chapitre 63

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Céleste

Je porte une tenue légère et je n'ai pas de veste, j'ai froid, ça fait déjà une heure que je suis dehors. Heureusement, il ne pleut pas et ne neige pas.J'ai un billet de 50 dollars dans ma poche, mais rien d'autre. Je n'ai même pas pensé à prendre mon téléphone, mais je n'ai pas envie d'y retourner. Je ne veux pas le revoir pour le moment, il m'a vraiment trop énervé.

- Ça va mademoiselle ? me demande une dame en apercevant mes yeux rouges.

Je dois l'avouer, j'ai un peu pleuré. Me prendre la tête avec lui et même élever la voix m'a fait penser à William, et ça m'à fait du mal.

- Oui ça va, c'est gentil de demander.

Elle hoche la tête et je m'éloigne tout en me demandant si je peux trouver une chambre d'hôtel à 50 dollars, même si ça m'étonnerait fortement.

À ce moment-là, une limousine passe à côté de moi et s'arrête à mon niveau. La vitre se baisse et j'aperçois alors Shanon, la fille qui fait semblant d'être mon amie devant moi mais n'hésite pas à me critiquer dans mon dos. Oh, et aussi celle qui veut sortir avec William.

- Ça va Céleste ? Tu as une sale tête...

- Merci, je lance avec sarcasme.

Elle incline la tête sur le côté.

- Je ne disais pas ça méchamment, mais ça se voit que quelque chose ne va pas.

Je hoche la tête, et une idée me traverse l'esprit.

- Ça m'ennuie de te demander ça mais... c'est possible que je reste dormir chez toi ce soir ? Je me suis engueulée avec mon copain et je n'ai pas envie d'y retourner cette nuit.

Elle hoche la tête et ouvre la portière.

- Allez grimpe.

Même si on ne s'entend pas super bien, on se connaît depuis longtemps et je sais que je peux compter sur elle pour m'héberger. J'espère simplement qu'elle n'en profitera pas pour aller me traiter de pauvre fille dans mon dos.

Je boucle ma ceinture tandis que la voiture repart.

- Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande-t-elle en sirotant une coupe de champagne.

- Je ne sais pas trop... c'est partie de rien. J'ai laissé traîner mes affaires trois secondes et il m'a immédiatement fait pleins de reproches.

- C'est un con. Les hommes sont tous stupides.

Je hoche la tête. J'aimerais bien lui demander si ça avance avec William, mais je ne voudrais pas qu'elle pense que je m'intéresse encore à lui. Alors, je me tais jusqu'à la fin du trajet.

Lorsque nous entrons dans son appartement, elle part me chercher un sweat pour me réchauffer et se sert un verre de vin.

- Tu en veux ? me propose-t-elle.

- Non merci. Tu... tu vis seule ici ?

Elle hoche la tête.

- À part quand mes plans culs passent la nuit, dit-elle avec un petit sourire en coin.

Un petit rire m'échappe. Son téléphone sonne et elle décroche en s'excusant. Quand elle raccroche, elle semble agacée.

- Mon styliste a paumé ma robe pour la réception à laquelle je me rends demain soir, je dois retourner au studio photo. Commande des pizzas, prends-moi une hawaïenne.

Je hoche la tête tandis qu'elle quitte son apparement, une minute seulement après que nous soyons rentrées. Je cherche donc où elle met ses flyers et lorsque je les trouve, je m'empare de son téléphone fixe et passe commande.

En attendant, j'observe tout ce qu'il y a autour de moi. Elle a emménagé ici il n'y a pas longtemps et j'étais en Suède durant sa pendaison de crémaillère, alors je n'ai pas pu m'y rendre.

Une vingtaine de minutes plus tard, la sonnette de l'appartement retentit et j'ouvre : le livreur est là. Ça tombe bien, j'ai faim. Quand je suis contrariée j'aime bien manger, ça me fait du bien. Et tandis que l'ascenseur m'avertit que le livreur est à l'étage, les portes s'ouvrent.

Je m'approche de lui avec mon billet et j'ai l'impression de sentir mon cœur s'arrêter lorsque je remarque qu'il ne s'agit pas du livreur, mais de William...

FaçadeWhere stories live. Discover now