Me and the Devil : Sebastian Pallow (FR)

CHAPITRE 5 : Pré-au-lard

L'air frais et vivifiant murmurait à mes oreilles et traçait mes doigts pendant que nous marchions. Le soleil était chaud et les feuilles étaient dorées.

Alors que Sébastien et moi marchions d'un même pas sur le sentier, je ne pouvais contrôler mes yeux qui passaient des fleurs chantantes aux buissons lumineux et à la façon dont la lumière se reflétait doucement sur le château derrière nous. Sébastien, lui, ne quittait pas des yeux le chemin devant nous, souriant et saluant de temps en temps les gens que nous croisions.

Nous avons tourné le dernier coin et l'entrée en forme d'arche est apparue. Mon cœur battait à tout rompre contre mes côtes.

"Nous y voilà, madame. Bienvenue à Pré-au-Lard." Il s'est incliné de façon spectaculaire et a tendu le bras pour me faire entrer. Je sautais de vitrine en vitrine, émerveillée par chaque recoin. Des chaudrons de toutes les formes et de toutes les tailles s'empilaient dans le ciel et je me demandais s'ils avaient été charmés pour rester ainsi ou si le moindre choc les ferait tous tomber. Dans la fenêtre voisine étaient perchés une centaine de minuscules oiseaux violets qui observaient les passants avec des yeux de fouine. Je passai rapidement devant, me sentant incroyablement mal à l'aise. La petite boutique suivante était peinte d'un rouge cerise éclatant et des lumières scintillantes encadraient les fenêtres. À l'intérieur, une grande plume noire flottait toute seule au-dessus d'un podium en bois brun foncé. Elle grattait fébrilement une page de parchemin pêche. Derrière elle, je pouvais distinguer des rangées et des rangées d'étagères remplies de toutes sortes d'ustensiles d'écriture, de livres, de papiers enroulés et de rubans. J'ai appuyé mes mains sur la vitre pour voir cela de plus près.

Je ne m'étais pas rendu compte que Sébastien me suivait de si près jusqu'à ce que je l'entende rire tout seul à quelques pas au-dessus de mon épaule.

"Qu'y a-t-il de si drôle ?

Il leva les yeux vers moi, avec son sourire habituel, mais ses yeux étaient embués par quelque chose que je n'arrivais pas à mettre en évidence.

"Rien." Il m'a fait signe que non

"Oh allez, dis-moi !"

"Tu me rappelles Anne, c'est tout."

"Laquelle ?"

On aurait pu croire que je l'avais giflé vu la façon dont il a expiré le reste de l'air dans ses poumons. Il s'est arrêté un instant. "Ma sœur."

"Oh ! Elle va aussi à Poudlard ?"

"Uhh ou- eh bien elle y allait. En fait, elle est... malade, alors elle est à la maison ces jours-ci jusqu'à ce qu'elle aille mieux."

J'acquiesçai et pris le ton de sa voix comme un signal pour ne pas aller plus loin. Quelque chose me picotait le corps et me chuchotait dans la colonne vertébrale qu'il y avait quelque chose de profond qu'il retenait. Je ne voulais pas être indiscrète.

"En fait, je pense que vous vous entendriez bien toutes les deux. C'est juste un sentiment." Il a semblé se sortir de sa torpeur et a continué avant que je puisse répondre. "En fait, j'ai besoin de m'arrêter ici très rapidement, si ça ne te dérange pas ?" Il me désigna la boutique rouge cerise.

"Non ! Pas du tout ! J'espérais en fait jeter un coup d'œil."

"Super !"

Une douce cloche tinta au-dessus de nos têtes lorsque nous ouvrîmes la porte d'entrée et pénétrâmes à l'intérieur. Une petite cheminée grondait à droite, deux petites tables et leurs chaises encadraient chaque côté. À notre gauche se trouvaient les étagères que j'avais aperçues de la fenêtre. Elles s'élevaient si haut au-dessus de nos têtes, le toit devait être charmant. Un grand panneau en bois était suspendu aux chevrons, avec des flèches pointant dans toutes les directions - "sort pour citations rapides", "sort pour vérifier l'orthographe", " sort pour auto-encrage"... Parmi les étagères, des rangées et des rangées d'encres, de parchemins et de plumes. Des plumes de faisan noir et or, des plumes d'aigle, des plumes de paon. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel étaient disponibles. Je n'en avais jamais vu autant et mon cœur bondissait d'excitation.