Je vis avec la peur à chaque instant de ma vie, je n'ai jamais un moment de répits
Je suis l'héritière de la famille la plus riche de Monaco, les Pastor.
Mais derrière les diamants et les liasses de billets, se cache une réalité bien plus sombre.
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PDV de Julia
Quand j'ai eu 3 ans, ma mère et mon papa m'avaient organisé un super goûter avec tous mes copains et copines. Ils avaient vu les choses en grand. Les ballons. Les mascottes. Les machines à pop-corn. Bref, le paradis des enfants.
A l'époque, dans mon cerveau de petite fille, j'étais persuadée que tout le monde avait une famille comme ça. Des parents qui les aiment, qui organisent des anniversaires avec tous leurs bonbons préférés. Tous leurs copains préférés. Toutes leurs choses préférés.
Puis j'ai grandi. Ma mère est partie. Mon père est mort. Et j'ai compris que dans notre famille, tout n'était que paraître. Il fallait paraître le plus soudé possible. Le plus propre possible. Même mes anniversaires étaient en fait un moyen parmi tant d'autres d'étaler son influence à Monaco.
Et si j'écrivais un guide sur « comment survivre à Monaco ? » ? Presque synonyme de « comment survivre en milieu hostile ». Le mot de fin serait certainement « bref ne soyez jamais vous même, passez pour ce que les gens veulent que vous soyez ».
Pascale: Julia, je lève le nez de mon ordinateur, le stylo encore sur le bout des lèvres. Il y a quelqu'un pour toi
Elle hausse les épaules puis me laisse la place dans le couloir en se dirigeant au salon où elle joue avec son petit fils. Très peu de personne ont accès à l'appartement. Tout le monde passe devant un agent de sécurité dans le hall et par un deuxième devant la porte.
Moi: Bonjour, je reste méfiante devant la femme d'une quarantaine d'années devant moi
Chloé: Bonjour Julia
Une jolie femme blonde me tend sa main en attente d'une réponse de ma part. Cependant, le temps que je fixe sa main, elle l'abaisse, comprenant que je ne la serrerai pas.
Chloé : Pouvons-nous nous entretenir ? En privé
Je jette un coup d'œil à l'agent de sécurité par dessus l'épaule de cette femme d'un bon mètre soixante quinze. Il m'adresse un hochement de tête rassurant, me certifiant que ça ne craint rien.
J'ouvre de quelques centimètres supplémentaires la porte et me décale afin de la laisser passer. La dénommée Chloé, nom inscrit sur son badge, pénètre dans l'appartement de Pascale et je lui indique le bureau de la main.
Moi: Qui êtes vous ? Je croise les bras et ferme la porte derrière moi pour ne pas perturber mon fils
Chloé : Chloé, elle montre son badge. Je suis la policière en charge de votre dossier. Je l'ai repris sur les recommandations de l'adjudant chef.
Moi: D'accord
Je m'assois derrière le bureau, les bras croisés et je l'observe. Elle est habillée dans son uniforme de service, le badge accroché à son gilet. La radio accrochée à sa ceinture brise le silence lourd de la pièce.
