chapitre 60

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Lorsque nous regagnions l'appartement, Céleste a un sourire collé aux lèvres et elle semble plutôt contente.

- Merci, Exton. J'ai passé une excellente fin de journée, dit-elle alors en s'allongeant dans le canapé.

- Tant mieux, je lance en m'approchant d'elle.

Je m'assois sur le fauteuil à côté du canapé.

- J'ai honte de l'avouer, mais c'était la première fois qu'un garçon faisait quelque chose de romantique pour moi.

- Ah oui ?

Elle hoche la tête.

- Le seul garçon que j'ai fréquenté toute ma vie, c'est William, et il n'était pas vraiment du genre romantique. Pourtant, je l'ai laissé être mon fiancé pendant toutes ces années.

- Tu pensais vraiment finir avec lui ?

Elle hoche à nouveau la tête.

- Pour moi, il a longtemps été le seul et l'unique, car je ne comprenais pas vraiment ce que l'amour normal était censé être. J'ai fait toutes mes premières fois avec lui, et je pensais que c'était également ce qui constituait un couple. Il m'a toujours fait pensé qu'une femme qui couchait à droite et à gauche n'était pas une femme respectable. Pourtant, j'ai plusieurs amies qui le font et je n'ai jamais pensé qu'elles étaient moins respectables que moi.

Je la dévisage. Elle regarde le plafond, perdue dans ses pensées.

- Moi je n'ai jamais été fiancé et je n'ai jamais eu de relation sérieuse, alors j'ai plutôt du mal à comprendre ton point de vue, j'avoue.

Elle se redresse pour mieux m'écouter.

- Et j'avoue que même au niveau des filles que je fréquente, je fais attention. Une fausse rumeur est trop facile à élaborer et peut détruire une carrière en un claquement de doigts. Lorsqu'une rumeur est lancée, tout le monde se fiche qu'elle soit vraie ou non. Les médias en profitent pour faire du buzz et les gens pour défouler leur haine. Malheureusement j'en ai quand même été victime, bien que ça ne soit pas à cause d'une femme.

J'ai toujours fait attention à ne pas fréquenter de femmes qui profiteraient de ma popularité pour m'accuser d'actes atroces que je serais bien incapable de commettre, tout ça pour quand même finir au cœur d'un scandale en me retrouvant accusé de la mort de celui que je considère comme mon frère. Ce n'est vraiment pas facile à surmonter, mais je me relève petit à petit chaque jour.

- Les journalistes sont les pires, commente Céleste. Ils veulent de l'argent et ils n'en ont rien à faire de piétiner des vies ou des réputations pour ça. Si tu sais que tu n'es pas responsable, alors c'est tout ce qui compte.

Je hoche lentement la tête.

- Tu penses souvent à Caedan ? me demande-t-elle.

- Oh oui, il n'y a pas une seconde qui passe sans que je ne pense à lui.

Un petit silence s'installe, que je finis par rompre.

- Et toi, tu penses souvent à William ?

- Malheureusement oui. Et même la nuit, lorsque je suis censée être libérée de ce fardeau, il vient hanter mes rêves.

C'est perturbant de réaliser que sans Caedan et William, Céleste et moi ne nous serions sûrement jamais rencontrés.

J'entends au ton de sa voix que son ex lui a laissé de graves séquelles dont elle aura du mal à se débarrasser, et je pense que le fait de l'avoir quitté lui permet s'ouvrir chaque jour un peu plus les yeux sur le comportement toxique et violent qu'il avait envers elle. Il lui a toujours fait du mal et l'a toujours rabaissé à être son objet de luxure, un trophée qu'il exposait partout, si j'ai bien compris la nature de leur relation. Elle mérite bien mieux. Elle mérite d'être bien traitée et respectée à sa juste valeur.

Oh oui, elle a de la valeur. Et pas seulement d'un point de vu extérieur, mais à mes propres yeux, elle possède une grande valeur, et elle ne mérite pas d'être rabaissée ou diminuée à cause d'un espèce de détraqué qui n'a jamais appris à bien traiter une femme...

FaçadeWhere stories live. Discover now