Chapitre 51 - Zoé

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Je me sens vraiment comme libérée d'un poids.

Meryl et Zach avaient beau être au courant, le fait de devoir cacher la vérité à Evan me gênait énormément.

Je pensais que j'avais réussi à dissimuler que tout ça me chamboulait, mais il faut croire qu'il est bien plus attentif qu'il n'y paraît.

Et je suis heureuse qu'il ait mis le sujet sur la table.

Parce que sans ça... Je ne sais pas si j'aurais été capable d'en parler.

Et ça ne pouvait pas durer éternellement.

Nous avons beaucoup parlé hier et laissé passer la nuit pour réfléchir calmement.

Je ne sais pas encore comment je vais l'annoncer aux garçons... Mais je sais que je vais le faire.

Avec l'aide d'Evan.

Il a été d'un très grand soutien hier alors que j'étais au plus bas.

Étonnamment, c'est dans ses bras que je me suis le plus laissée aller alors que je connais l'identité de mon père biologique depuis des semaines.

Je pense que le fait d'être confrontée à mes frères quasi quotidiennement ne m'a pas aidé à faire la part des choses.

Tout s'est mélangé de façon encore plus spectaculaire depuis que je suis ici.

— Salut, jolie toi.

Il est tout sourire à côté de moi tandis que je me réveille doucement.

— Pourquoi est ce que tu es à un mètre de moi et pas collé à moi ?

Il sourit et se glisse contre moi, la chaleur de son corps soulageant le mien après cette nuit agitée. Agitée, certes. Mais pas comme j'aurais aimé. Quoique... Je ne peux pas vraiment prétendre que j'avais la tête à ça. Ce matin, en revanche...

— C'est mieux comme ça ?

— C'est mieux comme ça, oui. Depuis combien de temps es-tu réveillé ?

— Je dirais une bonne heure.

— Il fallait me réveiller !

Evan secoue la tête.

— Tu avais besoin de dormir. Surtout après la soirée d'hier.

Il a raison. Nous avons beaucoup parlé et j'ai aussi beaucoup pleuré. Je lui ai dit tout ce que je savais. Tout ce que Zach m'avait appris...

Pour ce qu'il en sait, les garçons n'ont jamais eu d'excellentes relations avec leur père.

C'est un cancer qui a fini par l'emporter après de longs mois de combat.

Ça a lui laissé le temps de faire plus ou moins la paix avec eux d'après ce que j'ai compris. Alors que moi... je n'aurais jamais la chance d'avoir des réponses à mes questions.

Finalement, même si je m'étais décidée à partir à sa recherche plus tôt... Je n'aurais pas pu lui faire face... Alors j'essaie de relativiser.

— Comment ça va ce matin ?

— Plutôt bien. Je me sens soulagée de t'en avoir parlé. Je n'aimais pas du tout le fait de ne pas te dire la vérité.

Evan saisit mes mains dans les siennes et les porte à ses lèvres.

— Eh, ne t'en fais pas pour ça. Le moins qu'on puisse dire... C'est que ça ne devait pas être simple à gérer pour toi. Je peux comprendre.

Je souffle longuement contre son torse, me laissant aller au rythme de sa respiration.

— Tu es parfait.

— Certainement pas. Mais je t'aime.

Je souris, en me disant encore une fois que j'ai une chance incroyable d'avoir un homme tel que lui dans ma vie.

— Tu sais... Je crois que plus que la réaction des garçons, c'est la tienne que je craignais. J'avais peur que tu te dises...

— Que je me dise quoi

— Et bien que notre rencontre... n'était peut-être pas due au hasard. Que peut-être je t'avais... utilisé.

Evan se redresse légèrement et j'en fais autant.

— Je pense qu'en termes de probabilité, on avait plus de chances de gagner au loto deux fois de suite que de vivre ce qu'on est en train de vivre... Mais jamais je n'aurais douté de toi. Jamais.

— Merci. Pour tout ce que tu viens de dire. Tu n'imagines pas l'importance que ça a pour moi.

Nous restons un petit moment dans un silence confortable, mais dans ma tête, les choses vont à nouveau très vite. Et c'est Evan qui finit par briser le silence.

— Alors... Qu'est-ce que tu comptes faire ?

— J'avais pensé à en parler aux filles en premier. Elles ont toutes les trois été super avec moi, depuis le début.

— Sur le papier, je dirais que c'est une bonne idée. Mais une fois qu'elles sauront... Il sera difficile pour elles de tenir leur langue vis-à-vis de leurs maris.

Il a raison... si j'étais à leur place et qu'on me confiait quelque chose de ce genre, je deviendrais folle de ne pas pouvoir lui en parler.

— Qu'est-ce que tu suggères ?

— On réunit tout le monde à la maison et on leur annonce.

— Tu ne penses pas que ça va être un peu trop brutal ? Je veux dire... « Eh, tout le monde, qui veut de la tarte ? Je suis votre sœur ! ».

Il rit et parvient à me détendre un peu.

— Ne te moque pas !

— Bien, m'dame !

Je ris à mon tour.

— Écoute, je sais que tout cela te stresse énormément et oui je pense que ça va leur faire un choc. Mais ce sont des types super. Tous les trois. Aucun d'entre eux ne fera ou ne dira quoique ce soit qui pourra te blesser, j'en suis absolument convaincu.

J'ai eu l'occasion de les observer et d'apprendre à les connaître ces derniers jours et je dois bien avouer que je n'imagine aucun d'eux m'envoyer balader. Du moins, je l'espère...

Mais quoiqu'il arrive, je vais leur dire la vérité. Je la leur dois. Et puis... Une petite partie de moi espère obtenir des réponses. Je sais que leur père... Notre père... N'est plus là, mais peut-être qu'avec les éléments dont je dispose ajoutés aux leurs je serais capable de reconstruire une partie de mon histoire.

— Tu as sans doute raison. Faisons ça.

— Je m'occupe de réunir tout le monde. Essaie de te détendre d'ici là, OK ?

Je lui lance un regard aguicheur.

— Tu veux bien m'y aider ?

— Quelque chose que je pourrais faire pour toi peut-être ?

— J'ai bien deux ou trois petites idées en tête.

— J'aimerais beaucoup que tu m'en parles.

Evan se penche vers moi et effleure mon cou du bout des lèvres, son souffle chaud faisant immédiatement réagir ma peau.

— Et bien c'est marrant, c'est exactement à ça que je pensais...

Il ajoute sa langue à l'équation et je sais déjà qu'il ne nous faudra pas beaucoup plus de temps avant de mêler nos corps l'un à l'autre. Sa prise est ferme sur mes poignets, m'empêchant d'utiliser mes mains.

C'est dingue à quel point j'aime qu'il prenne le contrôle...

— Ensuite...

J'aimerais lui dire tout ce que j'ai en-tête. Tout ce à quoi je pense. Tout ce que j'aimerais qu'il me fasse... Mais son corps à un don tel pour éveiller le mien que cela m'est impossible.

— Fais-moi l'amour...

Son sourire devient carnassier.

— C'était bien mon intention !

Une seule nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant