Chapitre 56 : Putain, ça me fout les nerfs de la voir aussi mal.

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HARRY

Assis sur le lit de Liam à ses côtés, j'écoute attentivement ce qu'il me raconte à propos de Maëlle et Couille-Molle :

- ... Et puis après, il lui a dit qu'il était sûr qu'elle allait t'embrasser sans qu'il le sache parce qu'elle était tombée enceinte de moi à seize ans.

- Sérieusement ?

- Oui.

- Putain, mais il est vraiment con.

- Ne dis pas des gros mots ! Maman n'aime pas ça.

Et pourtant, ce n'est pas la dernière à en dire.
La porte d'entrée claque soudainement, me mettant sur les nerfs. Que s'est-il finalement passé ? Cela me met en rogne de ne pas pouvoir écouter la discussion qu'ils entretiennent l'un et l'autre et de devoir me tenir à l'écart, loin de Maëlle.
Liam descend de son lit pour atterrir sur son tapis et reprendre son jeu. Je le regarde faire, sans réellement lui prêter attention. Mon esprit est en réalité tourné vers Maëlle que j'ai très envie d'aller voir pour lui demander comment elle va.

- Tu sais, parfois je me dis que...

Liam parle doucement en continuant d'installer ses jouets sur le tapis. Je me focalise à nouveau sur lui.

- Parfois, je me dis que si mon papa était resté avec ma maman, elle serait heureuse avec lui. Elle serait si contente et amoureuse, et moi j'aurais un papa. Des fois, Jesse est tellement méchant avec maman...

Puis il ne dit rien de plus.
Si je n'avais pas foiré avec Maëlle, mon fils saurait qui je suis réellement et ne serait pas malheureux en ce moment, nous formerions une belle petite famille et serions si complices et heureux ensemble. Putain, une nouvelle fois, je me sens affreusement coupable. Au moment où les mots atteignent mon esprit et que je m'apprête finalement à répondre, Maëlle fait son entrée dans la chambre. Elle paraît perdue et triste, mais tente de le cacher du mieux qu'elle peut.

- Hum, est-ce que je peux récupérer les pizzas pour les... Pour les réchauffer, s'il te plaît ?

Elle évite coûte que coûte de croiser mon regard.

- Oui, bien sûr.

J'attrape les cartons et les lui tends.

- Mais elles sont déjà chaudes, Maëlle.

- Ah ? Eh bien, je vais les découper. On va... On va bientôt manger, alors.

Puis sans plus attendre, elle me tourne le dos et sort de la chambre. Plusieurs minutes passent durant lesquelles je ne sais que faire. Aller la retrouver ou rester ici avec mon fils ? Finalement, après plusieurs secondes, je prends ma décision.

- Liam, je reviens.

- Ça marche.

Je sors de la chambre. Dans la cuisine, Maëlle me fait dos. J'hésite à m'approcher d'elle pour lui demander si tout va bien, si bien que je reste debout dans l'encadrement de la porte à l'observer couper les parts de pizzas sans oser l'approcher.
Soudain pourtant, je l'entends renifler ce qui me fait immédiatement perdre le petit sourire qui flottait sur mes lèvres. Elle pleure ?
Putain, je vais tuer Couille-Molle.
Je m'approche d'elle à grands pas.

- Ma.

Elle sursaute et se retourne. En me voyant, elle a comme un arrêt puis je vois son visage se déformer totalement avant qu'elle ne se remette à pleurer. Putain de merde.
Ne lui posant aucune question, je lui prends la main pour l'attirer contre moi. Les seuls mots que je prononce sont :

- Ça va aller.

Avant de la prendre dans mes bras pour tenter de la consoler. Les secondes puis les minutes passent durant lesquelles Maëlle ne fait que pleurer dans mes bras. Putain, ça me fout les nerfs de la voir aussi mal. Si je choppe son enculé de copain, je lui défonce la gueule sans merci, bordel. Après c'est lui qui ose me faire la morale parce que je n'ai pas demandé Maëlle en mariage quand nous étions en couple, mais il n'est même pas foutu de la rendre heureuse comme elle le mérite. Je sens les larmes chaudes de Maëlle contre ma peau et resserre ma pression autour de son corps. Je ne sais alors pas ce qui me prend, mais tout à coup, je me retrouve à lui embrasser le crâne tendrement pour qu'elle se calme. Bizarrement, cela me fait me sentir bien.

- Ça va aller, béb... Maëlle.

Je me reprends de justesse en me rendant compte de l'erreur que j'étais sur le point de commettre. Mais elle ne semble pas échapper à Maëlle qui relève lentement la tête. Ses yeux chocolats plongent dans les miens. Même triste, des larmes coulant le long de ses joues et de la morve sortant de son nez, Maëlle est belle. Cette femme est incroyable et irréelle. Je n'arrive pas non plus à détacher mon regard du sien. Elle et moi sommes tellement proches dans cette position, et même si j'ai réellement envie de l'embrasser à cet instant, je n'ose le faire. Je ne veux pas faire le premier pas, j'ai envie de laisser Maëlle le faire. C'est elle qui commande.
Tout à coup, la blonde secoue la tête et recule de deux petits pas, puis elle rit nerveusement en passant sa main sous ses yeux.

- Excuse-moi, je suis ridicule à pleurer comme cela. Et puis j'ai sali ton t-shirt, je suis tellement désolée. Tu me le passeras. Je vais te le laver, promis.

- Eh Ma, t'inquiètes, ce n'est rien. C'est juste un t-shirt, tu sais.

Puis après hésitation, je rajoute :

- Tu... Tu veux m'en parler ?

Elle se fige. Quelques secondes de silence passent avant qu'elle ne secoue finalement la tête.

- Non. Non, ça va aller. Merci, tout de même.

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J'ai emprunté le portable de ma cousine, alors voilà ! 😊

Come back to me » h.s ─ TOME 2 (PARTIE 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant