chapitre 18

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Tandis que mon père commence à me présenter à ses potentiels associés, je fais semblant d'être intéressée même si ça doit se lire sur mon visage que ce n'est vraiment pas le cas. Évidemment, ils prennent tous une photo avec moi comme si c'était magique de me rencontrer. Ils souhaitent simplement utiliser mon image pour augmenter leur popularité.

Au loin, j'aperçois Exton sortir un paquet de cigarette et en coller une à ses lèvres avant de se diriger vers la cour extérieure.

- Excusez-moi, je vais aller retrouver mon petit-ami, je lance alors à l'attention de ces messieurs.

Et je m'en vais sans leur laisser le temps de réagir. Je sors dans la cour extérieure à mon tour et trouve mon faux petit ami adossé contre un mur, en train de fumer.

- Passe-moi une cigarette, je fais alors en tendant ma main.

Il hausse les sourcils.

- Parce que tu fumes toi ?

- Seulement quand j'ai besoin de me détendre, et je n'ai aucun compte à te rendre.

Un rire prétentieux lui échappe mais il me tend son paquet dans lequel je trouve une cigarette et son briquet. Je l'apporte ensuite à mes lèvres et tire une première taffe.

- Je me demande ce que penseraient tes abonnés s'ils te voyaient avec une clope au coin de la bouche.

- Ils n'en sauront jamais rien, je réponds en expirant de la fumée.

Il me détaille comme si j'étais la personne la plus idiote du monde.

- Bah quoi ?

- Tu ne montres vraiment que ce que tu veux sur tes réseaux.

- Tu ne le remarques que maintenant ? Peut-être qu'avec un peu de chance, tu arrêteras de croire que je suis une fille superficielle et pourrie gâtée.

Il incline la tête sur le côté.

- Je n'ai jamais dit « pourrie-gâtée ». Ou bien tu entends des voix, ou bien tu es tellement obsédée par toi-même que tu t'inventes de fausses insultes. Ça n'a jamais été insultant de traiter quelqu'un de pourrie gâtée. C'est une bonne chose d'avoir du fric.

Je grimace tout en collant la cigarette à mes lèvres.

- Je te trouve vraiment agaçant, je remarque alors.

- Le sentiment est partagé, je te rassure.

Je lui adresse un faux sourire tandis qu'un silence s'installe entre nous, que je finis par rompre.

- Comment ça se fait que tu fumes, les sportifs ne sont pas censés traiter leur santé comme un graal ?

- Ouais. Je ne fume pas normalement.

Je hausse les sourcils mais il n'ajoute rien. Alors, je me tourne et contemple les différentes personnes présentes dans la cour extérieure. La plupart fument, d'autres prennent simplement l'air et le secrétaire de mon père me dévisage avec un grand sourire. Il a 34 ans et il s'appelle Marley. Outre le fait qu'il porte le prénom d'un chien, il est complètement inoffensif. Ça fait des années qu'il me drague, et je trouve ça terriblement malsain. Une fois, j'ai essayé d'en parler à mon père mais il m'a dit que je me faisais des films et que tout le monde n'était pas obsédé par ma personne. Enfin il oublie ça un peu vite lorsqu'il me présente à tous ses associés...

Je me contente donc de lui adresser un petit sourire et me retourne vers Exton. Soudain, une idée me passe par la tête.

- Et si on invitait nos propres amis chez nous demain soir ? Ça serait sympa et ça casserait cette routine qui s'est déjà installée.

Il hausse les épaules.

- Si tes copines ne sont pas des groupies qui vont crier en voyant tous mes potes footballers ça devrait le faire.

Je croise mes bras sur ma poitrine et affiche un air condescendant.

- Certaines de mes amies sont plus connues que tes potes, alors c'est plutôt à eux de bien se comporter.

Il lève les yeux au ciel et s'empare de son téléphone.

- On invite chacun deux amis histoire de ne pas être débordés. On leur donne rendez-vous à 19 heures.

- Parfait, je lance en m'emparant de mon téléphone.

Et je commence donc à pianoter un message, contente à l'idée d'enfin passer une soirée agréable depuis que je suis revenue à New York...

FaçadeWhere stories live. Discover now