Me and the Devil : Sebastian Pallow (FR)

CHAPITRE 35 : Fruit de Figuier d'Abyssinie

S'avançant, Sébastien tapota le bras d'Anne et fouilla dans son cartable pour en sortir un petit objet rond qui ressemblait à un petit oignon. Anne écarquille les yeux en le regardant.

"Est-ce que c'est ce que je crois que c'est ?"

L'homme que Sébastien avait fait taire en entrant s'avança rapidement et lui arracha l'objet des mains, le brandissant derrière lui. "Nous avons déjà parlé de ce garçon."

"Hé !" Sébastien détourna la tête de sa sœur et leva le menton vers l'homme.

"Les figues d'Abyssinies ne peuvent pas inverser une malédiction." Il regarda Anne qui avait penché la tête en signe de défaite et évitait le contact visuel. "Rien ne peut le faire."

Je sentis le muscle de ma mâchoire se contracter.

Ominis avait également baissé la tête, mais Sebastian tourna son corps vers l'homme, les sourcils froncés et les mains serrées le long du corps.

"Plus vite tu accepteras cette réalité..." Le barbu sortit sa baguette de sa poche, l'enroula autour de la figue et en un instant, cellle-ci explosa en poudre, les morceaux s'envolant dans les airs. Sébastien s'en saisit, mais il était trop tard. "... mieux c'est."

L'homme se tourna vers les ombres et commença à retourner derrière un rideau rouge à glands lorsque Sébastien fit un pas en avant, un léger tremblement dans la voix. Anne tendit une main vers son bras, mais il était trop loin.

"Mais nous n'avons pas tout essayé."

L'homme se retourna et fit deux grands pas en arrière vers Sébastien, le dominant de toute sa hauteur - les yeux en colère, la poitrine soulevée, la voix trop forte. J'ai sursauté au changement soudain de son et Ominis a glissé sa main autour de mon biceps pour me stabiliser.

"IL N'Y A PAS DE REMÈDE !"

Sébastien pencha la tête encore plus haut et roula les épaules en arrière, sa main gauche tremblait légèrement mais il la tenait fermement.

"Quand vas-tu l'accepter ?"

C'était au tour de Sébastien de faire un pas de plus vers l'homme, la voix à peine un murmure mais incroyablement dominante. "Jamais." Il s'arrêta, déglutit, reprit encore plus doucement. "Je ne pourrai jamais l'accepter."

Anne s'est alors serré l'estomac, la douleur a traversé ses joues, son nez, ses yeux et elle s'est penchée en avant. Instinctivement, j'ai échappé à l'emprise d'Ominis et je l'ai prise dans mes bras. Ses cris déchirants m'ont fait frissonner et elle a appuyé sa tête contre ma poitrine tandis qu'elle se tordait d'angoisse.

Sébastien fut à mes côtés en un instant, toute trace de colère ayant disparu et la peur se resserrant autour de son cou.

"Anne ?"

Ses doigts s'accrochèrent à mes manches, criant de douleur encore et encore.

Mon cœur se brisa.

Sébastien tendit les mains mais hésita à la toucher. Ses yeux croisèrent les miens et le garçon du cours de défense contre les arts obscurs me fixait. Impuissant, sans espoir.

L'homme que je devais maintenant considérer comme leur oncle passa devant Sébastien. "Regarde ce que tu as fait". Je resserrai mon étreinte autour d'Anne, l'homme me regardant maintenant avec des poignards dans le visage.

"Anne, je suis désolé. Anne, je ne voulais pas..." Ominis avait passé ses mains autour des bras de Sébastien et le tirait vers la porte, la mâchoire serrée, les muscles contractés.