Une seule nuit

Chapitre 11 - Zoé

— Est-ce que tu es ivre ? me demande Evan.

Sa question me prend au dépourvu.

— Je... Non. Je ne suis pas ivre. Et toi ?

Cette fois c'est moi qui le prends au dépourvu et je parviens à le faire rire alors que l'air entre nous est chauffé à blanc.

— Il est trois heures du matin et tu viens littéralement de me tirer du lit. Comment je pourrais être ivre ?

Je hausse les épaules en faisant un sourire coquin.

Je suis ici pour lui.

La soirée avec les filles était vraiment extra et le spectacle...

Tous ces corps à moitié nus m'ont vraiment excité, mais je n'ai fait que penser à Evan pendant chacune des secondes que je passais à les regarder.

Je pensais à notre rencontre la nuit précédente, au bar. Et à ce moment partagé au café, où nous nous étions un peu ouverts l'un à l'autre.

Il n'avait pas fallu longtemps à Meryl pour se rendre compte que j'étais complètement ailleurs et, en rentrant, elles m'avaient convaincu d'aller le retrouver.

Alors Meg avait séduit le réceptionniste de nuit et l'avait éloigné suffisamment longtemps de son ordinateur pour que Lisa puisse se mettre au travail.

Nous avions trouvé trois Evan logeant ici cette nuit et après avoir réveillé deux parfaits inconnus au milieu de la nuit en allant vérifier si l'un d'entre eux était le bon, je me retrouvais maintenant dans sa chambre.

La troisième tentative a été la bonne.

Face à moi, Evan n'a pas l'air de comprendre comment je suis arrivée jusqu'ici, mais je me fais la promesse de le lui expliquer plus tard.

Parce que là, tout de suite, j'ai besoin d'un encas.

Et merde, Evan est bien plus qu'un encas, c'est un repas complet à lui tout seul.

Je n'ai jamais fait un truc aussi fou de toute ma vie.

Mais cette alchimie que je ressens avec lui... Je veux la connaitre au plus profond de moi.

Je n'ai pas envie de me concentrer sur la montagne de problèmes qui va m'attendre à mon retour.

Je sais qu'il repart demain. Enfin, dans quelques heures... Alors si je veux aller au bout des choses, c'est maintenant ou jamais.

Je ne sais pas exactement ce qui le retient, mais il y a ce quelque chose qui m'échappe et qui est, sans aucun doute, lié à cette étincelle de tristesse dans son regard.

Pourtant, là, tout de suite, elle semble avoir disparu, remplacée par du désir à l'état brut.

Il en a envie lui aussi. Mais il ne fait pas le premier pas.

— Pourquoi es-tu ici, Zoé ?

Je m'avance vers lui et mon souffle se bloque dans ma gorge rien qu'un instant quand j'effleure ses abdominaux du bout des doigts.

— Je suis ici pour toi.

Il ne dit rien et je sens ma volonté vaciller tout à coup. Et si je m'étais trompée ? Et si j'avais cru voir quelque chose alors qu'il n'y avait rien ? Je n'ai vraiment pas besoin d'être rejetée et ridiculisée en ce moment. Ce serait vraiment la cerise sur le gâteau.

Mais je ne me dégonfle pas et me rapproche encore davantage.

— Je veux passer la nuit avec toi.

Il souffle, les yeux mi-clos, tandis que mes doigts descendent plus bas, jusqu'à l'élastique de son caleçon. Je l'ai visiblement tiré d'un rêve intéressant... Et mes doigts qui commencent à le parcourir lui font clairement de l'effet.