CHAPITRE 37 : Toujours

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(À écouter lors de la danse - voici la première chanson que j'imagine : 16 valses, Op. 39 : No. 15 en la bémol majeur de Johannes Brahms - Danses hongroises)






Sebastian se blottit contre moi tandis que la voiture s'éloignait de Feldcroft.

Solomon n'avait pas dit un mot à son retour, mais s'était tenu juste derrière la porte, les bras croisés, nous observant avec des yeux de fouine.

Anne avait pris soin de nous serrer tous très fort dans ses bras, moi y compris. Elle m'avait même chuchoté à l'oreille "Ne le laisse pas s'attirer trop d'ennuis" en me tapotant légèrement le dos et en me souriant tristement.

"Je le promets."

Ominis avait hésité à lâcher la main d'Anne, frottant son pouce sur le dos de la main en faisant des cercles inquiets. Elle l'avait raccompagné jusqu'à la charrette, au grand désarroi de Solomon, et même là, Ominis s'était montré plutôt collant.

"Ça va aller, mon petit Ominis. Je vous reverrai tous bientôt, j'en suis sûre."

Le soleil avait déjà commencé à se coucher, mais la lumière dansante de l'heure dorée se reflétait magnifiquement sur ses pommettes hautes et ses yeux chauds. Elle brossa une mèche de cheveux qui était tombée sur son visage et la ramena sur sa tête, et Ominis sourit.

"Oui, nous nous reverrons bientôt, ma belle."

Ominis était monté dans le chariot et je l'avais suivi de près, mais Sébastien fit un pas de plus vers sa sœur, la tête pendante. Elle le serra à nouveau dans ses bras et je me demandai comment un moment aussi simple pouvait me fendre le cœur aussi profondément.

Je n'avais pas entendu très clairement, mais il me semblait qu'elle avait murmuré : " Ne sois pas idiot, ne la laisse pas partir. Ne la laisse pas partir ", ce à quoi Sébastien se retira rapidement pour regarder Anne. J'aurais donné n'importe quoi pour voir son visage, pour tracer ses traits, pour savoir s'il avait lié cette déclaration à moi et s'il avait été dégoûté par cette perspective. Malheureusement, tout ce que je pouvais faire, c'était fixer l'arrière de sa stupide tête.

Les frères et sœurs s'étreignirent à nouveau et Sebastian promit que nous serions de retour dès que le professeur Weasley le permettrait "ou ne le permettrait pas" ajouta-t-il avec un sourire malicieux en montant sur le véhicule et Anne me jeta un coup d'œil pointilleux. Je souris. Il allait être beaucoup plus difficile que je ne le pensais de tenir la promesse que j'avais faite à Anne.

J'espérais avoir été la seule à remarquer qu'elle s'était serré le ventre et qu'elle avait eu du mal à se redresser lorsque nous nous sommes éloignés.

Ominis était assis en silence à ma gauche et Sébastien à ma droite, les mains posées sur ses genoux. J'ai fait semblant de ne pas regarder son visage, de lui laisser son espace, mais il a suffi d'un coup d'œil pour que mon cœur se brise. Il regardait droit devant lui, les narines légèrement dilatées et une larme menaçant de couler. Sans réfléchir, j'ai glissé ma main entre les deux siennes et je l'ai regardé reprendre son souffle un instant. Il a levé une main de la mienne et j'ai craint qu'il ne se retire complètement, mais il n'a fait qu'essuyer rapidement la larme avant de la replacer sur la mienne, passant ses doigts dans les miens. Il ne me regarda pas, mais ferma les yeux et s'appuya sur mon flanc, le souffle légèrement court.

Me and the Devil : Sebastian Pallow (FR)Where stories live. Discover now