Chapitre 48

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9 décembre

Chris n'avait jamais imaginé penser ça un jour, mais... il en avait marre des lives. 

Connecter sa caméra. Devoir se montrer. Devoir écouter. Devoir répondre aux questions. Une fois, pourquoi pas, après tout, il devait bien ça à la team. Deux fois, ça commençait à devenir redondant, mais s'il le fallait.

Sauf que là, il n'en était plus au troisième ou quatrième live : c'était le sixième en deux semaines. Six lives à visage découvert. Six moments d'épuisement et de stress intense. 

Le pire ? Il ne pouvait rien faire d'autre que de rester assis devant son écran à fixer ses mains, son clavier ou ses stimtoys. 

— Les lives-jeux me manquent, soupira-t-il. 

— Évite de leur dire ça, ils vont te rappeler que tu as loupé celui de lundi, s'amusa Cam depuis le lit.

Son ordinateur portable sur les genoux, Renoncule sur les jambes et Chardon lové à ses côtés, Cam avait prévu de rejoindre le live depuis son appareil plutôt que de rester debout derrière Chris. 

[Officiellement, c'était pour faire croire à sa mère qu'il était dans sa chambre. En parallèle du live, il discutait avec elle sur un tchat. En réalité, c'est parce qu'il n'osait pas trop s'approcher de moi de peur de ne pas résister à l'envie de m'embrasser.

La faute à notre nuit de débauche qui a mis ses hormones en ébullition.]

— Si je commence à dire n'importe quoi, tu viendras me sauver, non ? s'enquit Chris au moment où sa caméra se connectait avec Py et Clem.

< Il a changé, Chris, s'esclaffa aussitôt Clem. Salut les amoureux !>

— On est pas amoureux, protesta Chris. C'est mon meilleur pote.

< T'es aussi mon meilleur pote, mais que je sache on couche pas ensemble, s'amusa Py. Et avant que Clem me trucide, ceci n'est pas une requête !!>

Sur le lit, Cam s'étouffa à moitié. Py sourit avant de souffler d'une manière exagérément désabusée :

< Mec, je sais pas si tu t'étouffes parce que Chris a balancé l'info ou parce qu'il a dit que vous étiez meilleur pote.>

— Sans doute un peu de deux, lui accorda Cam. Mais bon, je vais pas me plaindre, à côté de Lan Wangii* je suis chanceux. Lui, il a du atteindre plusieurs années plus une réincarnation ! 

Chris se retourna à demi sur sa chaise pour contempler Cam. les joues roses, les cheveux défaits, le jeune homme lui offrit un sourire éblouissant avant de remonter ses lunettes sur son nez.

Si Chris en avait eu le courage, il aurait abandonné sa chaise pour grimper sur le lit et voler un baiser à Cam. 

[Dommage que je sois lâche, si je m'étais rué sur ces lèvres à ce moment-là, ça m'aurait évité de vivre un des pires moments de ma vie juste après avoir vécu un des meilleurs.]

— De quoi tu parles ? demanda Chris.

— Un livre que j'ai lu il y a quelques mois. L'un des protagonistes a un déni encore pire que le tien.

— Je suis pas dans le déni !

<Même le déni est choqué, là, s'esclaffa Py.>

— En réalité, je ne sais pas si Wei Wuxian était vraiment dans le déni, reprit Cam, concentré sur son écran. Je pense qu'il avait tellement peur de se faire des idées qu'il a préféré ignorer les signes pourtant sans équivoque de Lan Wangji. 

Chris, ou comment se prendre pour Cupidon à NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant