Come back to me » h.s ─ TOME 2 (PARTIE 1)

Chapitre 88 : Et cette page, qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?

MAËLLE

Honnêtement, j'ai passé une super après-midi, une des meilleures depuis longtemps et depuis celle passée avec Harry.
Anaïs et moi n'avons pas cessé de rire, de nous taquiner et de nous remémorer tellement d'anecdotes datant de lorsque nous étions plus jeunes. Nous nous sommes promis, ou plutôt juré, de nous revoir très bientôt et avons déjà prévu de passer toute la journée du 3 février prochain ensemble.
Retrouver mon amie d'enfance m'a fait le plus grand bien et ne pas penser à mes problèmes de cœur pendant un bon moment m'était très agréable.
Ni Harry, ni Jesse, ni même Olivia ne sont venus ternir ma bonne humeur. Je n'ai pensé à eux qu'une fois et c'était lorsqu'Anaïs m'a posé des questions sur Liam, ma grossesse et tout ce que j'avais vécu « entre temps ».
J'avoue cependant qu'en passant devant une petite bijouterie du centre commercial dans lequel nous avions décidé de faire un peu de "shooopping", Ana et moi, j'ai immédiatement pensé au cadeau que je me devais d'offrir à Harry après sa touchante attention à mon égard. J'ai donc expliqué à Anaïs que je m'y arrêtais pour un ami, elle ne m'a pas posé plus de questions et m'a même aidé à trouver le cadeau idéal. Dès que je l'ai vu, j'ai pensé à lui - c'était lui.
C'est donc la boule au ventre, les mains moites et le cœur battant que je sors de mon appartement, l'enveloppe dans laquelle j'ai soigneusement glissé le cadeau d'Harry entre les mains.
J'espère vraiment que ça lui plaira. Mais normalement, le connaissant, lorsqu'il comprendra pourquoi je l'ai choisi, il l'adorera.
Enfin... j'espère.
Toujours aussi stressée, je descends les escaliers le plus lentement possible. De cette manière, j'espère repousser au maximum le moment où je glisserai l'enveloppe dans sa boîte aux lettres avant de m'enfuir en courant, la honte étreignant chaque parcelle de mon corps.
Une fois dehors, le vent frais s'abattant doucement sur mon visage, faisant virevolter mes cheveux à leur rythme, je reste plantée sur le trottoir, continuant de peser le pour et le contre de ce que je m'apprête à faire.
Heureusement qu'Ashley m'a fait penser à mettre une écharpe, sinon j'aurais été sûre d'être malade demain, car oui, passer ne serait-ce qu'une minute ou deux dehors sans me couvrir peut m'être « fatal ».
De l'autre côté de la route, il y a la maison d'Harry. J'hésite toujours. Et si le cadeau ne lui plaisait pas ? Et si c'était Olivia qui tombait dessus ? Et si elle lisait le mot que j'avais rédigé ?
Je lève les yeux vers les fenêtres. Les rideaux sont déjà tirés, il est encore tôt pourtant : un peu plus de vingt heures, peut-être ? Avec un peu de chance, lui et Olivia dorment et ne me verront pas me diriger vers chez eux. J'espère que ce sera Harry qui prendra le courrier demain matin et que si ce n'est pas le cas, Olivia n'aura pas la curiosité d'ouvrir l'enveloppe qui ne lui ai pas adressée.
Allez, Maëlle, tu peux le faire. C'est juste une enveloppe, tu ne fais rien de mal.
C'est ce que je me répète pour me donner du courage, bien que cela ne marche qu'à moitié.
Finalement, en prenant une profonde inspiration et mon courage à deux mains, je me décide à traverser la rue en trottinant. En moins de deux, je suis devant la boîte aux lettres. En inspirant à nouveau, je m'apprête à mettre mon enveloppe dans la fente prévue à cette effet, lorsque soudain, une voix que je reconnaîtrais entre mille m'arrête dans mes mouvements et me glace sur place.

- Maëlle ?

Ma respiration se bloque. Non, non, non, non, non, ça ne peut pas être possible.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me tourne lentement vers lui, me forçant à sourire. C'est un cauchemar.
Mais malheureusement non, je ne suis pas en train de rêver, ses yeux verts sont bel et bien en train de me scruter attentivement.
Puis soudain, le regard d'Harry se pose sur ce que je m'apprêtais à laisser tomber dans la boîte aux lettres et je sens mon estomac se retourner.

- Qu'est-ce que c'est ?

Putain. Merde.

- Oh, rien, une connerie, dis-je en tentant de cacher l'enveloppe derrière mon dos.