Chapitre 17 - Zoé

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Je n'ai jamais vraiment été du genre à rester le nez scotché sur mon téléphone.

Pourtant, ces deux derniers jours, je ne fais que ça. Je le garde près de moi comme si c'était un trésor absolu et j'attends désespérément qu'il sonne.

À mon retour de Vegas, ma vie, et les emmerdes qui vont avec, ont vite repris le dessus.

Mais la bouffée d'oxygène que m'a offert ce weekend a été salutaire et je me sens d'attaque à affronter à peu près n'importe quoi.

Je n'avais pas autant ri depuis longtemps.

Sans compter le petit extra que m'avait offert Evan. Complètement imprévu et pourtant délicieux.

Ouais, je me suis envoyée en l'air avec un presque inconnu et j'ai adoré ça !

D'autant que nous sommes censés nous revoir. Si toutefois il veut bien me répondre. Parce que oui, ça fait deux jours que je n'ai eu aucune nouvelle.

Après cette folle nuit partagée tous les deux, je pense pouvoir dire que nous avons une connexion spéciale. Et j'ai vraiment très envie de l'explorer davantage.

Mais son silence me déstabilise vraiment.

Je sais que nous n'avons fait que passer la nuit ensemble, mais... J'aimerais plus. Sauf que je me heurte à un problème de taille.

Mes messages sont à sens unique.

Cela fait maintenant plus de quarante-huit heures que je suis sans nouvelles. Et si j'en crois ce que dit mon téléphone, il ne lit même pas ce que je lui envoie.

Je ne sais pas si ce serait pire qu'il les lise et n'y réponde pas...

Au début, j'ai essayé de ne pas trop m'en faire, je me suis dit qu'après tout, contrairement à moi, lui se trouvait là-bas pour travailler.

Même si, d'après ce que j'avais compris, l'essentiel de son weekend avait consisté à négocier autour d'un verre ou d'un bon repas.

J'aimerais bien avoir un job de ce genre !

— Eh, tout va bien ?

Ma collègue doit voir que j'ai la tête ailleurs et vient à ma rencontre alors que je quitte mes vêtements de travail.

— Oui, désolée je suis juste fatiguée.

Elle me sourit tendrement.

— Ne t'excuse pas d'être fatiguée. Mais tu devrais peut-être ralentir le rythme, non ?

— Je viens juste d'avoir un weekend de repos.

— Oui, mais depuis combien de temps ce n'était pas arrivé ?

J'essaie de réfléchir à sa question et réalise qu'elle a raison... Je n'ai pas eu deux jours de repos consécutifs depuis près d'un an. Mais je n'ai vraiment pas le choix.

Si j'avais une autre solution, je la choisirais sans hésiter. Sauf que je n'en ai pas et qu'il me faut régler tous les ennuis qui m'entourent pour pouvoir avancer.

— Tu sais que je n'ai pas le choix.

Anya est une fille adorable et il m'est déjà arrivé de me confier à elle sur quelques-uns des problèmes que je rencontre. Elle est notamment au courant pour la dette laissée par mes parents.

— Je sais, et honnêtement, je ne sais pas si, à ta place, je tiendrais le rythme. Je veux juste que tu prennes soin de toi.

Je saisis la main qu'elle me tend.

— Merci Anya.

L'arrivée d'Antonio nous interrompt.

— Mike est dans le coin ? demande-t-il.

— Non, il est dans son bureau, dis-je en secouant la tête.

— Alors, tiens.

Dans ses mains, il y a un sac du restaurant contenant des barquettes avec le poulet qu'il a cuisiné ce midi.

Mike a beau être un connard absolu, son restaurant à une vraie renommée ici et la cuisine d'Antonio y est pour beaucoup.

Régulièrement il nous fait passer un peu de ses plats pour nous faire plaisir et je dois bien reconnaître qu'à chaque fois, c'est un régal.

J'attrape le sac qu'il me tend.

— Tu es un amour.

Et c'est vrai. Antonio est quelqu'un d'incroyable.

— Alors pourquoi est ce que tu refuses de sortir avec moi ?

Je roule des yeux avec un sourire amusé.

— Parce que tu es trop bien pour moi

— C'est une excuse bidon.

— C'est vrai.

— Je ne désespère pas que tu finisses par dire oui un jour !

Il rit et tend le deuxième à Anya

— Merci beaucoup, Antonio, lui dit-elle.

Contrairement à moi, ma collègue n'est pas insensible à son charme. Enfin, pour être honnête, je n'y suis pas insensible non plus. Mais je considère avant tout Antonio comme un ami et je ne me vois pas entamer quoique ce soit pour l'instant.

Ceci dit, ça ne m'a pas empêché de m'envoyer en l'air ce weekend. Alors que je n'étais vraiment d'humeur avant de monter dans cet avion. Ça, je me suis bien gardée de le raconter au restaurant.

Déjà que Meryl, Meg et Lisa sont au courant... Je ne vais certainement pas m'étaler davantage.

Antonio me fait un clin d'œil charmeur avant de quitter la pièce et de retourner en cuisine.

— Sérieusement Zoé, comment peux-tu dire non à Antonio ?

Elle laisse échapper un soupir rêveur.

Je hausse les épaules. La seule personne que j'ai en tête en ce moment, c'est Evan.

Evan et ses mains magiques, pour être précise.

— Antonio est seulement mon ami, Anya. Mais peut-être que toi, tu devrais tenter ta chance ?

— Ce gars-là est fou de toi...

— Bien sûr que non !

— J'aimerais que tu ais raison.

Je pose une main sur son épaule.

— Tu peux me croire quand je te dis qu'il ne se passera rien entre lui et moi, alors... Tu ferais mieux de te mettre au boulot et de lui faire ouvrir grand les yeux sur la jolie blonde qu'il a en face de lui.

Elle sourit, visiblement un peu plus confiante qu'au début de notre conversation.

— Tu as peut-être raison.

— Évidemment, ce n'est pas toujours le cas ?

Nous rions toutes les deux. Le service est fini pour aujourd'hui et je n'ai que quelques heures avant de reprendre mon second travail, alors je ferais mieux d'aller me reposer.

Evan finira bien par me contacter...

Une seule nuitWhere stories live. Discover now