Chapitre 31

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(Bryan)

Ça faisait maintenant une semaine que je n'avais plus adressé la parole à Mila. J'étais vraiment perturbé par les mots blessants qu'elle m'avait balancés sans aucun scrupule. Je ne mangeais plus, ne dormais plus et n'allais plus en cours. En quelques mots je déprimais ! De temps à autre quand je n'allais pas en cours, je squattais devant le lycée espérant ne jamais tomber sur elle, même si je savais que c'était risqué. Je ne voulais plus lui parler. C'était terminé. Après tout pourquoi devrais-je une fois de plus lui courir après alors qu'elle m'a jeté en pleine figure que j'étais le plus gros des connards et mythomanes de la terre ! Certes j'étais un connard mais certainement pas un menteur. Si elle espérait une quelque conque relation avec moi, elle pouvait toujours rêver !

Alors que j'avais l'air d'un zombie en fumant ma clope appuyé contre la rambarde en bois, je la vis approcher. Elle s'appuya à côté de moi. Malgré notre proximité, je ne lui parlai pas, ne la regardai pas et ne la calculai pas non plus. Après tout, je lui avais dit la vérité et elle ne m'avait pas cru, qu'est-ce que je pouvais y faire ! Je sentis mon estomac se nouer et ma gorge se serrer, alors je me baissai, attrapai mon casque de scooter et commençai à partir.

-  Est-ce qu'on peut parler ? me demanda-t-elle en se mettant en travers de mon chemin

Avec les lèvres serrées et d'un geste rapide de la main je refusais catégoriquement. J'en avais eu assez de devoir me battre pour lui ouvrir les yeux, elle était aveuglée par ce pauvre crétin d'Hugo, et elle préférait le croire. La question ne se posait plus, elle en avait rien à faire de moi et finalement est ce que ce n'était pas mieux comme ça ?

- Bryan je suis désolé, je n'aurai pas du te parler comme ça l'autre jour mais sincèrement je ne pense pas qu'Hugo soit responsable de tout ça.

- super.

- Ecoute je suis désolé mais...

- Stop j'en ai assez entendu ! râlai-je en montant sur mon scooter.

- Attend ! j'ai encore reçu des menaces comme quoi l'un de nous irait en prison.

Mon sang ne fit qu'un tour et je repensai directement aux menaces d'Hugo ! Il allait vraiment passer à l'acte ! Quel enfoiré. Ni une ni deux, je descendis de mon scooter et enlevai mon casque :

- Qu'est-ce qu'il t'a raconté sur moi ? demandai-je fermement mes iris noirs ancrés dans ses yeux noisette.

- Il m'a dit que tu avais été violent avec lui, que tu l'avais frappé parce que tu étais jaloux qu'il m'ait embrassé et que tu t'étais comporté comme un connard avec tes anciennes copines.

Il avait osé ! Il avait osé balancer un bout de mon passé à Mila ! Il n'avait pas le droit, pas le droit de sortir ça pour m'éloigner d'elle ! Je saisis Mila par les épaules et la supplia :

- Eloigne toi d'Hugo, tu dois me faire confiance je t'en supplie.

Son téléphone sonna une fois de plus. Elle tourna l'écran vers moi avant de lancer :

- Tu la connais ?

Non ! Je ne pouvais pas y croire ! Pourquoi faisait-il tout ça ? Que lui avais-je fait pour qu'il veuille gâcher ma vie ?

Voyant que je devenais livide face à la photo de cette fille, Mila répéta sa question :

- Bryan tu la connais ?

- C'est de ma faute, tout est de ma faute !

Je devais lui raconter, même si c'était dur et que surement une fois qu'elle saura la vérité elle ne voudra plus jamais me parler. Je comprendrai et je respecterai son choix.

- C'est Alice.

Je restai stoïque. Les mots avaient du mal à sortir de ma bouche. C'était difficile de replonger dans le passé, de faire ressurgir cet événement que j'aurai préféré oublier à jamais.

- C'est mon ex copine. On est sortis ensemble il y a trois ans. J'étais encore fragile suite au décès de mon père, et j'aimais vraiment cette fille. Je me sentais bien avec elle.

Un jour, elle est venue chez moi, on est montée dans ma chambre et elle m'a annoncé qu'elle me quittait. Je ne comprenais pas et ne voulais pas comprendre ! J'aimais Alice de tout mon cœur, mais c'était un amour à sens unique ! Cette rupture me fit sortir de mes gons, je n'étais pas dans mon état normal, je ne me contrôlais plus ! Je l'ai d'abord poussé. Elle voulait s'enfuir au plus vite, mais j'avais fermé la porte de ma chambre à clé. Je voulais lui faire du mal, lui faire ressentir ce que moi je ressentais à cause de la mort de mon père et de cette rupture. Je ne suis vraiment pas fier de ce que j'ai fait Mila. Et pour être honnête je m'en fiche si tu n'as plus envie de me parler après ça. Comme tu m'as dit je ne suis qu'un connard pourri gâté et je n'ai que ce que je mérite.

- Tu l'as...

- Violée ! oui je l'ai violée ! lâchai-je dans un petit rire nerveux mélangé à une pointe de tristesse dans la voix.

Coupable malgré moi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant