit-il avec envie à son oreille.

Alors elle prit le temps d'ouvrir la petite boutonnière de son short sans jamais décoller sa bouche de la sienne. Elle attrapa ensuite sa main qu'elle fit glisser le long de son ventre jusqu'en bas, jusqu'à l'accompagner entre ses cuisses. En devinant le relief des pressions juste sur son sexe il la regarda, le souffle puissant. Le cœur fou.


- Juste là, murmura-t-elle en sentant son bas ventre réagir.

Florian fit sauter chaque pression avec une lenteur délicieuse qui donnait à Margot l'impression qu'il la touchait déjà. Et quand la dernière s'ouvrit, il ressortit lentement sa main de son short en remontant le body pour découvrir son ventre tendu.

- Enfin, souffla sensuellement Florian en embrassant sa peau au fur et à mesure qu'il la découvrait.

Margot passa ses mains sur son visage en inspirant comme si elle avait manqué d'air avant de chercher à nouveau le contact. Enfouissant ses doigts dans les cheveux de son homme, le guidant presque alors que ses baisers atteignaient la naissance de ses seins. Il en embrassa l'arrondi avant de la regarder à nouveau.

Ce qu'elle était belle dans cette lumière. Christelle disait qu'il était foutu, pourquoi se sentait-il tellement d'accord avec ça ? Elle réveillait toutes ses envies perdues, elle ravivait tout rien qu'à être elle.

- J'ai l'impression que mon corps n'existe vraiment que quand tu le touches... confia Margot. On dit toujours qu'on se sent légère quand on se sent bien mais je me sens lourde, je me sens vivante...

Il souriait. Il adorait l'écouter. Ses mots comme sa voix.

La sentir. Son parfum comme son souffle.

Comme son corps. Comme sa peau.

Lui aussi il se sentait vivant. Le temps passait trop vite. Maintenant qu'il aimait chaque jour. Il regrettait d'en avoir si peu à vivre dans sa petite humanité. Alors qu'elle lui inspirait assez de sentiments pour qu'il l'aime toute l'éternité.

Parce qu'il ne lui dirait pas, pas encore, c'était trop fou.

Mais il l'aimait déjà. Déjà ou encore. Ou à nouveau. Peut-être depuis toujours.
Comme si son âme l'avait connue bien avant cette vie.

- On ferme le volet ou on éteint la lumière ? demanda Margot haletante.

Florian regarda au-dessus d'eux, ce velux grand ouvert. Hors de question de quitter ce lit une seule seconde pour appuyer sur un bouton, se dit-il.

Et la lumière. Ils voulaient se voir, ils voulaient se regarder, se toucher avec les yeux aussi, se désirer par le regard.

- J'ai une meilleure idée, dit-il en récupérant le drap presque échoué au sol au pied du lit.

Alors il en attrapa les coins et le ramena au-dessus deux. Ainsi cachés sous cette carapace de coton, ils continuèrent de se découvrir jusqu'au bout de la nuit.

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