Chapitre 63

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21 décembre


Capucine arriva dans l'après-midi. La situation n'avait pas évolué. Chris se complaisait dans sa brume... du moins, c'est ce que Lise pensait. Sans doute que leur parent le pensait aussi. 

Il ne se complaisait pas : il essayait de compartimenter sa vie afin de reprendre le dessus. Un échec cuisant.

Il n'arrivait à penser qu'à deux choses : Il avait perdu Cam. Et Côle était un connard.

Ses pensées restaient figées sur ces deux éléments sans parvenir à s'en dépêtrer.

Il y pensait quand Chardon se roulait en boule pour ronronner doucement contre son ventre.

Il y pensait en allant aux toilettes.

Il y pensait quand Lise l'avait tiré à la douche.

Il y pensait quand sa mère avait préparé un potage velouté potiron châtaignes.

Il y pensait quand il avait enfilé un T-shirt propre préparé par son Père.

Il y pensait en se glissant dans son lit aux draps fraîchement changés par... il n'aurait pas su dire par qui. 

Et il y pensait encore lorsque Capucine toqua à sa porte. Quand elle le salua. Quand elle tira vers le lit la chaise de bureau. Quand elle tenta de détendre l'atmosphère en parlant de Chardon ; le chaton attaquait avec ferveur les orteils de Chris à travers le drap.

Capucine eu du mal à attirer l'attention de Chris et n'obtint pas le moindre mot de lui. Alors ce fut elle qui parla. Longuement. D'une voix douce et posée. Des mots qu'il n'entendait qu'à peine tellement ceux-ci peinaient à se frayer un chemin jusqu'à sa cervelle. 

Quand Capucine se leva enfin, Chris n'avait pas desserré les lèvres.

Mais quand la porte se referma sur la psychiatre, la brume qui entourait le jeune homme s'était éclaircie. Un peu.


Chris, ou comment se prendre pour Cupidon à NoëlWhere stories live. Discover now