Chapitre 50 - Evan

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Je n'avais pas rêvé.

Il me semblait bien que quelque chose clochait avec Zoé.

Au départ, je me disais que ça devait être dû à son soudain changement de vie.

Après tout en quelques semaines à peine, elle a quitté New York pour emménager avec moi, a dû endosser le rôle de belle-mère vis-à-vis d'Abby et démarré un nouveau travail, loin de sa meilleure amie et de son frère.

Il y avait de quoi déstabiliser n'importe qui, après tout.

Mais il y a visiblement autre chose.

— Abby s'est endormie. Allons dans le salon.

Nous avons attendu la fin de la journée pour avoir cette conversation, car, peu importe de quoi il ressort, nous n'en aurions pas discuté là-bas.

Je vois bien à quel point elle est perturbée et je ne voulais pas lui imposer quoique ce soit tant que nous n'étions pas tous les deux.

Même maintenant que c'est le cas, je ne veux pas l'obliger... Mais elle m'a promis qu'elle me dirait tout ce soir. Et je suis forcé de reconnaître que je n'attends que ça. Qu'elle me parle.

Elle et moi avons fait bonne figure toute la journée, mais je sais que dans son esprit comme dans le mien, tout est chamboulé.

Elle s'installe dans le canapé et remonte les manches de son gilet par-dessus ses mains, nerveusement.

Je m'installe auprès d'elle.

Je ne sais pas comment agir parce que je ne sais pas ce qu'elle va m'annoncer.

— Parle-moi.

Elle a l'air d'un animal apeuré et je n'aime pas du tout ce que je vois. Peu importe ce qu'elle a à me dire, je suis prêt à l'entendre.

Je l'aime. Je suis sûr de ça.

— C'est à propos de mon père.

Quelque part je suis soulagé de l'entendre dire ça parce que j'avais peur qu'elle m'annonce bien pire. Quelque chose du style « désolée, on est allés trop vite tous les deux, je retourne à New York » par exemple.

Ça concerne son père donc ça ne peut pas être si grave...

Comme si elle lisait dans mes pensées, elle ajoute...

— Pas ce père la.

Bien, elle parle donc de son père biologique.

Depuis sa confession au parc lors de notre weekend, nous n'avions pas abordé le sujet de nouveau.

Elle m'avait expliqué ne pas vouloir en savoir plus à son sujet et j'avais respecté son choix. Tout comme je m'étais promis de l'accompagner si elle changeait d'avis.

— Tu as changé d'avis ?

— En quelque sorte.

— Comment ça ?

— Tu te souviens quand tu es venu passer le weekend à New York avec moi ? Quand tu m'as proposé qu'on emménage ensemble.

— Bien sûr.

— Tu as rencontré mon frère ce jour-là.

— C'est exact...

J'essaie de comprendre là où elle veut en venir, mais je n'y parviens pas.

— Quand tu es parti, lui est resté encore un peu et nous avons discuté. Il m'a demandé, entre autres, où tu travaillais.

— OK...

Une seule nuitWhere stories live. Discover now