Chapitre 24 - Evan

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Je suis heureux d'être arrivé à temps.

Pourtant la circulation était infernale et c'était loin d'être gagné.

On dirait que finalement, j'ai eu de la chance pour une fois parce que depuis que j'ai rencontré Zoé, j'ai enchaîné les déconvenues.

Cette histoire de téléphone nous a fait perdre un temps précieux. Mais cela m'a aussi donné l'occasion de réfléchir.

Qu'est-ce que j'ai tiré comme conclusion de ces semaines passées loin d'elle ?

Et bien la première d'entre elles est évidente... Zoé m'a manqué.

Dans le vol qui me ramenait à New York, après la nuit que nous avions partagé à Vegas, j'avais beaucoup pensé à elle, mais la culpabilité vis-à-vis de Kate était encore bien trop présente.

Avec le temps, elle s'est estompée bien sûr.

J'ai eu mille occasions de revenir sur ce qui s'est passé et de me refaire le scénario.

Je sais que je n'ai rien fait de mal. Tout le monde ne cesse de me dire qu'il faut que j'aille de l'avant et vraiment, j'essaye... Mais c'est tellement difficile.

— Alors, tu vas me raconter comment tu as atterri ici?

La voix de Zoé me tire de mes pensées tandis que nous marchons tous les deux dans un silence de plomb depuis quelques minutes.

Il est vrai que dans l'euphorie de nos retrouvailles inattendues, je m'étais peut-être imaginé qu'elle me tomberait dans les bras... OK, disons même que c'est ce que j'avais espéré.

Mais si moi je connais la raison de mon silence ces deux derniers mois, elle l'ignore encore. Alors il est tout à fait légitime qu'elle me réserve cet accueil glacial.

Je ne sais pas par où commencer... Alors je choisis de débuter par la perte de mon téléphone. Je veux qu'elle sache que je ne l'ai pas prise pour une idiote. Que je comptais vraiment la recontacter...

J'essaie de me montrer le plus clair et le plus concis possible.

Et Zoé, qui marchait d'un pas décidé à un bon mètre de moi a désormais ralenti la cadence. Je crois que mon histoire l'a convaincue.

J'avoue que j'avais un peu peur qu'elle ne pense que tout ça n'était qu'un tissu de mensonges inventé pour me couvrir.

Lorsque j'ai terminé, elle s'arrête et me fait face.

Il me faut toute la volonté du monde pour garder mon regard au-dessus de ses épaules parce que... merde.... ce décolleté est vraiment...

— Alors tu ne m'as pas évité volontairement ces deux derniers mois ?

J'ai très envie de franchir la distance qui nous sépare et de la serrer à nouveau dans mes bras. De sentir sa peau douce contre la mienne... Mais je veux que ce soit elle qui initie ça. Je veux que la décision lui revienne.

— Bien sûr que non, je n'aurais jamais fait un truc pareil.

Et c'est vrai, ce n'est pas mon style. Je ne suis pas ce genre d'homme qui n'assume pas ses choix.

Si Kate n'avait pas été dans l'équation, je n'aurais pas hésité une seconde avant de proposer à Zoé que l'on se revoie.

Si je n'avais pas voulu que les choses aillent plus loin, je le lui aurais dit dès le départ.

Mais si je m'étais montré hésitant ce soir-là, c'est parce que je m'en voulais terriblement. Pas du tout parce que je n'appréciais pas Zoé.

— Je t'ai cherché Zoé. Mais je n'avais pas assez d'infos pour parvenir à te retrouver.

Un timide sourire éclaire son visage.

— Carpenter.

— Carpenter ?

— Mon nom de famille. Tu sais, au cas où on se perdrait à nouveau de vue après cette nuit.

Cette fois, son sourire est plus franc et je la sens moins hésitante.

— Et bien Zoé Carpenter, je suis ravi de te rencontrer à nouveau.

— Peut-être bien que moi aussi.

— Seulement peut-être ?

— Je réfléchis encore.

L'ambiance glaciale du début de cette conversation a disparu et je suis heureux de le constater.

— À quoi ?

— Au fait de te pardonner d'avoir égaré ton téléphone.

— Eh, je ne l'ai pas fait exprès !

— Et puis... tu sais, ça pourrait être une espèce d'acte manqué ou quelque chose du genre finalement. Tu n'avais pas vraiment envie de me revoir et donc, ton subconscient t'a fait perdre ton téléphone...

Je ris face à ce raisonnement.

— Après la nuit qu'on a partagé ? Mon subconscient m'a dit un tas de choses, tu peux me croire, mais aucune d'entre elles n'était de t'ignorer.

Cette histoire de téléphone n'est que le début de ce que j'ai à lui raconter.

Il reste encore toute cette conversation avec Cooper à évoquer. Mais pour l'instant, elle ne m'interroge pas là-dessus.

Elle rougit à ma remarque et j'ai comme l'impression que l'air, qui était relativement frais jusqu'a maintenant, vient de se réchauffer subitement.

Je meurs d'envie de l'embrasser.

À Vegas je l'avais trouvé sexy dans sa tenue de fête, mais là... elle est époustouflante. La voir dans cette robe est un appel à la tentation. En fait, la voir tout simplement est un appel à la tentation.

Mon regard se porte instinctivement sur ses lèvres, joliment relevées d'un peu de rouge.

J'ai tellement envie d'y goûter. À nouveau.

— À quoi est ce que tu penses ?

L'air entre nous est à nouveau chargé de tension sexuelle et de toute évidence, Zoé l'a remarqué elle aussi. Elle a désormais franchi la distance qui nous séparait et son corps n'est plus qu'à quelques centimètres du mien.

— Je pense au fait que je vais t'embrasser.

Elle sourit à nouveau et ferme les yeux en posant sa tête contre mon torse.

— Tu es bien sûr de toi. Qu'est-ce qui te fait croire que j'en ai envie ?

Je glisse un doigt le long de la courbe de son cou et elle frissonne en réponse.

— Mmmhh, je crois que ça, c'est un bon indice.

Je la sens sourire contre moi et glisse un bras autour de sa taille pour la rapprocher davantage.

Nul doute qu'ainsi positionnée, elle doit sentir l'effet qu'elle a sur moi tant l'érection dans mon pantalon est monumentale.

— Je crois que j'ai besoin d'être davantage.

Mes doigts glissent désormais plus bas, le long de son épaule, puis de sa clavicule.

Je fais glisser la bretelle de sa robe tandis qu'elle ne peut réprimer un nouveau frisson. Puis je me baisse pour y déposer un baiser.

Cette fois je la sens faiblir et elle soupire de plaisir dans mes bras.

— Tu m'as manqué.

Ce sont des mots qui peuvent paraître intimes étant donné qu'on se connait finalement assez peu, mais c'est vrai. Et je veux qu'elle en soit consciente.

Elle se sépare de mon corps et me regarde avec une lueur de malice dans les yeux.

— Alors qu'est qu'on fait encore ici ? Si j'attendais un signal, il vient officiellement de m'être donné.

Et j'ai hâte de fêter nos retrouvailles

Une seule nuitDove le storie prendono vita. Scoprilo ora