Chapitre 26 - Evan

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Zoé semble nerveuse.

Il y a un tel contraste entre la femme qu'elle est en ce moment même et celle qu'elle devient lorsque nous laissons parler vos envies que c'en est perturbant.

J'ai le sentiment qu'aller chez elle n'était pas forcément ce qu'elle souhaitait.

Et j'avoue que je me demande pourquoi.

C'est vrai qu'on ignore presque tout l'un de l'autre.

Et sans doute qu'après toute cette folie de nos retrouvailles, il faudra que l'on discute.

Que je lui parle de Kate notamment. Et d'Abby.

Si toutefois on pousse les choses plus loin.

Mais nous n'en sommes pas encore là.

Pour l'instant, je me contente de suivre les indications qu'elle me donne et qui nous mènent à son appartement.

J'aurais aimé avoir un plan B. Si j'avais encore eu ma maison ici...

J'ai envisagé un moment de lui proposer d'aller à l'hôtel, mais pour être honnête je trouvais ça un peu glauque. Ça faisait vraiment le mec venu la retrouver pour tirer un coup.

Alors certes, je crève d'envie de passer ce qu'il reste de la nuit avec elle, mais je ne veux pas qu'elle ait l'impression que je ne suis là que pour ça.

— Ce sera la prochaine sur ta droite.

Après environ trente minutes de voiture, nous sommes enfin arrivés à destination. Et je commence peut-être à comprendre pourquoi elle n'était pas enthousiaste à l'idée de m'amener chez elle.

Je ne dirais pas que le quartier semble mal famé, mais il est évident, au premier coup d'œil, que les gens qui vivent ici n'ont pas beaucoup de moyens.

Je sais qu'elle ne me connait pas bien, mais il faudra rapidement que je mette les choses au point sur le fait que je me contrefiche du genre d'endroit où elle habite.

Zoé est superbe, vive et pleine d'esprit. Je suis bien placé pour savoir que, malgré tous nos efforts et toutes nos qualités, il est parfois difficile de se sortir d'une situation compliquée.

Je gare ma voiture en bas d'un petit immeuble un peu vétuste, mais bien entretenu.

Avant de sortir, je me tourne vers elle.

— Tu es sûre de vouloir aller chez toi ?

Elle soupire, visiblement un peu gênée.

— Je suis sûre. C'est juste que... tu sais... Ce n'est pas le grand luxe.

— Et moi qui pensais qu'on allait au Hilton !

Elle rit et se détend un peu.

— Tu as un lit ?

— Quoi ?

— Un lit, est-ce que tu en as un ?

— Euh, oui... Bien sûr que oui.

— Alors je me fiche de tout le reste tant que je peux t'allonger dessus et te faire l'amour toute la nuit.

Elle rougit et détourne son regard. Mais quand nos yeux se croisent à nouveau, elle sourit.

— On ferait mieux de monter alors.

L'appartement de Zoé n'est pas très grand, mais il est joliment aménagé et très propre.

Je ne vois pas pourquoi elle s'en faisait autant.

Je pense qu'elle avait peur que je la juge pour ça. Mais c'est bien mal me connaitre.

Une seule nuitWhere stories live. Discover now