Chapitre 70 : Le triste récit du démon de la radio (Partie 1)

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Alastor, toujours assis sur son lit à côté de Vicky, demeura d'abord un moment silencieux, avant de pousser un énième long soupir. Il se lança enfin dans ses explications...

-Tu te souviens lors de notre premier soir passé ensemble, sur le toit de l'hôtel ?

-Oui, répondit Vicky, je m'en souviens très bien, pourquoi ?

-Je t'avais raconté de manière assez brève que ma vie avait basculé l'année de mes trente ans, sans que je puisse faire quoi que ce soit.

-Oui, je m'en rappelle, tu m'avais même dit que tu avais perdu ta mère et ton fils, que la maison de ta famille était partie en fumée lors d'un incendie et que ta femme te trompait, dit la jeune femme après avoir énuméré sur ses doigts les divers traumatismes de son amoureux.

-Entre autres, oui.

Alastor reporta de nouveau son regard sur le journal parlant de la mort de Charlène, avant de se remettre à parler, retraçant ses débuts en tant que tueur en série à sa compagne, qui l'écouta avec une attention toute particulière, tout en lui caressant son dos nu de sa petite main, pour l'encourager et le rassurer...


14 Février 1930, Nouvelle-Orléans :

Alastor ressortit des toilettes du restaurant avec une mine plus que chagrinée, des traces de larmes sèches maculant ses joues et des cernes assez profondes sous ses beaux yeux marrons, montraient qu'il n'avait pas dormi depuis un moment.

C'était le jour de la St Valentin aujourd'hui, Alastor avait prévu de la passer avec Charlène, son épouse, dans le restaurant le plus chic et surtout le plus cher de toute la ville, mais cette dernière n'était pas venue le rejoindre, elle lui avait posé un lapin le soir de la fête des amoureux, le soir ou le pauvre avait véritablement besoin de sa présence. Il avait le cœur brisé et se demandait bien pour quelle raison son épouse n'était pas venue, alors qu'elle le lui avait promis un peu plus tôt dans la journée.

En un seul mois (c'est-à-dire en Janvier), Alastor avait dû affronter deux décès qui l'avaient particulièrement marqué : d'abord celui de sa mère, qu'il aimait plus que tout puis, celui de Joachim, son fils de 4 ans qui mourut trois semaines plus tard, d'un arrêt cardiaque et pour finir, la maison de son enfance prit feu assez mystérieusement, emportant avec elle tous ses bons souvenirs d'enfance. Par conséquent, Alastor n'avait pas du tout le moral, il ne mangeait et ne dormait presque plus et aurait tant souhaité un peu de réconfort de la part de son épouse, mais Charlène se montrait distante avec lui depuis ces derniers événements, il ne savait pas pourquoi et cela le blessait encore plus, lui qui allait si mal et qui n'avait plus du tout de famille à présent.

Lorsque minuit sonna, Alastor décida de quitter le restaurant et de rentrer chez-lui, il était clair que Charlène ne le rejoindrait plus à cette heure et ce fut le cœur lourd et les yeux larmoyants qu'il reprit le chemin de l'appartement qu'il occupait depuis peu avec sa femme, trainant les pieds de souffrance et essuyant de temps en temps le coin de ses yeux avec ses manches de manteau. Tout s'était enchainé tellement vite, trop à son gout d'ailleurs et il n'avait rien pu faire pour arrêter les dégâts, lui qui avait autrefois une vie parfaite...

Au bout d'une trentaine de minutes de marches sous une pluie battante - comme quoi, même le temps était d'humeur maussade - Alastor grimpa les escaliers d'un petit immeuble aux allures coquettes, quoiqu'un peu modeste et sortit la clé de son appartement de sa poche, avec l'intention de l'introduire dans la serrure, mais il fut surpris de constater que la porte était ouverte. Pourtant, il était sûr de l'avoir fermé à clé avant de partir, ou alors... peut-être était-ce Charlène qui était rentré de ou il ne savait exactement et qui l'attendait.

Hazbin Hôtel (Alastor x OC) - Tome 1 : Fais-moi confianceWhere stories live. Discover now