Chapitre 10 - Evan

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Cette fin de journée a été inattendue, mais pas du tout désagréable.

Je me suis rarement autant excusé de toute ma vie, mais j'ai eu l'impression que cela faisait beaucoup rire Zoé alors j'ai joué le jeu.

Je suis désormais à table avec Preston et ses associés et nous parlons affaires autour d'un généreux repas.

Cet endroit est sympa, je dois le reconnaître. Pas trop chic, ni trop décontracté. Je m'y plais bien et Preston est un type avec qui il est facile de discuter.

Sa femme, Maxine, s'est jointe à nous pour la soirée. Elle doit être légèrement plus jeune que lui, mais de peu. C'est une très jolie blonde, discrète et rieuse.

— Et vous, Evan ? Vous avez quelqu'un dans votre vie ? me demande-t-elle.

La discussion s'orientait dangereusement sur nos vies personnelles ces dernières minutes et je ne suis donc pas surpris qu'elle finisse par me poser la question.

Preston rit et vole à mon secours.

— Vous n'êtes pas obligé de répondre à ça. Mais Maxine est de nature curieuse et je suis presque sûr qu'elle ne vous laissera pas sortir d'ici sans avoir obtenu de réponse.

Je ris à mon tour, mais je sais déjà que je vais plomber l'ambiance.

— Je suis marié. Enfin, je l'étais. Je suis veuf.

Le visage de Maxine se décompose et il y a un blanc avant que tout le monde ne me présente ses condoléances.

— Je suis tellement désolée, je n'aurais pas dû vous poser la question. C'était hors de propos.

— Non, je vous en prie, si je n'avais pas voulu en parler je ne l'aurais pas fait. Kate n'est plus là, mais nous avons passé de merveilleuses années ensemble et notre petite fille Abby est un trésor absolu.

— Je suis certaine que vous êtes un père extra.

— Abby le pense aussi vu que je cède à la moindre de ses demandes.

Maxine sourit et l'ambiance se fait plus légère.

— Les femmes savent dès le plus jeune âge comment obtenir ce qu'elles veulent.

Preston attrape sa main et la porte à ses lèvres.

— Je confirme!

Le reste du repas se fait dans la bonne humeur. Même si je me suis montré un peu réticent au départ, je suis heureux d'être venu ici. Ça fait du bien d'avoir un semblant de vie sociale.

Mais alors que la soirée touche à sa fin et que nous nous promettons de signer rapidement tous les papiers nécessaires à notre collaboration, je me surprends à penser à Zoé.

Je repense à notre échange de tout à l'heure, au café.

J'ai vraiment apprécié notre conversation.

Elle, tout comme moi, n'a pas voulu tout poser sur la table. C'était évident à la façon dont elle détournait parfois le regard lorsqu'elle se sentait gênée.

Mais je ne pouvais pas lui reprocher alors que je faisais la même chose.

Nous nous sommes quittés en bons termes et j'ai vraiment apprécié ce temps passé auprès d'elle.

Lorsque je monte enfin dans le taxi qui me reconduit vers l'hôtel, il est plus d'une heure trente du matin, mais contrairement à ce que je pensais, je n'ai pas sommeil.

Trop de choses se sont passées dans ma tête en trop peu de temps et cela tourbillonne.

Et j'ai beau essayer de me convaincre du contraire, Zoé ne me plaît pas que pour sa vivacité d'esprit.

Une seule nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant