CHAPITRE 31 : Douleur

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Je rejoignis Sebastian et Ominis près de l'endroit où je pensais que se trouvait l'entrée de la salle commune de Serpentard. Je savais seulement qu'elle se trouvait à cet endroit et j'espérais être assez près pour qu'ils me repèrent lorsqu'ils arriveraient. Heureusement, ils passèrent le coin quelques instants plus tard - Sebastian se déhanchant et Ominis raide, la main sans baguette enfoncée dans sa robe.

"Vous voilà." Je soupirai, heureuse de ne pas avoir à errer dans les couloirs.

Sébastien et moi nous sommes regardés dans les yeux et notre moment de la nuit dernière a glissé dans les couloirs, mais s'est dissipé avec ses mots.

"Te voilà." Il sourit et ce fut comme si rien ne s'était passé entre nous. J'étais heureuse de voir l'énergie revenir dans ses traits, mais je ne pouvais pas nier les épines qui me piquaient le cœur.

"Par ici." Ominis continua à marcher sans le moindre bégaiement et Sébastien roula des yeux, me suivant à la trace.

Nous arrivâmes à l'angle d'un couloir vide et je jetai un coup d'œil autour de moi, à la recherche d'une entrée possible. Les sols en pierre se fondaient dans des arches de pierre le long de chaque mur et il était impossible de voir autre chose que des détails sinueux sous chacune d'entre elles.

"C'est ici ?" Sébastien inspectait les murs de plus près, louchant sur chaque arcade dans la faible lumière.

Ominis s'approcha du mur le plus proche et passa sa main sur trois arches. Ses doigts traçaient agilement la pierre froide et je remarquai un léger tremblement dans ses mouvements. Son poignet s'arrêta sous une arche près du centre et il pencha la tête.

"C'est ici. Il devrait y avoir des braseros à proximité... tu devras les enflammer en succession rapide." Sa voix est basse, sa main se replie rapidement dans sa robe.

"Ça, je peux m'en charger." Sébastien rit et s'approcha de deux grands braseros entourés d'énormes serpents de pierre. "Confringo !"

"Confringo !" Je lançai mon sort à un autre dans un autre couloir et me mordis la langue, espérant que personne d'important ne nous avait entendus.

Le mur derrière Ominis se mit à bouger, la poussière flottant jusqu'à ses pieds tandis que chaque brique s'empilait sur elle-même, ouvrant sur un couloir sombre.

Sébastien souriait à pleines dents et se dirigea immédiatement vers l'entrée. "Nous y sommes mesdames et messieurs."

Ominis n'avait pas bougé de sa place et semblait se concentrer sur sa respiration.

Sébastien entra le premier et disparut rapidement dans l'obscurité, suivi de près par Ominis et moi. Nous pouvions à peine voir nos pieds et j'accrochai mon bras à celui d'Ominis, plaçant soigneusement nos orteils sur chaque marche. Nous aperçûmes une chaude lueur orange quelques pas plus loin et nous descendîmes rapidement.

"Merlin. Je ne vois rien !" Sébastien grommela après avoir entendu le bruit d'une courte échauffourée et l'écho de quelques cailloux qui rebondissaient devant nous.

"C'est terrible."

Je serrai doucement le bras d'Ominis pour lui montrer que j'appréciais sa boutade et je pouvais presque sentir son sourire hésitant à travers l'obscurité.

Nous atteignîmes le fond et nous nous frayâmes un chemin à travers les couloirs, les astuces et les épreuves du fondateur de Serpentard. Tout me paraissait brumeux et lent. Le temps se tordait et s'accrochait au silence qui nous entourait. Les notes et les os de Noctua tournaient en rond autour de nos oreilles et Ominis restait figé tandis que Sebastian s'approchait de moi, les yeux désespérés tandis que notre destin dansait avec précaution sur mes doigts. Les lettres incandescentes de ENDOLORIS sur le sol peignaient nos mentons et nos joues d'une lumière maladivement chaude.

Me and the Devil : Sebastian Pallow (FR)Where stories live. Discover now