Une seule nuit

Chapitre 30 - Evan

Je n'ai pas été aussi heureux depuis une éternité.

Pour être précis, je n'ai pas été aussi heureux depuis la mort de Kate.

Zoé est incroyable. C'est une jeune femme brillante, sensible, et pleine d'esprit.

J'apprécie vraiment de passer du temps avec elle et je pense pouvoir dire, sans me tromper, que c'est son cas à elle aussi.

Plus je la côtoie et plus je lui découvre de qualités.

Ni elle ni moi n'avons défini notre relation, mais il est évident qu'elle prend une place de plus en plus importante dans ma vie.

Alors j'ai décidé qu'il était temps de lui parler. De lui parler vraiment.

De Kate. Et d'Abby.

Parce que je ne peux pas taire plus longtemps cette partie de ma vie.

Depuis quelques semaines maintenant, nous nous voyons plus ou moins régulièrement.

Avec le temps de route, il est parfois difficile de concilier nos emplois du temps, mais je fais de mon mieux.

Sauf que je passe mes nuits loin d'elle et que j'aimerais beaucoup remédier à ça.

J'ai aussi prévu de parler à Sofia. Il est temps que je lui dise la vérité.

Mais je vais faire les choses dans l'ordre.

Abby est avec ses cousins pour la journée et j'en profite pour aller voir Zoé chez elle.

Mais lorsque je frappe à sa porte, elle m'ouvre avec le teint pâle. Elle a l'air épuisée.

— Désolée, j'ai une mine affreuse. Je crois que je suis malade.

— Tu es très jolie, dis-je en déposant un baiser sur son front. Tu es toujours très jolie. Même avec cette mine affreuse.

Elle sourit et me tire la langue.

— Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment un compliment.

— Je t'accorde que ça sonnait mieux dans ma tête.

— Entre.

Je la suis jusqu'au salon où elle s'installe sur le canapé.

J'en fais autant et l'attire à moi. Elle soupire de satisfaction en s'allongeant et en posant sa tête sur mes genoux.

— Tu as besoin de quelque chose?

— Non, ça va aller. J'ai juste passé une mauvaise nuit. Jusqu'à quelle heure tu peux rester aujourd'hui?

Le temps que je passe avec elle est toujours limité, mais je fais en sorte d'en profiter un maximum.

— Justement, c'est de ça que je voulais te parler.

Elle se redresse légèrement, intriguée.

— Je t'écoute.

— Bon, je me lance. J'ai attendu pour t'en parler parce que je ne savais pas trop ce que ça allait donner toi et moi... Mais, les choses se passent bien. Vraiment bien. Et je veux être honnête avec toi. 

 — OK, tu commences à me faire peur là...

— Non, il ne faut pas. Je te promets.

— Est-ce qu'il y a une autre femme dans ta vie dont tu m'aurais caché l'existence?

Elle le dit en riant, mais il y a pourtant une part de vrai dans tout ça.

— En quelque sorte.

Cette fois-ci elle se redresse.