Coupable malgré moi [terminé]

Chapitre 26

Je montai dans le bus et m'installai aux côtés de Kévin. J'avais laissé tomber mon fauteuil roulant à la maison et avait décidé pour la première fois depuis l'accident de marcher avec des béquilles. Maddie et Julien étaient six rangs devant nous et ne se parlait pas. Maddie avait le regard tourné vers la vitre et son visage était fermé à une quelque conque discussion. Un silence de mort régnait dans le bus. C'est alors que Kévin me regarda et me dit :

- Je pense qu'elle aurait aimé que tu lui dises que tu arrivais à marcher.

- Comment a-t-elle réagit ?

- Mal ! comment tu voulais qu'elle réagisse après lui avoir dit ce que tu pensais d'elle.

Cette phrase créa un tremblement dans tout mon être.

Nous descendîmes du bus et attendîmes Hugo devant le lycée. Maddie descendit à son tour et passa devant moi sans même me regarder. Elle ne s'arrêta même pas pour saluer Kévin, elle était blessée. C'est alors qu'Hugo arriva et ramena une vague de bonne humeur sur l'ambiance morbide qui pesait sur notre groupe. Ce gars était vraiment sympa et bon délire. Au plus j'y pensais et au plus je me demandais ce qu'il avait bien pu trouver à cette Noréla. Il me dit bonjour en me faisant un bisou sur la joue. Ce qui m'intrigua c'est qu'il portait des lunettes de soleil noires et une écharpe. Complètement logique tout ça ! Alors que nous discutions ensemble, Mathilde et Noréla passèrent devant nous et me dévisagèrent :

- On s'amuse bien à ce que je vois ! lâcha-t-elle désagréablement à Hugo en le voyant se chamailler avec moi.

Elle me toisa méchamment du regard avant d'ajouter avec la meilleure sympathie du monde :

- Tu passes du coq à l'âne ! tu aurais pu trouver mieux pour me remplacer !

Me sentant de trop dans ce règlement de compte, je ne dis rien. Après tout, ce n'était pas mes histoires, je n'avais rien à dire. Alors que je tentai désespérément de m'éclipser de cette situation embarrassante, Hugo me retint par le bras, s'approcha doucement et embrassa furtivement mes lèvres ! Il regarda de nouveau Noréla et conclut :

- Justement j'ai tellement trouvé mieux, que Mila ne t'arrives même pas à la cheville.

Sous un regard médusé, les deux pimbêches s'en allèrent me laissant seule face à Hugo ! Que venait-il de faire ? Qu'est-ce que représentait ce baiser ? Un milliard de questions me passèrent par la tête. Alors que je tentais de fuir le regard d'Hugo, je croisai celui de Bryan qui nous observer visiblement depuis le début. Il avait vu la scène et contrairement à ce que j'aurai pu penser, je me réjouissais qu'il ait pu assister à ce baiser volé ! Pourquoi devrai-je me sentir mal alors qu'il change de fille comme de chemise ?

Tout à coup une idée malsaine me traversa l'esprit. J'allais profiter de cette situation ambiguë avec Hugo pour rendre jaloux Bryan.

Pourquoi tu as besoin de le rendre jaloux ? Il ne t'aime pas et ne t'aimera jamais. Je ne l'aime pas non plus ! Alors pourquoi le tester ? Parce que tu sais que tu en pince pour ce beau brun ténébreux

N'importe quoi, je ne ressens absolument rien pour Bryan ! D'ailleurs celui-ci approcha et je pu constater qu'il avait le visage bien amoché.

- Salut. Me lança-t-il froidement

Malgré que je fusse toujours encore un peu énervée par rapport à la photo publiée sur son compte, je lâchais dans un petit rire nerveux :

- Tu t'es fait attaquer ?

- Non je me suis fait ça au rugby !

Kévin qui parlait avec Julien juste à côté de nous se retourna et lança :

- Hugo, je ne vois pas pourquoi tu gardes tes lunettes alors qu'il n'y a pas de soleil.

- Pour faire parler les curieux ! rétorqua celui-ci une pointe d'agacement dans la voix.

Julien lui souleva alors ses grosses lunettes noires ce qui laissa immédiatement apparaitre un horrible hématome autour de son œil droit.

- Tu t'es battu ? demandai-je curieusement.

(Bryan)

- Non je me suis fait plaquer au rugby. Affirma ce bouffon

- Putain mais c'est dangereux s'exclama Mila !

Pour être honnête j'avais vu Hugo embrasser Mila quelques secondes auparavant, et même si pour une fois je m'étais abstenu de faire une remarque, ça m'a clairement fait chier ! Je ne sais pas à quoi elle joue, ni même si elle s'amuse de la situation mais elle commence à me faire monter en pression.

Tu es piqué duffield.  N'importe quoi ! tu ne supportes pas que la fille que tu trouves irrésistiblement belle et sexy t'échappes dans les bras de ton rival !  Hugo mon rival ? Avec son corps tout frêle il est loin d'être mieux que moi ! Et puis on sait tous très bien qu'aucune fille ne résiste à mon sourire « Colgate white blancheur ! » vive la modestie ! Lâche moi tu veux !

Après cette petite altercation avec la deuxième partie de mon âme, je revins soudain à la réalité quand Hugo porta Mila et se dirigèrent vers le lycée. Il m'avait lancé un sale regard.

Un regard qui me défiait.

Je comprenais, je comprenais tout !

Les pièces du puzzle s'assemblèrent dans ma tête et tout me paraissait dorénavant plus évident. Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ?